Festival de musique de La Chaise-Dieu : la 55e édition est prête à donner de la voix
Le 55e festival de musique de La Chaise-Dieu aura lieu du 19 au 29 août dans plusieurs villes de la Haute-Loire et à Ambert. Julien Caron, le directeur du festival dévoile les temps forts de cette édition qui fait la part belle aux voix et au piano.
Comme tous les festivals, le festival de La Chaise Dieu avait dit « stop » en 2020 et annulé sa 54e édition dès le mois de mai. Un coup dur mais aussi un moyen de repartir plus fort. « Nous avons pris la décision d'annuler le 16 mai rappelle Julien Caron le directeur du festival. Cela nous a permis de déconstruire le festival, de soutenir les équipes artistiques fragiles grâce à nos mécènes et nos partenaires publics et d'indemniser ceux qui en avaient besoin. Nos adhérents nous ont beaucoup soutenus. » Pendant la saison d'hivernage, l'équipe a travaillé sans relâche, faisant fructifier cette période. « À partir de septembre nous avons intensifié une autre part de notre activité qui est l'activité résidente explique Julien Caron. Tout le monde connaît le festival mais quand il se termine, de septembre à juin nous accueillons des équipes artistiques en résidence. Nous avons mis le paquet sur des projets qui voient le jour cet été. Nous avons été discrets mais pas silencieux. »
La 54e édition a donc laissé place directement à la 55e, avec une programmation faisant la part belle au piano. « Il y a quelques projets de la saison dernière mais pour l'essentiel, c'est du neuf décrypte Julien Caron. Il n'y aura pas d'artistes étrangers mais nous les accueillerons en 2022-2023. En ouverture, nous avons une journée spéciale dédiée à Georges Cziffra, pour les 100 ans de cette figure tutélaire du festival avec notamment Pascal Amoyel (piano et voix) qui a été un élève ce Cziffra. »
Après cette journée spéciale, le piano va rester un peu le fil rouge de toute la représentation avec des récitals et des projets symphoniques avec l'orchestre d'Auvergne et François Dumont qui interprétera Concerto en sol de Maurice Ravel. « Nous aurons aussi le retour très attendu, cinq ans après leur dernière venue, de Katia et Marielle Labèque, pour un programme grand public le samedi 28 août s'enthousiasme Julien caron. Elles présenteront la suite adaptée pour elles de l'opéra Les Enfants terribles du compositeur Philip Glass. Ce sont deux grandes artistes ! »
Le programme mettra en relief plusieurs anniversaires des figures de la musique classique comme Camille Saint-Saëns ou Igor Stravinsky. « On célèbre les 500 ans de la mort de Josquin Desprez (1440-1521) et les 100 ans de la mort de Camille Saint-Saëns (1835-1921). On connaît le Carnaval des animaux que l'on entendra dans une transcription pour piano mais il y aura aussi sa musique sacrée avec sa » Danse macabre « interprétée par l'Orchestre de la Garde républicaine, en écho de à la fresque de l'abbatiale. »
Chœurs d'hommes
La musique française sera au sommet avec ces deux compositeurs fêtés cette année. L'Orchestre de la Garde républicaine revient cette fois avec le Chœur de l'Armée française. « Ce sont de grands promoteurs de la musique française explique Julien Caron. Ils font du symphonique mais aussi des musiques du monde. Il y aura notamment deux concerts en plein air gratuits à Chavaniac-Lafayette et à Brioude le mercredi 25 août (15 heures et 18 heures). Cela vaut vraiment le coup car c'est un chœur qui est dans le partage. C'est familial. Enfin, il y a aussi un hommage consacré à Igor Stravinsky. Dans les autres lieux que l'abbatiale de la Chaise Dieu, nous produisons des chœurs a cappella comme à la collégiale de Saint-Paulien avec un chœur d'hommes. Ces endroits, en intérieur ou en plein air, nous permettent de mettre en avant la voix dans des lieux adaptés. »
Le jeune public n'est bien sûr pas oublié : tous les concerts en plein air sont gratuits et une journée spéciale est prévue le mercredi 25 août. À 11 heures, ils pourront assister à Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev à l'abbatiale Saint-Robert, par l'Orchestre de la garde républicaine. Nicolas Lafitte récitera le texte. L'après-midi, il y a aussi l'Histoire du Soldat, un conte d'Igor Stravinsky à l'auditorium et des ateliers pour les enfants afin de s'initier aux instruments.
A la Chaise Dieu, patrimoine et musique sont étroitement liés. On apprécie autant les concerts que les lieux où ils se déroulent et leur atmosphère. Les amateurs viennent pour voir trois concerts en moyenne et sur un séjour de sept jours pour faire aussi de la randonnée et visiter. « Ils viennent faire une cure musicale, se ressourcer avoue Julien Caron. Nous ne sommes pas un festival urbain mais la force c'est ce dépaysement. »
Le festival évolue et va rayonner sur toute la Haute-Loire mais également sur le Puy-de-Dôme dans le futur. « Il y aura sûrement des concerts à Issoire l'année prochaine et peut-être un jour à Clermont-Ferrand révèle Julien Caron. Car nous sommes partie prenante du beau projet de Clermont, capitale européenne de la culture 2028. On échange souvent avec la mairie, nous sommes aussi un peu clermontois. En tout cas profondément auvergnat. »
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