Déclic pour des claques : pénal ou médical, des spécialistes à votre écoute pour vous aider
Le 6 mars à 14 heures, le Docteur Julie Geneste, responsable des urgences psychiatriques et de la prise en charge des patients psychotraumatisés au CHU et Laure Vaillant, avocate pénale répondront aux questions des participantes.
Deux jours après ce dimanche 6 mars, le 8 mars, c'est la journée internationale des droits des femmes.
Avant les cours de self-défense à 15 h 30 et la mise en situation, les participantes à cette journée pourront écouter et échanger avec un Docteur et une avocate à partir de 14 heures.
Le Docteur Julie Geneste, responsable des urgences psychiatriques et de la prise en charge des patients psychotraumatisés au CHU et Laure Vaillant, avocate pénale apporteront des conseils.
« Je suis présente pour sensibiliser et présenter les répercussions psychologiques des violences sur les femmes explique Julie Geneste. Il ne faut pas rester dans une spirale infernale et cette emprise de l'autre. Parfois, il est même dur de penser que l'on peut en sortir et être aidé. On pense toujours que l'agresseur peut nous poursuivre... nous retrouver. On est là pour expliquer ce qu'est une situation d'emprise et expliquer les stratégies pour aller mieux. »
L'intervention en binôme avec un juriste est complémentaire. « Nous sommes impuissants si la loi ne peut rien faire et inversement, si le milieu de la santé n'intervient pas » poursuivait le Docteur Geneste.
emprise
Cette journée est curative, préventive et de repérage. « Les femmes se reconnaissent dans ce que l'on dit expliquait le Docteur. C'est aussi une journée de prévention. Les femmes sont plus vulnérables par leur statut et leur physique. On est là aussi pour éviter qu'elles tombent dans le piège. Cela fait écho chez elle, ce n'est pas pour rien qu'elles viennent c'est qu'il y a quelque chose... elles ont été agressées ou ont peur de l'être. »
Prendre conscience en venant à cette journée, c'est déjà faire du chemin. « On le sait, il faut un certain temps pour ça car il est plus facile d'occulter ce problème quand on pense aux conséquences que de l'affronter rappelle Julie Geneste. Cela engendre l'explosion du foyer, des changements pour les enfants et la femme a plus conscience de ça, elle. Elles ont tendance à retarder cette échéance. »
Au niveau juridique, il existe aussi des choses pour aider les femmes battues. Laure Vaillant, avocate à Clermont-Ferrand interviendra également. Des questions récurrentes ressortent sur la légitime défense, qui n'est pas si simple que l'on croit et qui est très encadrée.« La riposte doit se faire dans le même temps que l'agression et proportionnée à celle-ci explique l'avocate. À un coup de poing, vous devez répondre tout de suite par le même geste et non une heure après avec une arme par exemple... »
porter plainte
Cette légitime défense peut se faire pour autrui et ça, on le sait moins. « J'interviens pour voir ce que la victime peut faire dans l'urgence physique et juridique explique l'avocate. La loi s'est affinée et les moyens sont plus importants depuis quelques années. »
Téléphone en danger ou bracelet anti-rapprochement posé sur l'agresseur pour qu'il ne s'approche pas de la victime viennent compléter un arsenal juridique plus pointu. « Aujourd'hui les plaintes sont davantage prises en compte décrypte Laure Vaillant. Elles sont reçues, il n'y a plus de main courante. On ne peut plus de contenter de cette dernière. » Au tribunal de Clermont-Ferrand, des audiences sont dédiées aux violences conjugales et le juge aux affaires familiales peut interdire de porter une arme et autoriser la femme à garder le domicile conjugal, ordonnant l'expulsion du mari violent.
Une ordonnance de protection peut être émise très rapidement. « Les victimes ont souvent du mal à réagir et c'est aussi quand on touche à un enfant que le déclic se fait rappelle l'avocate. Il ne faut pas avoir peur de déposer plainte, même après. Or, les plaintes sont rarement déposées après les premières violences. »
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