Ycare : "Le plus beau duo, c'est celui que j'essaie d'entretenir avec le public depuis 15 ans"
Le chanteur franco-libano-sénégalais revient illuminer la scène de La Puce a L'Oreille le samedi 19 novembre à Riom et présenter son nouvel album « Des millions d'années », composé de duos.
Ycare redéploie ses ailes avec cette tournée ?
J'aime les petites salles, j'aime cette promiscuité et cela m'avait manqué avec le Covid. J'étais venu à Riom en résidence en 2016 je crois et j'avais adoré cette salle et les gens qui y travaillent. Ce sont les gens plus que les lieux qui font que l'on s'y sent bien et c'est pareil partout. Je garde un bon souvenir de ce concert-là.
Votre nouvel album, « Des millions d'années » est un disque de duos avec Axelle Red ou Tiken Jah Fakoly...
C'est un album de chansons françaises avec plein de gens qui parlent et chantent français mais qui ne sont pas forcément de cette nationalité. C'est un album avec une dimension internationale, réunis autour de la francophonie, sur le partage des émotions. C'est ce qui relie l'humanité et on en manque un peu en ce moment. On manque un peu d'intérêt pour les autres, on est tous pris dans nos vies, on se regarde mais on ne regarde pas trop les autres... J'ai retenu la leçon, je suis dans le partage, avec Tiken Jah ou les autres. Moi, je ne suis pas important.
Y aura-t-il des surprises sur scène ?
Ce sont les gens la surprise, ce sont eux qui décident de la tournure que prendra le concert. Quand j'étais à Caen ou à Lyon, j'ai demandé que l'on allume la salle pour regarder les gens. Les deux concerts étaient différents car je ne m'adressais pas aux mêmes personnes, ce n'est pas une partition que l'on déroule mais une histoire que l'on raconte en fonction de l'auditeur. S'il y a des enfants ou des personnes plus âgées, je me mets au service des gens. Ce sont les chansons et les personnes le plus importantes. Le plus beau duo, c'est celui que j'essaie d'entretenir avec le public depuis 15 ans. Je suis heureux d'avoir une place dans tout ça.
Vous aviez écrit « Si jamais j'oublie » pour Zaz en 2015. C'est la dernière chanson de l'album. C'est une belle boucle qui se ferme ?
Oui, exactement car quand j'ai écrit ce morceau, ma vie était compliquée, j'étais un peu seul et je pensais arrêter la musique. J'ai écrit cette chanson un peu comme une bouteille à la mer et elle a fait le tour du monde, a été traduite en plusieurs langues. Elle a existé et elle m'a fait exister par procuration. C'est drôle que huit ans après j'ai l'opportunité de faire un duo avec Zaz. C'était bien que cette boucle soit bouclée de manière positive avec cette chanson où on s'assume. Cette chanson, se termine par la phrase « je suis en vie » et ce n'était pas gagné à l'époque. Je suis content d'être en vie, de rechanter et d'être en bonne santé. J'ai retrouvé Zaz sur un live à la Star Academy, c'est une belle personne.
On vous retrouve avec Joyce Jonathan ou Ibrahim Maalouf. C'est très varié comme album ?
C'est ça la variété : faire des chansons variées avec cette liberté-là. C'est un mot noble. J'ai le droit de faire ce que je veux sans être classé dans un genre. Je laisse faire mes sentiments. Il y a même « Tatoués », un titre un peu urbain, en duo avec Madame Monsieur, avec un phrasé rapide. Chanter en Français, c'est ça qui nous unit ! Ce n'est pas de la chanson française, c'est de la chanson francophone. Elle est libre, elle voyage. On parle français au Congo, au Sénégal, à l'Assemblée nationale quelle que soit notre couleur de peau. C'est bon de le rappeler. La France nous a unis à travers ses voyages, même si cela a été imposé. L'histoire n'a pas toujours été belle mais il faut sortir grandi de ces contraintes. Je suis tellement fier de cet album car j'ai fait le croisé des parallèles : Tiken Jah Fakoly et Joyce Jonathan dans le même album ! C'est l'album de mes rêves. Je n'ai plus envie de chanter seul. Avant j'écrivais pour ces artistes et j'adorais ça. Là, je suis plus au centre pour raconter mon histoire avec eux. Je suis vraiment heureux et plein de gratitude. J'abandonne le Ycare de la nuit, de l'adolescence pour être adulte et mortel.
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