Commission du film Auvergne : silence, ça tourne !
Au sein de l'association Sauve qui peut le court métrage, elle réalise un travail obscur et remarquable pour vendre l'Auvergne, son patrimoine et ses paysages, auprès des productions cinématographiques et audiovisuelles. Rencontre...
C'est l'une des plus grosses productions françaises de l'année. Le tournage d'Astérix et Obélix, l'empire du milieu, a débuté dans le massif du Sancy. 500 à 600 personnes sur le site. Une communication verrouillée, un tournage retardé mais une manne pour le territoire et un futur (gros) coup de projecteur pour l'Auvergne et ses paysages. Derrière la venue de Guillaume Canet et ses équipes sur le territoire ? La commission du film Auvergne.
« Nous bossions avec eux depuis le mois de janvier 2020. Plusieurs endroits les intéressaient en France et nous avions échangé sur des lieux possibles de tournage. Après le premier confinement l'an dernier, nous avons accueilli l'équipe sur place », explique Stéphane Souillat, le responsable de la commission, qui œuvre en compagnie de Vincent Kaluza et Fanny Barrot au sein de l'association Sauve qui peut le court métrage, organisatrice du célèbre festival clermontois.
Pour mémoire, cette commission a été créée en 1997, à la demande de l'ancienne Région Auvergne. Depuis l'apparition des grandes régions, elle cohabite aujourd'hui et travaille en synergie avec son homologue lyonnaise, chargée de s'occuper de la partie rhônalpine. Leur objectif ? Offrir un service gratuit aux productions cinématographiques et audiovisuelles.
« L'idée, c'est de faciliter l'accueil des tournages sur le territoire. On met en relation les équipes avec les gens sur place. »
Et le travail commence souvent par la recherche de lieux, de décors. Car les sollicitations ne manquent pas : tournages de clips, d'émissions TV, de courts et longs métrages, de films publicitaires.
Si l'Auvergne était un grand plateau de fromages à l'origine, elle est aussi devenue un grand plateau de tournage selon la formule consacrée.
En bons travailleurs obscurs, les membres de la Commission du film se plient en quatre pour répondre aux sollicitations des différentes productions : « cela passe par un coup de main pour organiser des castings, obtenir des autorisations de tournages, faire des essayages, fournir des voitures, trouver des conseillers techniques ou encore proposer des techniciens et des comédiens », liste Stéphane Souillat.
L'arrivée de la pandémie n'a pas vraiment ralenti le rythme des tournages, excepté peut-être au printemps 2020. Le téléfilm « La doc et le véto » avec Michel Cymes, tourné à l'automne dans le Sancy, a déjà été diffusé sur France 3 (avec un joli carton d'audience à la clé). Si une série, « Mon ange », avec Muriel Robin, est actuellement en tournage en Haute-Loire, Jean-Pierre Améris, lui, réalise un nouveau long métrage dans le Cantal, « Les folies fermières. » Quant aux cycles Lapierre, ils viennent de présenter leur film publicitaire tourné au pied du puy de Dôme.
La problématique aujourd'hui vient plutôt de la diffusion des films en raison de la longue fermeture des cinémas ces derniers mois. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça se bouscule au portillon ! On attend toujours la sortie de longs métrages tournés dans la région en 2019 comme « Mystère » (réalisateur Denis Imbert) ou « Délicieux » (prévue le 8 septembre).
La Commission propose également des résidences d'écritures à des réalisateurs. C'est ainsi le cas avec l'école d'architecture de Clermont, à Moulins pour l'écriture de scénarios ou encore à la Chaise-Dieu pour la création de musiques originales. Les aides financières accordées par la Région Auvergne-Rhône-Alpes ont également permis d'attirer plus de tournages depuis quelques années.
Mais Stéphane Souillat l'affirme, c'est aussi un secteur où il est nécessaire de faire preuve de patience. « Des fois, il faut des mois ou des années pour qu'un projet se décante. »
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