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Jean Moiras : "Le voyage m'inspire"

11h40 - 24 janvier 2023 - par Info Clermont Métropole
Jean Moiras :
Le peintre Jean Moiras, dans son atelier de Montpeyroux (© GB).

Inspiré par ses voyages à Venise, New-York et par l'Auvergne, l'artiste peintre présente « 50 ans de peinture » : une grande exposition à la Galerie Christiane Vallé à Clermont-Ferrand jusqu'au 18 février.

Vous présentez une exposition à la Galerie Vallé sur vos cinquante années de peinture. Avec cette galerie c'est une belle histoire d'amour ?

De 1963 à 1972, j'ai travaillé à Paris comme peintre décorateurs sur les décors de cinéma et de théâtre puis je suis revenu en Auvergne pour peindre. Quand vous êtes dans le décor de cinéma, vous n'avez pas d'horaires et pas de temps pour vous. J'ai trouvé une petite maison à Montpeyroux et je n'ai fait que de la peinture. Je peignais depuis tout petit. Puis j'ai eu assez de peinture pour exposer. Ma première exposition s'est faite à Paris puis j'ai fait des galeries à Clermont-Ferrand. J'avais trouvé une galerie à Metz et au Luxembourg. Je m'occupais aussi d'organiser les expositions avec une logistique très lourde. J'ai rencontré René Chabannes et il m'a proposé de travailler avec lui. Je travaille avec la famille depuis 2010 avec des expositions au Château de Val quelques années avant. C'est une belle rencontre et une liberté totale pour peindre. On a pu conserver les deux galeries et grâce à eux, ils me font exposer à Chicago ou Tokyo ou ailleurs en France comme à La Baule. Ma seule préoccupation, c'est la peinture. J'ai dû faire une cinquantaine d'expositions avec la Galerie Vallé. J'ai réalisé 5 818 peintures. Cette fois, il y aura 50 tableaux tous à la vente.

Comment faites-vous pour réaliser autant de peintures ?

J'ai travaillé à Paris en tant que peintre décorateur et cela m'a permis de toucher à des styles complètement différents. Cela libère la main. Les peintres amateurs ont énormément d'idées mais ils ont toujours cette question : comment je vais faire ? Alors que moi je n'ai pas beaucoup d'idées mais je ne me pose pas cette question. Je choisis d'abord un thème et la question du temps de création m'importe peu. Je choisis un thème, je voyage, je fais des centaines de croquis, je rentre à l'atelier et j'agrandis ces croquis. Je les scanne, j'ai une palette avec mes propres matières, j'en tire des esquisses et je passe sur la toile... Mais avant de passer sur la toile, elle est déjà finie pour moi. Tout le travail a été fait avant. Le travail d'exécution ne m'inquiète pas. Je peins par série.

À quel moment avez-vous trouvé votre « style » ?

Si on regarde mon premier livre (Il y en a six N.D.L.R.), on a l'impression qu'il y a 12 peintres différents à l'intérieur. Quand tu démarres comme amateur, tu te dis que tous les matins il faut faire quelque chose de nouveau. Et tu te rends compte que ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. C'est avec la rencontre des Chabannes, que je me suis posé, que j'ai compris dans quelle ligne il fallait aller et ce qui était moi-même. Car tu as toutes les influences aussi. On est tous influencé par des peintures, des artistes. Pour sortir de tout ça, il faut un peu de temps. Cette exposition « 50 ans de peinture » est réalisée aussi pour montrer l'évolution de mon œuvre. De 1973 à 2000, nous avons choisi une certaine cohérence car il y avait des choses très différentes. De 2000 à aujourd'hui l'évolution se fait en douceur.

Et ce style, quel est-il ?

Si on devait définir un style ce serait l'abstraction figurative. Le voyage m'inspire. Tout le livre numéro 6 est basé sur le voyage. L'Italie m'inspire beaucoup, j'ai fait 400 tableaux sur Venise, New-York aussi. J'aime beaucoup les espaces lagunaires. Depuis mon atelier de Montpeyroux, je vois plus les choses en géométrie qu'en perspective. Je suis en train de m'écarter un peu du voyage. Dans le futur, je vais peut-être continuer à travailler sur les choses que l'on ne voit pas. J'aime beaucoup la partie cachée sur terre. La Venise qui s'enfonce sous l'eau par exemple... Ou la ville d'Ys, ville engloutie dans la légende bretonne. J'aime le monde caché, le travail sous terre.

Jusqu'au 18 février. 15, rue Philippe Marcombes à Clermont-Fd. Du mardi au samedi 10h-12h et 15h-19h. 04 73 92 06 32.

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