La Figuration narrative à la Galerie Christiane Vallé, une exposition exceptionnelle
Jusqu'au 19 novembre, la Galerie Christiane Vallé présente une grande exposition sur la Figuration narrative regroupant pas moins de 18 artistes comme Adami, Erro, Klasen, Messac, Monory, Rancillac, Schlosser, Segui, Télémaque Velickovic... Incontournable !
Bien plus qu'une galerie d'arts, la Galerie Christiane Vallé est un lieu incontournable de la culture clermontoise depuis des décennies. David Chabannes et sa femme Laura organisent une nouvelle exposition sur la « Figuration narrative ». Une exposition « XXL » dont ils ont le secret.
Environ 80 œuvres de 18 artistes sont présentées avec une rotation en cours d'exposition.
Il faut pousser les portes de la galerie pour se rendre compte du travail que cela nécessite mais aussi pour se représenter la dimension de cette exposition.
Valerio Adami, Eduardo Arroyo, Herman Braun Vega, Jean-Paul Chambas, Erró, Gérard Fromanger, Gérard Guyomard, Peter Klasen, Ivan Messac, Jacques Monory, Bernard Morteyrol, Bernard Rancillac, Gérard Schlosser, Antonio Seguí, Hervé Télémaque, Michel Tyszblat, Vladimir Velickovic et Jan Voss, ils sont tous là ou presque.
Vous pourrez voir une sélection exceptionnelle avec des tableaux qui ont marqué le mouvement de 1964 à nos jours, dont des formats jamais vus dans la galerie comme une toile de Monory (176 x 501 cm) et une autre d'Erró (300 x 200 cm).
révoltes
C'est dans les années 60 qu'émerge, à Paris, la Figuration narrative. La guerre d'Algérie, la guerre froide, le Vietnam et l'essor du photojournalisme fournissent alors quotidiennement un flot d'images violentes qui frappe l'opinion publique. Parallèlement, la publicité est partout et multiplie les images, par une prolifération de couleurs, de formes, de visuels... « Un artiste comme Erro, par exemple, a inspiré de nombreux artistes de street-art français, ils ont lancé l'art contemporain » explique David Chabannes, le commissaire de l'exposition. L'effervescence artistique et les bouillonnements créatifs ne sont pas en reste dans le cinéma, l'art vidéo ou la bande dessinée, en témoignent le Pop art et le Nouveau réalisme.
« Il y a un lien avec le sentiment de révolte qu'il y a aujourd'hui et que l'on retrouvait dans les années 60 explique David Chabannes. À l'époque, il y avait la guerre d'Algérie et bientôt Mai 68. Actuellement, le monde est aussi en crise, le contexte n'est pas le même mais les sujets, eux, sont tout aussi importants. Et la Figuration narrative amène cette réflexion et cette dénonciation. »
Les artistes de la Figuration narrative ont placé la société contemporaine et son imagerie au cœur de leur travail jusqu'à la fin des années 70. Cependant, ils s'en écartent en rejetant un certain « art pour l'art ».
Le mouvement émerge dans les années 60 en réponse à la tendance dominante vers l'art abstrait. Son ambition est de dépasser le constat d'une société en mutation, tel que le propose le pop art anglo-saxon, pour mieux la questionner.
muséal
Cette exposition majeure aurait sa place dans un musée et on vous la conseille vivement tant les clins d'œil et les références à des artistes comme Picasso, Fernand Léger ou Francisco de Goya sont nombreux.
« Tout ce travail a pour but de toucher le monde muséal pour 2024, à l'occasion des 60 ans de Mythologies collectives précisait David Chabannes. Une exposition muséale, ce n'est quand même pas la même chose qu'une exposition dans une galerie. Donc c'est l'objectif. Si on arrive à faire cette exposition, c'est aussi grâce au soutien de nombreuses personnes, qu'elles soient extérieures à l'univers de l'art, les artistes eux-mêmes mais aussi d'autres galeries de New-York, Strasbourg ou Toulouse... Certes, il y a beaucoup de travail personnel mais tout ça ne serait pas possible sans l'aide et la bienveillance de confrères, qui ont immédiatement adhéré au projet en acceptant de fournir des œuvres. »
accessible
D'Haïti à l'Islande en passant par les USA, la Grèce, l'Italie, la Suède et la France, les artistes de ce mouvement viennent du monde entier.
« On a fait une sélection d'artistes très variés et qui viennent du monde entier pour proposer un panel très large mais aussi une continuité dans le temps explique David Chabannes, le commissaire de l'exposition. On a des œuvres qui évoquent l'industrialisation, les révoltes sous le régime de Franco, la place plus importante prise par le cinéma... Certains mouvements ont été défendus à l'époque mais il n'y a jamais eu de manifeste sur la Figuration narrative. Avec la galerie, on fait cette exposition pour rendre la Figuration narrative plus accessible à tous. On ne veut pas faire une exposition seulement pour vendre. Bien sûr, ça fait aussi partie de la vie d'une galerie mais nous, on veut aller plus loin que ça, parce qu'on souhaite d'abord fournir les clés aux gens qui viennent nous voir pour comprendre ce style artistique. »
Jusqu'au 19 novembre à la Galerie Christiane Vallé. 15 rue Philippe Marcombes à Clermont-Ferrand. Ouvert du mardi au samedi : 10 heures à 12 heures et 15 heures à 19 heures.
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