L'Espagne s'invite à la table du Festival International du Court métrage
Cette année, c'est l'Espagne qui est à l'honneur avec plus de 60 films visibles, des expositions, des rencontres et de la gastronomie. Tim Redford, en charge de la compétition internationale et de la rétro Espagne nous en dit un peu plus.
Ce 44e opus du Festival International du Court métrage sera assez sérieux avec le Covid mais toute l'organisation est très heureuse de revenir avec du public.
Sérieux mais pas trop quand même... car la programmation est encore riche et cette fois c'est l'Espagne qui plante sa corne dans les toiles du festival du court.
« Cela fait deux ans que nous avons attaqué ce projet explique Tim Redford le responsable de la coordination internationale. C'est mon pays de cœur, j'y ai de la famille aussi et j'ai travaillé dans le milieu du cinéma sur place. On a commencé à démarcher le CNC espagnol, le LICAA. Ils viennent au marché du film depuis des années et on a mis un programme en place très ambitieux. Nous avons des films et des évènements satellites, des concerts, des expos... Nous avons plein de choses à proposer. »
Le cœur du focus sera les quinze ou vingt dernières années du cinéma espagnol. Tim Redford et ses collègues sont partis de 2005, date du dernier focus sur ce pays et proposent quatre programmes et 28 films avec des noms importants du cinéma espagnol qui sont passés au long métrage où qui sont restés sur le court.
« Il y a 4 programmes sur le focus principal mais nous avons rajouté 5 programmes précise Tim Redford. Nous avons une école invitée et cette année c'est l'ECAM (École de cinéma et d'audiovisuel de Madrid). Il y a un programme de films réalisés par cette école et un autre programme de réalisateurs formés là-bas et qui ont connu du succès ensuite. »
Comme Rodrigo Sorogoyen qui, avec son film « Madre », a gagné le Goya du meilleur film et a refait ce court en long métrage. « Cerdita (La truie) de Carlota Pereda, qui avait été programmé il y a trois ou quatre ans, puis tourné en long a été sélectionné au festival de Sundance et sera à l'affiche.
Frissons
Pour les amateurs de frissons, il y a un programme de fantastique et de terreur : "Terror".
"Nous aurons de grands noms du cinéma espagnol car c'est un pays où il y a le plus de films de ce genre et beaucoup de festivals de films fantastiques rappelle Tim Redford. La sélection a été rude ! Mais nous aurons Abuelitos de Paco Plaza et Dias sin luz de Jaome Balaguero. Ce dernier fait une Masterclass de cinéma fantastique le mardi 1er février à 15 h 30. C'est une référence."
Ces deux auteurs ont longtemps travaillé ensemble sur le film "REC" . "On montre leur premier film. Cette séance va bien mettre les pétoches !" avoue Tim Redford.
Il y aura aussi une séance piscine Espagne avec des films espagnols assez drôles le vendredi à 21 h 30... "Il y aura bien des taureaux" confirme Tim Redford. On est rassuré...
Enfin des films restaurés des années soixante seront au programme. Ils viennent de l'ancienne école officielle de cinéma de Madrid avec de grands noms comme Carlos Saura. En tout, plus de 60 films espagnols seront visibles.
Photos
Deux belles expositions auront lieu pendant le festival est même au-delà. Celle d'Alberto Garcia-Alix à l'Hôtel Fonfreyde du 29 janvier au 30 avril. "C'est la grosse star de la photographie contemporaine espagnole explique Tim Redford. Cet écorché vif a photographié toute la Movida des années quatre-vingt et propose une superbe expo intitulée Un expressionnisme féroce. Il sera aussi au jury Labo."
Une double expo d'Oscar Orengo se tiendra à la fois à La Jetée mais aussi à l'Imaginarium du photographe, rue Terrasse, avec des photos des plus grands cinéastes espagnols.
Deux concerts gratuits se dérouleront à La Coopé, Mafalada dans le genre électro pop et Romero Martin, pour du Flamenco 2.0. La danse aussi a sa place avec la rétro "Let's dance !" .
Au menu des dernières réjouissances : les "expressos" reviennent ! Ces rencontres entre le public et les réalisateurs juste après les projections font leur retour sous un autre nom : "les expériences micros" . Un débat entre les réalisateurs a lieu à chaud juste après le film.
À table
Enfin la gastronomie sera à l'honneur. Si la route des tapas prévue dans la vieille ville a été annulée à cause des restrictions sanitaires (comme tous les rendez-vous festifs), une cheffe sera en résidence aux Grandes tables de la Comédie : Lara Roguez. Venue des Asturies, elle cuisinera des menus espagnols chaque jour durant le festival.
L'année prochaine, le pays à l'honneur sera Taïwan et on devrait se régaler à table comme dans les salles obscures. "On essaye d'avoir d'autres propositions pour notre public. Pas que des films" souligne Tim Redford.
Se nourrir culturellement, de différentes manières en somme, voilà le but de ce Festival que tout le monde nous envie.
https://clermont-filmfest.org/
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