Jean-Pierre Brenas : « une alternance pourrait créer un grand espoir »
Le leader de la droite et du centre, principal opposant au maire sortant, a noué une alliance avec le député Modem Michel Fanget, une entente qui est pour lui « l'évènement marquant » de la campagne. Jean-Pierre Brenas présente son projet.
Comment se déroule votre campagne jusqu'à présent ?
Sur le plan politique, nous sommes sur une bonne dynamique depuis que Michel Fanget nous a rejoints. C'est pour moi le fait marquant de cette campagne qui est relativement calme jusqu'à présent. Si notre électorat était habitué à des divisions, aujourd'hui, nous avons fait l'union avant le premier tour. L'élément marquant vient de notre camp. Cela a déstabilisé nos concurrents.
Quel bilan faites-vous du mandat d'Olivier Bianchi ?
Je le fais à deux niveaux. D'une part, il y a les promesses non tenues. Les plus visibles sont la place Delille, qui devait être refaite, celle des Salins aussi ou encore le carrefour des Pistes. On peut citer également ce que le maire appelait « la maîtrise de la fiscalité », eh bien celle-ci a augmenté beaucoup plus que lors du précédent mandat. Nous n'avons jamais vu une telle hausse de la fiscalité locale depuis bien longtemps. D'autre part, il représente l'incarnation d'un système. C'est moins le côté socialiste que je combats mais plutôt celui d'un système qui empêche Clermont de s'épanouir et de s'adapter aux enjeux du 21e siècle. Cela fait 75 ans qu'il y a une seule ligne politique à Clermont. Pour nous, il y a de mauvaises habitudes qui ont été prises. Ce système protège une minorité au détriment de l'intérêt général.
Votre programme comprend 5 grandes causes municipales, que préconisez-vous pour les Clermontois ?
Il y a une mesure forte qui se dégage, c'est la thématique de la sécurité. Au cours du mandat écoulé, l'insécurité a gagné du terrain. Les faits divers et les agressions se multiplient. Ceci entame la qualité de vie des habitants. Nous voulons changer la Ville dans la tranquillité. L'attitude pragmatique consiste à offrir aux Clermontois une visibilité au niveau de la police municipale le jour, le soir et la nuit, même si la question de la sécurité relève de la police nationale. Par idéologie, le maire de Clermont refuse d'apporter des réponses pragmatiques à ces besoins. Il y a 45 policiers municipaux actuellement, nous voulons porter ce chiffre à 100. Nous mettrons quelques caméras en plus dans des quartiers comme Fontgiève, Delille ou les Salins. Enfin, nous améliorerons la synergie entre les polices municipales et nationales. Plus largement, nous portons cinq grandes causes : la sécurité, la Ville nature, la gestion rigoureuse, une politique sociale plus juste et changer l'image de Clermont à travers la mobilité durable. Mais il y a un dénominateur commun à l'ensemble de ces causes, c'est la solidarité. Quand on protège physiquement les Clermontois, c'est de la solidarité. Quand on réalise le doublement du nombre de pistes cyclables, on protège la santé des habitants en leur permettant de respirer un air meilleur. Le fait de ne pas vouloir augmenter les impôts sur les six ans à venir protégera le porte-monnaie des classes moyennes. Au niveau social, nous créerons 200 places de crèches car il y a 700 enfants de 0 à 3 ans qui sont sur liste d'attente. Pour faire face au vieillissement de la population, nous mettrons plus de moyens sur l'adaptation des logements et le soutien à domicile afin que les personnes âgées puissent rester le plus longtemps possible chez elles. La vraie politique sociale est de répondre aux besoins élémentaires. Enfin, nous avons la volonté d'attirer de nouveaux habitants afin de dégager plus de recettes fiscales pour financer des services et des grands équipements publics.
Comment financerez-vous les postes supplémentaires de policiers ?
Un poste représente à l'année un coût de 33000 € pour la Ville. Nous dégagerons des économies de trois façons. Premièrement, nous réduirons fortement le train de vie de la collectivité en réalisant des économies sur les voyages, la communication, les réceptions, les frais de bouche, les téléphones, les voitures... Deuxièmement, nous allons mettre en place une digitalisation très forte des services municipaux afin d'assister le travail des agents. Enfin, nous renoncerons à certains projets dispendieux. Par exemple, au lieu de faire un stade de foot de 30.000 places, nous ferons un stade à l'anglaise de 12.000 places en privilégiant la qualité de la pelouse, l'éclairage et la proximité des spectateurs. Il y a donc des économies à faire afin de justifier notre volonté de ne pas augmenter la fiscalité durant le prochain mandat.
Que ferez-vous en termes de mobilité durable ?
Afin de réduire la place de la voiture en ville, nous installerons trois types de navettes électriques gratuites pour rejoindre le plateau central, Montjuzet et les côtes de Clermont. Nous lancerons une expérimentation à l'échelle du plateau central entre l'hôtel de Ville et le site de l'hôtel-Dieu. Il s'agira de le réserver aux véhicules électriques, vélos et voitures. L'idée, qui n'est pas figée, serait de créer un grand parking, peut-être au niveau de la maison d'arrêt, équipé de stations de recharge, électrique et hydrogène. On veut tendre la main aux habitants en choisissant la carotte plutôt que le bâton.
Êtes-vous optimiste à l'approche des élections ?
Aujourd'hui, tout est possible. Clermont doit être au plan politique une ville comme les autres. Une alternance pourrait créer un grand espoir et cela dynamiserait notre territoire.
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