Ahmet Schaefer : « La mentalité de ce club me plait »
Durant la trêve internationale, le président suisse du Clermont Foot 63 nous a accordé un long entretien pour faire le point sur ce début de saison et sur la suite. Ahmet Schaefer nous parle également de son acclimatation en Auvergne.
Quel bilan faîtes-vous ce cette première partie de saison ?
Nous pouvons dire que l'on reste dans la continuité du jeu prôné par Pascal Gastien et son staff. On continue à essayer de faire ce que l'on sait bien faire. Nous avons gardé des joueurs importants, nous avions perdu Adrian Grbic mais nous avons recruté Mohamed Bayo. Nous avons bien compensé certains départs et nous avons encore recruté des joueurs internationaux titulaires dans leur pays sans payer d'indemnités de transfert. Nous sommes à la 15e place (avant Clermont-Lille et Nantes-Clermont), certains disent que nous finiront 12e de la Ligue 1 et je me demande comment ils peuvent pronostiquer cela. Mais notre jeu reste attractif et intéressant comme il l'était en Ligue 2.
Est-ce qu'il y a des regrets sur certains matches ?
Par contre, la VAR n'a pas été en notre faveur sur plusieurs matches. C'est un peu frustrant car contre Brest et Metz, nous avons laissé des points et cela pourrait compter en fin de championnat contre des équipes concurrente. Mais il y aussi de la fierté d'avoir battu Bordeaux et Troyes et d'avoir décroché ce match nul contre l'Olympique lyonnais. Ce point était un peu inattendu.
Comment se passe l'accueil des autres présidents de Ligue 1 ?
L'accueil est chaleureux, cinq étoiles, magnifique. On ne nous considère jamais comme le « petit » de ce championnat. Au contraire, les dirigeants sont ouverts, on discute. Il faut dire que mes conseillers Jérôme Champagne ou Yannick Flavien ont quand même aussi une grande expérience dans ce milieu professionnel. Ce n'est pas une nouveauté pour eux. C'est vrai que je porte toujours des sneakers blanches avec mon costume et que cela peut étonner certains (rires). Nous, nous restons fidèles à la mentalité du Clermont Foot 63, avec beaucoup d'humilité car c'est l'ADN du club. C'est notre style de jeu sur le terrain mais aussi en dehors avec une mentalité qui me plait.
C'est à dire ?
C'est un peu comme une start-up, on discute, il y a de la créativité dans notre équipe administrative, on peut s'exprimer, cela part un peu dans tous les sens. Mais je préfère ça, cela convainc les gens à travailler chez-nous. Mais tout cela en utilisant la culture du travail et l'exigence du monde professionnel. Chez-nous, il n'y a pas d'égo ou de mécénat, cela n'existe pas. C'est un peu comme en Suisse, nous discutons et essayons de trouver un compromis. Nous n'avons pas de pétrole ou de milliardaire derrière alors on doit se lever une heure plus tôt que les autres. On ne peut pas faire un chèque pour compenser un déficit. Nous avons recruté six joueurs à zéro euro. Nous avons dix personnes qui sillonnent l'Europe pour recruter des potentiels. Certains disent que cela a un coût mais c'est aussi un investissement vite rentabilisé.
Vous avez prolongé Mohamed Bayo. C'est un signe fort ?
Il a été sollicité par des clubs de Ligue 1 ou des équipes étrangères qui se sont positionnés maintenant pour ne pas entrer en guerre si les prix augmentent. Si Mohamed marque 15 buts et 10 passes décisives le montant du transfert serait très intéressant pour nous. Cela n'a pas été évident mais il fallait faire comprendre à « Momo » qu'il était dans une équipe qui jouait pour lui, dans une équipe sereine. Et il ne faut pas oublier qu'il brille aussi grâce à Gastien, Allevinah ou Desmas. C'est le travail de toute l'équipe. 22 buts en Ligue 2 la saison dernière c'est génial mais c'est aussi ses coéquipiers qui portent l'équipe.
Quels sont vos chantiers prioritaires ?
Nous espérons avoir cette nouvelle tribune en 2023. En mai au plus tard. Si nous avions 1500 ou 2000 places en plus, nous aurions pu remplir le stade car la demande est là. Nous avons 9000 abonnés ce qui est une très bonne surprise, nous avons multiplié nos boutiques et la quantité comme la qualité de nos prestations. Il faut bien digérer cela. Pour Monaco, nous avons vendu les places en trois heures ! Il faut continuer. Nous entrons dans l'hiver, les performances auront aussi un impact mais si on peut naviguer entre 10 000 et 11 000 spectateurs à chaque match c'est bien.
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