Dominique Busson : « L'ouverture de la chasse se présente bien »

Le dimanche 11 septembre c'est l'ouverture ! Dominique Busson, président de la Fédération Départementale des chasseurs du Puy-de-Dôme et maire de Saint-André-le-Coq évoque les perspectives pour la campagne 2022-2023.

La chasse compte plus d'un million de pratiquants en France. Et plus de 11 330 dans le Puy-de-Dôme. Malgré un été très sec et chaud, les voyants sont au vert pour les chasseurs du Puy-de-Dôme. Si la chasse au sanglier est déjà ouverte depuis plusieurs semaines, la chasse aux petits gibiers ouvrira le dimanche 11 septembre. Pour Dominique Busson, le président de la Fédération départementale, élu pour un 3^e mandat, cette saison s'annonce bien.

Avec cet été très chaud, comment se porte le gibier dans le département ?

Les populations de sangliers et de chevreuils sont raisonnables mais il y a une augmentation des cervidés et des chamois. Pour les mouflons c'est stable. Les plans de chasse sont ainsi mis en place avec nos partenaires forestiers. Il y a du lièvre en Limagne et à peu près partout et même en zone montagne. Au niveau du gibier à plume, c'est médiocre. Certains voulaient reporter l'ouverture de la chasse à cause de la sécheresse... Si l'été a été très chaud pour ce type de gibier, des points d'eau ont été installés par le syndicat des irrigants individuels de Limagne.

L'ouverture se présente bien ?

Oui. L'an dernier, il y a eu un tableau de chasse raisonnable au niveau du sanglier. Et une baisse importante des dégâts. Tout le monde est très vigilant. Il y a le rôle de la chasse qui régule la population et celui des chasseurs et des présidents pour protéger les cultures, en bonne concertation avec les agriculteurs. Le deuxième évènement, c'est le renouvellement du schéma départemental de gestion cynégétique (associations spécialisées dans les chiens de chasse) qui est à renouveler tous les six ans. il a été renouvelé jusqu'en 2028.

La saison dernière, plusieurs accidents ont eu lieu. Quel bilan faites-vous dans le Puy-de-Dôme ?

Nous n'avons pas eu de blessé dans le Puy-de-Dôme. Il y a eu sept morts au niveau national. Un bilan divisé par trois ou quatre par rapport à il y a dix ans alors que le nombre de chasses collectives a augmenté. Le décès d'une jeune femme dans le Cantal a fait du mal à tout le monde. On a renforcé le problème de la sécurité de la chasse, surtout au niveau de l'organisation des battues. Notamment sur les règles de tir, les essentielles notions d'angle de 30 degrés. Et dans la traque, nous avons réduit le nombre de chasseurs avec des consignes que les sociétés de chasse doivent appuyer quand ils organisent des battues. Il y a aussi l'usage des armes de chasse et le comportement des chasseurs. Il y a une commission de sécurité dans chaque fédération où l'on peut signaler tous les comportements anormaux (alcool, stupéfiants...).

De quels outils disposez-vous pour accentuer cette notion de sécurité ?

La Région est partenaire est a renouvelé ses aides aux chasseurs avec notamment l'installation de « miradors » pour pouvoir effectuer des tirs fichants, des tirs de haut. C'est moins dangereux que de tirer à hauteur d'homme. Les réflecteurs aussi ont été une bonne chose. Ils dissuadent le gros gibier de traverser les routes subitement et évitent de provoquer des accidents.

Il y a également une remise à niveau ?

Chaque fédération a l'obligation de former les chasseurs sur la sécurité, c'est la formation décennale. Il s'agit d'une formation de 3 h 30 avec quatre modules. Chaque chasseur doit se former dans les dix années après l'obtention de son permis. On doit en former chaque année 10 %. Cela se fait via les communes et la Fédération et même en e-learning. Les gestes de bases sécurité sont toujours les mêmes : il faut respecter les distances de tir, son voisin... Il y a une grande partie sur l'angle de tir de 30 degrés et sur les gestes de base. On analyse aussi les situations. Les accidents interviennent surtout lors des battues pour le grand gibier.

Comment faire pour partager l'espace naturel en temps de chasse ?

Après le Covid, tout le monde est avide d'air pur et de nature. Pourquoi pas ? Mais il ne faut pas oublier que la nature n'appartient pas à tout le monde. Quand vous rentrez dans un bois ou dans un pré il y a une propriété privée. Certains partis politiques voulaient supprimer la chasse. C'est une activité sportive, une passion comme une autre. Il ne faut pas nous opposer, il y a la place pour tout le monde quand c'est bien gérer. Quand il y a une battue on doit poser des panneaux sur les routes et chemins pour avertir.

Vous avez toujours l'envie d'aller à la rencontre du public ?

Nous serons présents à la Foire de Clermont Cournon avec notre stand dans le village des enfants. Nous allons recevoir les scolaires pour des animations gratuites. En dehors de l'activité chasse nous allons dans les écoles primaires pour faire de l'éducation à l'environnement. Nous amenons notre matériel pédagogique : jeu de traces, boite tactile... On parle des oiseaux, des haies, des animaux... Les enfants en redemandent, les enseignants aussi même ceux qui ne sont pas « très » chasse au départ.

Pour finir, comment se porte la chasse localement et en général ?

Nous avons passé deux ans sans assemblée générale. Il y a eu un renouvellement du conseil d'administration et j'attaque mon troisième mandat. Il a fallu gérer l'après Covid même si nous n'avons pas été trop impactés. L'agrément au titre de la protection de l'environnement de la Fédération des Chasseurs a été renouvelé par arrêté préfectoral le 16 août 2022 pour 5 ans, suite à notre demande. Le nombre des chasseurs est toujours en augmentation, notamment chez les jeunes et les femmes et de plus en plus, on chasse en famille. La compagne ou la fille veulent chasser avec le mari ou le papa. Nous avons une augmentation des candidats au permis de chasser avec plus de 300 candidats. Nous sommes complets jusqu'à la fin de l'année. Il y a un petit engouement pour la chasse...