Papadakis et Cizeron sacrés et libérés
Vingt ans après le sacre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat à Salt Lake City, le couple Clermontois a décroché l'or olympique à Pékin. Une délivrance pour les vice-champions 2018 et leurs proches après le stress sportif et sanitaire.
Ils n'ont pas exulté façon rugbymen en finale du Top 14 de rugby, mais pourtant Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont conquis leur sacre ultime et le cœur de milliers de Français.
Quatre ans après l'argent amer de Pyeongchang et l'épisode de « la robe », Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sont arrivés au sommet de leur carrière en allant chercher l'or olympique à Pékin le 14 février.
Quadruples champions du monde et quintuples champions d'Europe, les Auvergnats ont décroché le seul titre qui leur manquait.
longue attente
Chez les Cizeron, on n'a pas beaucoup dormi ces dernières semaines. Encore moins le jour J et durant cette nuit de Saint-Valentin. « On ne s'est pas couchés, il n'y a pas eu besoin de réveil avouait Marc Cizeron, le papa. C'était un stress énorme pour Guillaume et pour nous aussi depuis des semaines avec l'épée de Damoclès Covid 19. Un test positif et c'était rédhibitoire, ils pouvaient dire adieu aux Jeux. »
Le couple a surclassé la concurrence avec 6,47 points d'avance sur les Russes, Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov. Après avoir amélioré leur propre record du monde de danse rythmique le samedi (90,83 pts), les Français ont aussi battu le score total qu'ils détenaient déjà depuis novembre 2019 (226,98 pts contre 226,61).
« Nous, on les pensait meilleurs mais ils n'ont jamais été aussi stressés rappelle Marc Cizeron. C'était l'or ou rien pour eux. Un podium comme en 2018 c'est formidable mais ce n'était pas ce qu'ils étaient venus chercher à Pékin. Ils n'ont jamais été aussi forts, ils font deux danses parfaites avec un record à la clé. Mais il fallait que ça passe sans faute... Le programme se fait en quelques minutes puis il y a les notes qui apparaissent. Tout va très vite. »
épanouis
Entre la pression sportive et celle du Covid-19, l'avant Jeux olympique n'a pas été simple. « Cette médaille d'or avait beaucoup de poids, beaucoup plus qu'il y a quatre ans expliquait Guillaume Cizeron au Figaro. Cette médaille est le symbole de quelque chose de beaucoup plus fort qu'il y a quatre ans. C'est le symbole de ce que nous avons traversé ces quatre dernières années, de tout le travail que nous avons effectué aussi, de toute notre carrière. C'est hallucinant le poids qu'elle a en fait. »
Gabriella Papadakis aussi a avoué ne jamais avoir été aussi stressée... Mais maintenant, ils peuvent souffler, ils ont ramené l'or à la maison.
Vingt ans après le sacre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat à Salt Lake City, les Clermontois ramènent une nouvelle médaille au patinage français.
Associés depuis dix-sept ans sur la glace, ils étaient les derniers en lice pour sublimer ce sport sur la si belle Élégie de Gabriel Fauré. Ils ont été plus que parfaits.
« Le sentiment qui domine avant de les retrouver bientôt, c'est le soulagement explique Marc Cizeron. C'était une pression d'attente, pas malveillante mais légitime car ils dominent leur sport depuis 2014. C'est difficile de ne pas pleurer... Nous avons tous rarement été aussi contents d'une victoire. C'est un bonheur immense de les voir sur la première marche. Vous ne pouvez pas imaginer l'énergie, le temps et le stress déployés pour arriver à cette médaille. On ne le voit pas comme un sacrifice depuis toutes ces années. On les voit peu mais c'est un épanouissement pour eux, pas une privation. Ce n'est jamais facile d'être devant mais aujourd'hui c'est un grand bonheur pour nous tous. Car c'est ce que Gabriella et Guillaume aiment le plus au monde. »
gala
Avant de penser à la suite de leur carrière, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron seront encore en compétition.
Ils devront défendre leur médaille d'or dès la fin mars mais cette fois sur leur sol. Ils disputeront les championnats du monde de patinage artistique qui se dérouleront à la Sud de France Arena de Montpellier du 21 au 27 mars.
Puis ils seront de retour sur la glace de la patinoire de Clermont lors du gala de l'équipe de France, le dimanche 3 avril à 15 heures.
Les retrouvailles avec le public clermontois devraient être à la hauteur de ce titre olympique.
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