Mohamed Bayo : « c'est jouable »
Ce pur produit de la formation clermontoise, qui est né et a grandi à Clermont, impressionne cette saison par son rendement avec l'équipe 1 du Clermont Foot 63. Mais l'enfant de La Gauthière ne veut pas brûler les étapes alors qu'il commence à aiguiser les appétits des recruteurs de Ligue 1. « Momo » Bayo se sent bien dans sa ville et dans son club.
Tout semble aller bien pour vous, êtes-vous content de votre début de saison ?
Forcément. Pour moi, cela se passe très bien et pour l'équipe aussi ; Donc, je ne peux qu'être satisfait.
De quoi êtes-vous le plus satisfait, d'être souvent titulaire, de marquer des buts ?
C'est peut-être de marquer des buts et surtout, de permettre à l'équipe d'avancer et de gagner des matches. C'est un tout.
Pensiez-vous réussir si vite en équipe première, surtout après le départ d'Adrian Grbic la saison dernière ?
Franchement, je ne me disais pas que j'allais réussir si vite mais je me suis donné les moyens. Cela marche pour l'instant. J'ai travaillé, j'ai pris mon mal en patience, j'ai attendu d'avoir ma chance et quand elle est passée, je l'ai saisie.
Plus généralement, comment expliquez-vous l'excellent début de saison de l'équipe ?
Nous sommes tous soudés. Quand une équipe joue comme ça, que chaque partenaire se bat pour l'autre, cela ne peut que tirer l'équipe vers le haut. C'est ce qui est intéressant. Nous avons tous envie de bien faire, d'aider les coéquipiers et je pense que cela se voit sur le terrain. Les résultats sont là. ça fait plaisir. On ne travaille pas pour rien.
Êtes-vous copains en dehors du stade ?
Oui, on s'entend tous bien. Cela se ressent à l'entraînement et dans les matches. Les relations sont très bonnes.
Et avec les membres du staff sportif...
Nous arrivons à les comprendre. C'est parfait. Les coachs nous aiguillent, on les écoute. Cela se passe super bien.
Quels sont vos points forts selon vous ?
(Il réfléchit...). Je pense avoir une bonne endurance car je suis capable de répéter les efforts. Ma taille m'aide beaucoup aussi. Et puis, je pense avoir bien amélioré mon jeu dos au but.
A contrario, sur quel plan devez-vous encore progresser ?
Il faudrait que je puisse améliorer mon jeu de tête. Je le sais donc je le travaille à l'entraînement.
Vous êtes né à Clermont, vous avez grandi à La Gauthière. Êtes-vous fier de votre parcours pour l'instant ?
C'est sûr. Cela fait plaisir. Quand quelqu'un sort d'un quartier, qu'il arrive à gravir les échelons pour arriver jusqu'en pro, c'est bien. Représenter son quartier, jouer pour sa ville, oui, c'est quelque chose de cool.
Vous considérez-vous comme un exemple pour les jeunes de votre quartier ?
Oui, un petit peu. Mon parcours démontre que même si l'on vient d'un quartier, nous pouvons tous réussir. Il faut s'en donner les moyens. Il y a un peu de chance également. Mais en travaillant, on peut y arriver.
Comment vous perçoivent vos connaissances ou vos amis, comment se comportent-ils avec vous ?
Ils se comportent toujours de la même manière. Ils font tout pour que je continue à travailler.
Et vous-même, pensez-vous avoir changé avec cette notoriété grandissante ?
Non, je garde la même ligne conductrice que lorsque j'étais assis sur le banc. Ce n'est pas parce que je marque des buts que je suis arrivé. Tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l'autre. Il faut garder la tête sur les épaules, travailler encore afin de s'améliorer.
Vous êtes jeune, vous n'avez que 22 ans et vous commencez forcément à intéresser les clubs de Ligue 1. Pensez-vous à cela ou pas du tout ?
Franchement, non. Je ne m'intéresse qu'au terrain. On regardera à la fin de la saison. Pour l'instant, je suis à Clermont. Tout se passe bien. Je ne regarde pas du tout ce que l'on pense de moi. Je souhaite rester focus sur les matches, en essayant de donner le meilleur de moi-même et de rapporter le maximum de points pour l'équipe.
Monter en Ligue 1 avec Clermont, est-ce votre objectif ?
J'aimerais bien. Après, il faut que l'on s'accroche, que l'on continue à avoir de bons résultats. Peut-être que cela se fera.
Pour vous, l'équipe peut y parvenir cette année, même si la concurrence est rude ?
Oui, c'est jouable. Mais il faut prendre les matches les uns derrière les autres. Nous verrons à la fin si nous sommes récompensés ou pas.
Vous avez été approché par Didier Six, l'entraîneur de la Guinée, pour jouer en sélection puisque vous possédez la double nationalité franco-guinéenne. Quand prendrez-vous votre décision ?
Pour l'instant, je n'ai pas réfléchi encore à cette question. Je reste concentré avec le Clermont Foot. Cela se fera en temps et en heure.
Vous avez aussi la nationalité française. À l'inverse, est-ce que l'équipe de France pourrait vous intéresser ?
(Il rigole...) Ah franchement [...] La France est le pays où j'ai grandi, c'est sûr que ça serait intéressant. Mais pour l'instant, nous en sommes encore loin. Il y a beaucoup de prétendants au poste avant Momo Bayo... (Il se remet à rire). La Guinée ou la France, c'est une décision difficile à prendre et je suis bien en peine de vous dire pour qui j'aimerais jouer.
Aviez-vous un rêve étant enfant ?
Oui, c'était de devenir footballeur professionnel.
BAYO EN BREF : Né le 4 juin 1998, à Clermont-Ferrand / 1,88m - 76 kg. Depuis le début de la saison (statistiques arrêtées après le match face à Troyes), le joueur totalise 13 buts et 3 passes décisives. Il a été 19 fois titulaire sur les 23 matches auxquels il a participés.
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