La féroce expression d'Alberto Garcia-Alix
Lancée pour le festival international du court métrage, l'exposition « un expressionnisme féroce » de l'Espagnol Alberto Garcia-Alix se poursuit à l'Hôtel Fonfreyde jusqu'au 30 avril prochain et illustre une oeuvre sans compromis.
L'Espagne était le pays « star » de ce 44e festival international du Court métrage qui vient de se terminer.
Mais à l'Hôtel Fonfreyde, rue des Gras à Clermont-Ferrand on peut encore s'imprégner de cette culture jusqu'au 30 avril avec une exposition de haute tenue, celle de l'artiste d'Alberto Garcia-Alix, fruit d'un travail réalisé entre 2014 et aujourd'hui et intitulé « expressionnisme féroce » (Expresionismo feroz).
Autogravure
Alberto Garcia-Alix est né en 1956 à León, en Espagne avant de s'installer en famille dans la capitale. Étudiant en droit, il plaque tout en 1975 à 19 ans, à la mort de Franco, pour vivre la Movida, symbole de la renaissance de la jeunesse espagnole, de la fête nouvelle et de la liberté promise.
À la même époque, il produit ses premiers négatifs, photographie la débauche ambiante, les marginaux, le monde de la nuit, et très souvent lui-même, à la façon du Rousseau des Confessions, cherchant à se dévoiler sans rien laisser dans l'ombre.
Ce travail est un essai sur l'expressionnisme photographique. Il constitue un autoportrait puissant et situe son auteur au cœur d'une histoire de l'art en train de se constituer. Une certaine dérision pleine d'énergie se dégage de cet ensemble.
La série et composée de photographies en noir et blanc dans le style singulier de l'artiste espagnol.
« Mes autoportraits correspondent souvent à des épreuves avouait-il dans Télérama. Je les grave pour ne pas les oublier. »
Cet écorché vif a photographié toute la Movida des années quatre-vingt et propose une superbe expo. « Je photographie pour louer une idée, une fable ou une complainte. Un paysage électrique. C'est un instant de silence éternel. Dans ce néant où règne la fatigue je retrouve mon monologue existentialiste et aussi un cri. Celui d'un homme qui se sent vivant. Vivant, pour me donner la liberté de créer cette imagerie de vent, d'ombres et de souffles, et illuminer le tout avec la lumière indélébile d'un spectacle d'après-midi. »
à vif
L'artiste ne se fait pas de cadeau, se fixe dans l'objectif, blessé, défait, malade, en proie au doute, à la souffrance, à la dépression, aux illusions. « Ces images sont des fragments d'un nouvel imaginaire qui m'appartient. Je déforme, compresse ou agrandis un registre parallèle que je dépouille de toutes références et je dérobe le temps. Sous vos yeux, avec des souffles d'opéra et une âme de cirque, la férocité de mon anachronisme. Un expressionnisme féroce. »
Hôtel Fontfreyde - Centre photographique, 34 rue des Gras, 63000 Clermont-Ferrand. Tél : 04 73 42 31 80.
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