Guillaume Cizeron : « Cette médaille d'or olympique est une véritable obsession »
Guillaume Cizeron et sa partenaire Gabriella Papadakis ont remporté les Internationaux de France à Grenoble fin novembre. Les vices champions olympiques 2018 se projettent sur la finale du Grand Prix mais surtout sur les JO 2022 à Pékin.
Après cette victoire à Grenoble aux Internationaux de France, quel bilan faîtes vous de ce début de saison ?
On a fait un bon début de saison, c'est allé crescendo avec une compétition nationale puis internationale puis les Grands prix. Cela nous a remis dans le bain de manière douce et au niveau des scores nous sommes assez satisfaits. L'évolution est bonne, il reste pas mal de travail mais nous sommes sur la bonne voie. Il y a la finale du Grand Prix à Osaka le week-end du 9 décembre. On se prépare pour ça. Ce Grand Prix est un peu comme une coupe du monde et cette finale comporte les dix meilleurs couples qui vont se battre pour avoir le titre du début de saison.
C'est la dernière grosse compétition avant les Jeux olympiques de Pékin (4 au 20 février 2022) ?
C'est très important mais nous aurons aussi les championnats d'Europe en janvier à Tallinn. Après ce seront les jeux. Cette année, nous n'avons pas vraiment de rivaux au Canada mais ce sera plutôt les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov.
Quand il y a des Jeux Olympiques en perspective, comment aborde-t-on ces compétitions ?
L'année olympique est spéciale car toutes les compétitions qui ont lieu sont des étapes menant aux jeux donc on a vraiment en ligne de mire les Jeux olympiques. Cela n'a pas moins d'importance mais on prend chaque compétition comme un test pour cet objectif-là.
La médaille d'or est le seul titre qui manque à votre palmarès. C'est une obsession ?
Pour nous, la médaille d'or est vraiment l'objectif. Après avoir décroché l'argent il y a quatre ans, c'est vraiment notre but. Oui on peut parler d'une obsession car on organise nos vies autour de cet objectif-là. C'est un objectif de carrière, de vie et nous ne voyons pas vraiment plus loin que Pékin pour le moment.
Les performances que vous faites avec Gabriella Papadakis sont celles que l'on retrouvera aux JO où on avance masqué ?
Il va y avoir des modifications au fur et à mesure car on change des choses parfois au fil du temps. Mais ce sera sensiblement le même programme. Ce n'est pas la musique qui fait le programme c'est certain. Je pense que l'on pourrait utiliser n'importe quelle musique... Le choix se fait au feeling, on explore plusieurs options. En début de saison on se demande où on veut aller chorégraphiquement. Pour le programme long il y a un thème imposé chaque année. Cette année c'était le hip-hop donc on a choisi une technique de danse, le Waacking, qui n'était pas extrêmement connue du grand public. À partir de ce thème-là on a choisi la musique qui nous permettait d'avoir un concept global. Il faut que le projet fonctionne c'est un peu comme un puzzle. Pour le libre, on s'est demandé si dans le cas où ce serait notre dernier programme, sur quoi on aimerait patiner et se faire plaisir. Élégie de Gabriel Fauré c'est l'une de mes pièces préférées et je l'avais déjà proposée. C e n'avait jamais été le bon moment. Cela regroupe tous les aspects que l'on voulait dans le programme. Si cela nous plaît, les gens vont prendre plaisir à le regarder. Encore plus cette année car cela pourrait être la fin de notre carrière, en tout cas on s'en rapproche, nous n'avons pas vraiment décidé. Nous avons fait un choix égoïste en prenant des chansons qui nous touchaient nous. On voulait se faire plaisir avant tout. En faisant ça, c'est le meilleur moyen de gagner. Quand on est touché par ce que l'on fait.
Quels sont les secrets d'un couple qui dure sur glace ?
C'est tout un art. Cela fait 17 ans que l'on patine ensemble et encore plus de temps que l'on se connaît. On se connaît très bien, c'est une des raisons de ce succès. On ne peut pas éviter les tensions mais on a appris à communiquer. Nous avons été aidés par notre préparateur mental avec laquelle nous avons beaucoup travaillé les six dernières années. C'est un peu comme de la thérapie de couple. Nous avons une grande complicité depuis le début et cela a perduré au fil des années. Il y a un réel plaisir de patiner ensemble et il y a cet objectif en commun qui nous tient. Tout est basé sur notre relation donc si elle ne tient plus, il n'y a pas grand-chose qui fonctionne. On est obligé de faire marcher notre couple mais ce n'est pas difficile, nous avons toujours pris du plaisir à le faire. Nous étions amis avant de patiner.
Comment se passe votre vie au Canada ?
On aime vraiment Montréal, cela fait huit ans que nous sommes là, c'est notre ville d'adoption, on se sent chez-nous. La vie et l'entraînement sont faciles, la langue a facilité les choses et on s'est trouvé une deuxième famille. On a été accueillis dès les premiers jours. On a notre vie entre ici et la France.
Vous avez publié au printemps dernier « Ma plus belle victoire », un livre qui parle de votre homosexualité et de votre parcours. Quels ont été les retours ?
J'ai vraiment eu des retours positifs, des gens qui m'ont écrit personnellement. Même dans le milieu du patinage, cela a intéressé certaines personnes. Cela fait son bout de chemin, je ne m'en occupe pas vraiment tant que ça mais de temps à autre, j'ai des gens qui partagent leur expérience et comment ils trouvent des parallèles entre leur vie et ce que j'ai écrit. Cela me conforte dans les raisons qui m'ont poussé à écrire ce livre.
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