Richard Anconina : « Chaque soir, c'est un cadeau énorme que le public me fait »
Le vendredi 18 février à 20 h 30, à la Maison de la culture, Richard Anconina joue dans la pièce « Coupable », une reprise du Thriller danois « The Guilty ». Au théâtre pour la première fois, il y prend énormément de plaisir. Le public aussi. Entretien.
La pièce a été un succès à Paris en 2021. Heureux de jouer cette pièce dans toute la France ?
On a la chance de jouer en tournée dans des grandes salles de 800 à 1 200 places et l'accueil est formidable, la pièce plaît beaucoup ici aussi. On est très content et les gens sont chaleureux et ravis de la qualité de la pièce. C'est incroyable. Je ne pensais pas faire ça un jour. Pour moi qui n'ai jamais fait de théâtre, c'est ma première pièce... c'est un grand plaisir.
Quelle est la différence avec le cinéma ?
La pièce est particulière, il y a une unité de temps. C'est 1 h 30 dans la vie de ce policier et 1 h 30 dans la salle. Au cinéma, on joue et au bout de 25 secondes il y a le « coupé » qui casse tout. Ou il y a des plans séquence très longs ou très courts alors que là on joue 1 h 25 sans s'arrêter. L'unité de temps est incroyable et favorise énormément la réception et l'émotion de la pièce.
Ce rôle de policier, qui vous plaisait déjà au cinéma, c'est ça qui vous a attiré ?
Pas spécialement : si l'histoire est bonne, l'histoire est bonne... ce n'est pas ça qui m'attire. J'avais déjà fait des flics mais j'avais joué des personnages qui me touchaient beaucoup. L'écriture thriller avec un personnage empreint d'une énorme humanité, c'est ça qui me plaît et qui me touche dans « Coupable ». C'est cette humanité.
C'est votre première fois au théâtre. C'est le rôle que vous attendiez ?
On me disait « pourquoi tu ne l'as pas fait avant ? » J'ai une réponse simple : j'attendais ça, je ne voulais pas faire du théâtre pour faire du théâtre, j'avais envie d'être saisi, de tomber sous l'admiration d'un texte et d'un personnage que j'avais envie de jouer. C'est un thriller haletant, il y a un silence palpable dans la salle, le public est en apnée pendant une heure et demie avec cette histoire très prenante. Il y a un silence colossal.
Jouer la même pièce plusieurs fois de suite, que cela change-t-il par rapport au cinéma ?
Ce n'est pas un souci. Ce n'est pas tous les soirs la même chose. Avant de monter sur scène, on n'a pas rencontré les mêmes personnes, on n'a pas dormi pareil, on n'est pas le même et on ne fait pas comme la veille. Il y a une écoute différente dans la salle, parfois vous attendez un peu pour la prochaine réplique car il se passe quelque chose chez les spectateurs. On réinvente tous les soirs la pièce.
Qu'avez-vous appris dans votre jeu ou pour la suite de votre carrière au cinéma ?
Je n'ai pas appris mais jouer devant plusieurs centaines des personnes et dans des salles de plus de 1 000 personnes, cela donne une immense confiance. Même si j'en avais un peu avant. Quand tout le monde se lève à la fin du spectacle, cela vous donne beaucoup de confiance... C'est un cadeau énorme que les gens vous font, on est payé cash en satisfaction. Quand vous avez donné au public et qu'il vous le rend tout de suite avec sa chaleur, c'est extraordinaire. Je fais du cinéma depuis des années avec des films qui ont marqué les gens et je reçois des mots gentils tous les jours depuis quarante ans dans un magasin ou à un sourire, un regard gentil à un feu rouge. Et là c'est tous les jours, tout de suite. C'est chaud !
Cela change la vision de votre métier ?
Cela ne change rien mais j'ai franchi le pas, j'ai ouvert la porte du théâtre. J'ai envoyé un message fort à la profession, vous pouvez aller vers moi et me proposer des choses, c'est fait, je n'ai plus peur. Ils peuvent me proposer des projets. Avant ce n'était pas le cas. Il faut que cela me plaise mais ils peuvent venir.
L'histoire : à la permanence du Commissariat, une nuit de garde, Pascal reçoit l'étrange appel d'une femme en danger. La communication est subitement coupée... Billets sur www.arachnee-concerts.com
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