Mylène Toubani-Bardet : "Avoir 60 % de joueuses françaises sur le terrain, c'est un vrai défi sportif"
Mylène Toubani-Bardet, la présidente du Volley-Ball Club de Chamalières fait le point sur la saison à venir, le renouvellement de l'effectif tourné vers la formation française et le développement du club.
Comment abordez-vous cette nouvelle saison ?
Nous sommes sur des équilibres sportifs, nous avons fait notre meilleure saison sportive l'an dernier et on a frôlé la 10e place. Nous sommes sur des équilibres financiers, fragiles aussi mais existants et nous sommes dans une stratégie nouvelle de développement et de restructuration du club. Il y avait une attente : que l'on ait des joueuses que vous connaissiez, qui s'inscrivent dans une dynamique, dans un projet et dans notre territoire. Le VBCC est un club professionnel et c'est très exigeant. Nous avons fait un choix radical : plus de 80 % de nos joueuses ont signé pour un contrat de plus de deux ans. Cela n'existe pas dans le volley-ball français et international. Nous, on le fait car on veut s'engager dans du moyen terme et je remercie les joueuses pour leur engagement au VBCC. Elles nous font confiance et on se doit d'être au niveau de leurs exigences. S'engager sur du moyen terme, c'est que font nos partenaires et les collectivités avec nous. Cela nous apporte cette sérénité.
Quels sont ces projets ?
Pour cela, nous nous sommes engagés sur des projets à court terme. Comme le centre de formation mutualisé que nous voulons construire avec le Hand-Ball Clermont Auvergne Métropole 63, à la Maison des sports. C'est très important car l'effectif est jeune et nous sommes dans cette philosophie de formation. Avec la licence d'excellence de la Ligue Nationale de Volley-ball, il y a des exigences dans tous les domaines. Dans un an nous devrons jouer dans une salle de 1 500 places. Nous travaillons avec les collectivités sur ce projet-là. Nous jouerons au gymnase Chatrousse mais nous jouerons aussi cinq matches délocalisés à la Maison des sports cette saison. C'est un risque de délocaliser des matches dans une salle qui n'est pas la vôtre. Mais c'est aussi comme ça que l'on va grandir. À La Maison des sports, une salle de 4 800 places on va y jouer pour mutualiser les matches avec le HBCAM 63 et Sport féminin and Co. Et on va y jouer pour gagner ! Nous avons un très bon souvenir là-bas depuis l'an dernier et c'est un vrai challenge d'aller jouer dans cette grande salle qui a accueilli beaucoup de grands évènements. Pour lutter avec les grosses écuries, un budget revu à la hausse est nécessaire ?
L'autre exigence de la LNV, c'est de changer de modèle économique. Nous sommes sur un budget de 900 000 euros et nous devons monter à 1,1 million pour la saison prochaine. Pour décrocher une place en Coupe d'Europe, c'est 1,5 million. Nous n'avons pas de surprise sur l'évolution du club qui doit être la nôtre à l'heure actuelle. L'exigence c'est de monter en société, c'est un changement de modèle économique. Cela passe aussi par la promotion du VBCC car il nous faut des fonds propres. Nous sommes l'un des plus petits budgets du championnat.
Quels sont les objectifs sportifs ?
L'objectif cette saison est de se maintenir. Les joueuses ont toutes des objectifs individuels. Mais si les objectifs restent individuels, on n'y arrivera pas. La réussite ne peut qu'être que collective. C'est collectivement que le VBCC se maintiendra, avec 60 % de joueuses françaises. Il faut prendre ce défi-là très au sérieux car personne ne l'a jamais fait. Depuis la loi Bosman, nous avons des effectifs d'équipes de première division avec 90 % de joueuses étrangères sur le terrain. Nous, nous aurons 60 % de joueuses françaises sur le terrain. C'est un vrai défi sportif. Mais c'est une ambition pour grandir et pour que les joueuses de cette saison aillent jusqu'aux Jeux olympiques. Mais vous les verrez aux JO seulement si le VBCC réussit. Axelle Guiguet, la DTN de la Fédération nous a dit : « vous êtes le club de la fédération française ». Certaines internationales françaises jouent en club à l'étranger, d'autres à France Avenir mais on en a cinq chez nous. Nous avons une responsabilité. Ces volleyeuses vont performer et grandir avec nous avec rigueur et discipline. Nous avons dix joueuses professionnelles et une joueuse amateur. Deux joueurs pros en moins, c'est un choix il faut l'assumer. On sait ce que l'on a à faire, tous ensemble. La barre est encore très haute.
Propos recueillis par Guillaume Bonnaure
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