Festival Patutiki : la culture et le tatouage marquisiens en fête à Paris
Du 10 au 12 février prochain, à l'espace Reuilly dans le 12e arrondissement de Paris, sera organisé le 1er festival Patutiki, le festival du tatouage marquisien.
Imaginé par Maikiu Sulpice, cet événement veut valoriser le patrimoine culturel, matériel et immatériel de ces îles. Durant trois jours, des conférences, des films, des spectacles de danse, des artisans et des concours de tatouage mettront à l'honneur la richesse de la culture des îles Marquises, archipel de la Polynésie française, candidate au patrimoine de l'UNESCO.
Le Patutiki, c'est l'art ancestral du tatouage qui a inspiré des tatoueurs du monde entier, parfois avec des dérives, pour réaliser des tatouages dits polynésiens.
Mais c'est bien aux Marquises, dans cet archipel de la Polynésie française appelé la « Terre des hommes », adoré par Paul Gauguin et Jacques Brel, que le Patutiki puise ses racines.
Depuis plus d'une dizaine d'années, avec le travail de spécialistes comme Teiki Huukena ou le réalisateur Heretu Tetahiotupa, cet art est en plein renouveau. Plusieurs documentaires ont été diffusés à la télévision récemment et le dernier, « Motu Haka », sera montré pour la première fois lors du festival.
Sources
Tetiu Huuti, 34 ans, tatoueur originaire de Ua Pou, l'une des îles Marquises, qui exerce souvent à Clermont-Ferrand au studio « 8 Industry Tattoo », sera jury sur les concours de tatouage. « J'ai hâte d'y être, de vivre ça et de retrouver la famille confie celui qui tatoue depuis qu'il est adolescent. J'ai commencé très tôt à tatouer car dans la famille on est pratiquement tous tatoueurs. Je faisais aussi partie d'une troupe de danse et j'ai tatoué tous les danseurs. »
Pour lui, ce festival permet de mettre en valeur la culture marquisienne et le Patutiki, le tatouage marquisien, véritable clé de voute de cette culture. « Nous avons senti une évolution dans l'approche du tatouage depuis plusieurs années explique Tetiu. J'avais l'impression que l'on s'éloignait un peu trop de notre culture, certains tatoueurs mélangeaient les motifs, faisaient du polynésien-tribal, du polynésien-réaliste ou du polynésien-japonais... Aujourd'hui, les jeunes tatoueurs sont revenus aux sources de notre culture et savent précisément la signification de ces symboles. »
Teiki Huukena, qui sera présent au salon, est l'auteur d'un dictionnaire du Patutiki et fondateur d'une école de tatoueurs sur Nuku-Hiva, la plus grande île des Marquises : il est pour beaucoup dans cette renaissance. Son ouvrage est devenu une référence, une base pour les tatoueurs marquisiens. Et pour ceux qui veulent se faire tatouer.
« On revient au traditionnel, les clients ont compris cela aussi. Et après 18 ans de travail, j'apprends tous les jours » expliquait Tetiu, titré au salon du tatouage de Clermont-Ferrand pour une grande pièce ornementale réalisée en 2 jours (voir ci contre).
A Paris, tatoueurs marquisiens exerçants en métropole ou dans le Pacifique sauront vous faire découvrir ou redécouvrir la culture puissante des Marquises.
Infos sur patutikikakiu.fr
0 commentaires