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Christophe Willem : « Remettre la musique au coeur du projet m'a fait beaucoup de bien »

18h37 - 27 février 2023 - par Info Clermont Métropole
Christophe Willem : « Remettre la musique au coeur du projet m'a fait beaucoup de bien »
Christophe Willem revient sur scène avec un nouvel album où il se livre comme jamais (© Pierre Florent).

À bientôt 40 ans, Christophe Willem présentera « Panorama » son 6e album à Clermont sur la scène de la Maison de la culture le samedi 4 mars. Cinq ans après « Rio », « la tortue » y balaye ses sentiments avec sincérité et ça fait du bien.

Comment se passe cette tournée avant votre venue à Clermont ?

Clermont est une ville que j'aime bien, j'étais venu au Casino de Royat cet automne pour un concert privé avec Chérie-FM et j'ai hâte de revenir avec toute l'équipe de la tournée. Elle a commencé fin janvier et cela se passe très bien. Il y a beaucoup d'énergie sur cette tournée, je suis ravi de partager ça avec les Clermontois. Au Zénith cela va être intime sur certains morceaux mais il faut s'attendre à un spectacle qui va bouger. L'album Panorama sera très présent bien sûr mais ce sera aussi un coup de projecteur sur tout ce qu'il y a eu avant depuis la Nouvelle Star donc on va balayer chronologiquement les chansons avec « Double jeu », « Berlin », des titres qui ont jalonné ma carrière et qui s'insèrent très bien. Il va y avoir une vraie proximité avec le public et aussi des titres faits pour le show. C'est un bon équilibre.

Il y a eu cinq ans entre l'album « Rio » et « Panorama ». Pourquoi ?

« Panorama » a mis du temps à arriver après « Rio », un album dans lequel je m'étais énormément investi et qui a eu beaucoup de mal à trouver son public. En tournée il a heureusement eu un beau succès en live. Après cette tournée j'avais besoin de me poser, de comprendre pourquoi cet album n'avait pas séduit. J'ai travaillé sur moi et pris le temps de remettre un peu de sens dans tout ça. Je m'étais laissé porter par ce qui m'arrivait et cet accident de parcours, il fallait savoir l'encaisser pour en tirer les enseignements. En plus je me suis retrouvé chez mes parents pour le confinement et cela m'a fait du bien de me retrouver dans ma chambre d'ado à l'écart de ce métier et de me reconnecter à ma passion et tout remettre en place. Mon métier existe car à la base je suis passionné et ma passion c'est la musique. Remettre la musique au cœur du projet m'a fait beaucoup de bien. « Panorama » est né dans cette énergie-là. Mon costume de chanteur était étriqué et je voulais casser les codes et m'affirmer dans ma musique.

C'est un Panorama de confidences et de sentiments avec des titres comme « Fantômes », « J'avance » et « Je ne tomberai pas » ?

Tout à fait, on fait le tour complet de l'histoire, on n'élude rien, ni les hauts ni les bas. Il y avait cette envie de dire que l'on se prend forcément un mur ou des coups à un moment de notre vie mais ce n'est pas pour autant qu'il faut s'apitoyer sur son sort. Il faut aussi dès fois savoir dire pleinement les choses et les accepter pour avancer. C'est un peu le message de cet album. Cet album m'a fait du bien et permis d'exorciser pas mal de choses. Je voulais communiquer cela, je suis ravi que le message passe et de pouvoir aider certaines personnes.

Quand on écoute ces chansons on pourrait dire que c'est un album pour les adolescents qui ont un certain mal de vivre à notre époque ?

Cet album a commencé à prendre vie quand j'étais chez mes parents et beaucoup de souvenirs sont remontés. J'ai connu le harcèlement scolaire, c'était une période compliquée, donc dans cet album je n'élude rien. Si je peux en parler librement et de manière détachée c'est que j'ai moi-même réussi à déshabiller complètement tout ça. Je n'ai pas pu le faire avant dans mes albums car c'était à vif. « Panorama » est un album où je parle beaucoup du fait de se réaliser, de s'accepter soi-même en mettant en avant l'idée qu'en célébrant la singularité de chacun on est tous ensemble plus forts. On peut créer une synergie. Je ne suis pas pour le communautarisme. Je n'aime pas ranger toutes les personnes qui ont connu un type de problème, comme l'homophobie, dans une boîte. Ceux de racisme dans une autre boîte. Du coup on ne s'intéresse plus à l'individu qui est dans la boîte. C'est plus intéressant de célébrer la singularité de chacun comme dans la chanson « Ni reine, ni roi ». On a le droit de dire que l'on ne se sent pas plus gay que l'on ne se sent hétéro... Je me sens des deux et je veux choisir librement qui je veux être et qui je veux aimer. Cet album est sur l'affirmation de soi et sur l'acceptation. Beaucoup de jeunes abordent ça de manière plus décomplexée avec moins de tabous.

Vous avez très bien lancé cet album avec le tube « PS : je t'aime », écrite par Slimane ?

Tout le monde peut s'identifier à cette chanson dans le cadre d'une histoire d'amour classique et pour moi c'était assez impudique de chanter ça. Slimane arrive à faire bouger les gens sur une chanson qui paraît très légère mais qui est en fait très profonde. Il est très fort.

« J'tomberai pas » est déjà un tube, avec votre voix qui est surprenante ?

La voix est plus grave. Je voulais une voix plus proche du parler car on accorde plus d'importance à ce que je dis quand on n'est pas dans la démonstration locale mais quand on écoute, que l'on est dans la narration. C'était important de narrer l'histoire plutôt que de la projeter avec une voix plus aiguë. Cet album s'est construit autour des textes et la musique est venue dans un second temps. Je voulais que l'on ressente l'importance des textes.

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