Anne Biscos : « nous mettrons un terme aux subventions et au clientélisme »

Elle a été investie tête de liste du Rassemblement National à Clermont. Gestion de la ville, politique familiale, sécurité, écologie... Anne Biscos détaille les propositions et le programme portés par son mouvement et Debout la France. 

Kevin Seksek, la tête de liste des Patriotes à Clermont-Ferrand, a mis en cause le Rassemblement national dans nos colonnes (voir Info n° 1710), que lui répondez-vous ?

Monsieur Seksek a demandé l'investiture du Rassemblement National au mois de novembre dernier. Celle-ci lui a été refusée. En décembre, il a encore insisté pour faire partie de notre liste, ce qui lui a été encore refusé. Nous expliquons cette agressivité par une frustration. Il s'agit d'un ancien membre du Rassemblement National qui n'est pas apprécié par la direction départementale.

Que peut-on dire de la constitution de votre liste ?

C'est une liste d'union qui a reçu le soutien du mouvement Debout la France, à travers sa Fédération départementale. Son président, Jean-Pierre Félix, fait partie de notre liste et il est un de mes porte-paroles. Nous allons proposer une composition qui alterne membres du RN, de Debout la France et de la société civile. Nous avons aussi reçu le soutien de la Droite populaire, un mouvement porté par Thierry Mariani.

Quels sont les grands thèmes de votre programme ?

Notre slogan est le suivant : « L'essentiel pour Clermont ». Nous voulons donc œuvrer pour un meilleur vivre dans cette ville. La première partie de notre programme consistera en l'assainissement de la gestion municipale. Dès notre arrivée aux commandes, nous demanderons un audit financier. Nous mettrons un terme aux subventions et au clientélisme et nous réduirons le train de vie des élus. Ce qui est surprenant, c'est de voir que de plus en plus de responsabilités ont été transférées à la Métropole mais les effectifs de la mairie n'ont pas baissé et les impôts ont continué à augmenter. La gestion de la ville manque de transparence.

Que proposez-vous au niveau de la politique familiale ?

On souhaite appliquer les avantages liés à la carte famille nombreuse, aussi bien au niveau des transports que pour les activités sportives et culturelles. Actuellement, beaucoup de cotisations sont basées sur le quotient familial. Mais rien n'est lié à la carte famille nombreuse, qui est pourtant reconnue par la SNCF ou à Paris dans les transports en commun ou encore à Lyon. Certaines familles un peu au-dessus des barèmes sont aujourd'hui pénalisées. Nous voulons augmenter le nombre de places en crèche, avec des tarifs abordables aussi bien dans les établissements privés que publics, avec en plus des aides aux familles. Nous accroîtrons les abattements liés aux charges de famille, tant que la taxe d'habitation existe, et augmenterons les places d'hébergement pour les personnes en difficultés comme les mères isolées ou les personnes victimes de violences familiales.

En termes de sécurité, quelles sont vos propositions ?

Nous souhaitons quasiment tripler le nombre de policiers municipaux, soit un policier pour 1.000 habitants. Nous développerons une brigade de nuit et une brigade cynophile. Il faut mener un rapprochement avec la police nationale. Pourquoi ne pas imaginer un bureau municipal au sein du commissariat pour permettre d'avoir accès aux fichiers. Quand des policiers municipaux interpellent des individus, ils ne savent pas à qui ils ont affaire. Sinon, nous ne sommes pas forcément pour armer les policiers mais il faudrait qu'ils soient équipés d'armes non létales, afin de neutraliser les personnes, et munis de caméras portatives. De même, nous voulons étendre la vidéo-surveillance sur des secteurs encore non couverts et développer des mesures de type voisins vigilants.

L'écologie est un thème important de cette campagne, que souhaitez-vous faire en la matière, et quelles sont vos ambitions dans le domaine économique ?

Nous sommes pour une écologie positive, non basée sur les taxes et les interdictions. Mais il va falloir faire des choix et être réaliste. Notre objectif est de reverdir Jaude et les places de la Victoire et des Salins. Pour cette dernière, nous envisageons le déplacement de la gare routière à la gare SNCF. Nous proposerons des tarifs bien plus intéressants pour les transports en commun, valables pour les familles nombreuses, les étudiants, les personnes handicapées. Il faut revoir tous les barèmes en vigueur et proposer un abonnement annuel attractif. De même, les animaux seront autorisés à monter dans les transports en commun moyennant un supplément. En matière économique, on se concentrera sur le centre-ville afin de le redynamiser. Cela passera par des aides à la rénovation des bâtiments, à l'installation des commerçants et artisans. Nous nous occuperons du marché Saint-Joseph avec la volonté de le réhabiliter. À Saint-Pierre, il y a eu de bonnes améliorations et l'on peut aller encore plus loin. Pourquoi ne pas faire bénéficier les clients d'une heure de gratuité au parking ? L'idée est de proposer aussi la même chose pour les commerçants du centre-ville.

Si vous n'êtes pas au second tour, quelles seront vos consignes de vote et votre position ?

La question ne se pose pas car notre objectif consiste à être présent au second tour. Quand on regarde le contexte local, on a l'impression que Jean-Pierre Brenas est dans une logique d'alliance dès le premier tour avec Michel Fanget et au 2ème tour avec LREM. Pour nous, c'est une position incompatible avec notre projet.