Une « Sourde colère » monte...
L'auteur Clermontois Arthur Nesnidal vient de publier son second roman aux éditions Julliard, le tout sur fond d'intrigue, de corruption des puissants et de lutte sociale.
Il s'était signalé il y a deux ans avec la publication de son premier roman, « La purge », où il narrait le parcours d'un étudiant en hypokhâgne, filière d'excellence qui prépare au concours d'entrée à l'École normale supérieure. Il s'y faisait le héraut des classes populaires, dont les enfants, selon lui, sont malmenés par le système d'éducation élitiste à la française, celui des classes préparatoires et des grandes écoles... Le livre avait d'ailleurs reçu un accueil élogieux de la critique nationale et du public. Arthur Nesnidal vient de récidiver en publiant « Sourde colère », son deuxième livre.
Le Clermontois, qui se présente comme « un ouvrier du verbe et un auteur exigeant se mettant au service du lecteur », situe cette fois son histoire dans une ville rétrofuturiste, entre deux révolutions industrielles. Alors que la colère monte, l'inspecteur Andrieux plonge malgré lui au cœur des classes populaires et dans les arcanes de l'État, le tout sur fond de corruptions des puissants. Le policier va se forger peu à peu une conscience morale et politique.
Arthur Nesnidal a mis deux ans pour écrire son roman. Tel un artisan d'art, il a remis cent fois l'ouvrage sur le métier. « Travailler, reprendre, se confronter à des publics... Tout cela prend du temps », assure celui qui a placé très haut le degré d'exigence envers lui-même.
Bien sûr, dans la droite ligne de « La purge », le lecteur ne sera pas surpris de retrouver dans le propos une satire sociale brossée au travers de nombreux tableaux. Dockers, anarchistes, réfugiés... se retrouvent ainsi au fil des pages. Opprimés contre opprimants. Richesse extrême contre extrême pauvreté...
« J'ai repris beaucoup d'éléments de la jungle de Calais où je me suis rendu en 2016 », précise l'auteur.
S'il avoue avoir progressé dans l'écriture (le livre est quasiment écrit en Alexandrin !), Arthur Nesnidal estime que Sourde colère est plus facile d'accès que son premier roman. « Il y a une intrigue, plus d'action, des dialogues aussi. J'ai travaillé à ce qu'il soit le plus réaliste possible. »
Avec cet ouvrage assez court, qui s'avale d'une seule traite, l'auteur a voulu « se mettre en danger, sortir de sa zone de confort ». Un pari totalement réussi.
« Sourde colère » - 143 pages - Paru aux éditions Julliard
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