David Tharan (Quad) : « Ce sont les motards qui nous regardent avec de gros yeux »

Le Béarnais David Tharan, 31 ans, sur son quad Yamaha 450 et avec son dossard 64 est le seul pilote français à se produire en quad free style et l'un des seuls au monde à maîtriser le « back flip », le saut périlleux arrière sur la machine.

Comment devient-on pilote de quad alors que vous auriez pu choisir le rugby ou la pelote ?

C'est mon père qui m'a mis des motos dans les mains. Et à l'âge de 10 ans j'ai préféré faire du quad. J'ai fait dix ans de compétition en quad cross mais j'avais toujours le free style dans un coin de ma tête. A l'âge de 24 ans, j'ai tranquillement commencé le free style.

Quand a émergé cette discipline ?

Quand j'avais 13 ou 14 ans, au début des années 2000, c'est là que j'ai découvert ce sport. Je lisais des magazines, je regardais des DVD des courses organisées aux États-Unis. Je faisais venir cela des USA et quand je regardais ces vidéos, je me disais : « je vais faire ça c'est sûr ». Il n'y a pas beaucoup de pilotes de quad en France.

Quand on pense au free style, on ne pense pas forcément au quad. C'est quand même costaud comme véhicule !

Oui, cela pèse au moins 180 kilos. C'est particulier mais on commence jeune en faisant du quad cross, c'est un peu la base et on aime aussi le free style moto. Je me compare toujours aux motos, je veux faire pareil qu'eux. Mais ces sont les motards qui nous regardent avec de gros yeux (rires). Cela vient naturellement. On se dit que l'on fait du free style avec un quad et on fonce !

Comment arrive-t-on à monter aussi haut ?

Au début les rampes sont proches de la réception donc cela donne un petit saut. Au fur et à mesure, on la recule jusqu'à la dimension standard sur laquelle tous les pilotes sautent. Les figures c'est pareil, on les effectue au fil du changement de rampe.

Et ce fameux « back flip » ?

Oui, c'est le saut périlleux arrière avec la machine. En quad cela reste une figure majeure alors qu'en moto c'est dépassée. Cela fait encore son petit effet en quad. Je l'ai fait la première fois en 2020 et l'an dernier je l'ai répété sur plein de shows donc c'était ma première année où je faisais cette figure dans le spectacle. J'attaque ma deuxième année avec cette technique dans mes bagages. J'ai encore besoin de concentration pour le faire mais je la maîtrise. En ce moment, en Europe, il doit y avoir deux pilotes qui font le back flip et cinq dans le monde.

Comment s'effectue votre préparation ?

C'est une hygiène de vie. Je suis maçon dans la vie. Il faut préparer le terrain, toujours l'entretenir. Je roule le weekend ou sur un jour en semaine. J'ai un terrain d'entraînement devant chez moi. Il me faut au moins 100 mètres de long et 20-30 mètres de large. Mon père me suit sur les rendez-vous et j'amène ma rampe comme elle est plus large que celles des motos. Le jour J, chacun fait ses propres figures. On a un ordre de passage, c'est orchestré. Chacun a son style, entre les quads et les motos. Le speaker a un rôle important car on marche beaucoup à l'ambiance et aux encouragements. On peut faire monter l'ambiance, jouer avec le public et le speaker est là aussi pour ça.

Comment abordez-vous ce grand évènement du Blackliner Freestyle Show ?

C'est mon premier Blackliner Freestyle Show. L'an dernier j'ai fait des shows aux Canaries, en Belgique ou en Pologne. Au Zénith de Clermont cela va être top avec ces conditions climatiques idéales (sourires). Car le quad c'est un sport où d'habitude on est dépendant de la météo. Parfois c'est compliqué mais là on y va et on sait que dans la salle tout sera bien en place. Il y a moins de stress et on peut se concentrer uniquement sur notre partition. L'ambiance de ces salles, avec un public proche de nous et un spectacle de sports extrêmes, c'est génial. L'organisation est impeccable aussi, c'est un grand rendez-vous que tout le monde attend avec impatience.