Lisa Barbelin : « Je peux tirer entre 2 000 et 2 500 flèches par semaine »
A 23 ans, la Mosellane, championne d'Europe de tir à l'arc, s'entraîne avec les Archers Riomois depuis 2018. Entretien avec une sportive également étudiante à La Sorbonne et Maréchale des logis qui vise une médaille aux Jeux olympiques 2024.
Comment avez-vous intégré le club des Archers Riomois ?
J'étais très copine avec Audrey Adiceom qui est au club et comme je cherchais une structure de première division, le choix a été rapidement fait. Riom, c'est l'un des meilleurs clubs en France. Je suis dans ce club depuis 2018. C'est un club avec une ambiance très familiale, douce et bienveillante et c'est ce que je recherchais. On s'entend tous très bien avec une vraie osmose entre les équipes de filles et de garçons. Je suis très heureuse de faire partie de ce club.
Comment êtes-vous venue à pratiquer ce sport ?
Mon oncle en faisait et m'a demandé si je voulais essayer. J'ai tout de suite accroché puis tout le monde s'y est mis ! Mon papa est entraîneur, ma maman s'entraîne avec moi, mes sœurs aussi avant. Ce sont beaucoup d'heures d'entraînement. Je m'entraîne de 8 h 30 à 18 h 30 tous les jours. Je tire de 2000 à 2 500 flèches par semaine. Il faut rajouter la préparation physique avec de la course et de la musculation. Il y a aussi une préparation mentale.
Un aspect très important ?
J'avais un coach mental avant les JO de Tokyo puis j'ai décidé de surfer sur ce que j'avais appris car j'y prêtais beaucoup trop d'attention. Maintenant je fais beaucoup de yoga et de méditation mais aussi des analyses avant et après les compétitions avec mon entraîneur qui a aussi une formation dans la préparation mentale. Je fais aussi de la cohérence cardiaque qui est une technique de respiration. Cela permet d'avoir des battements du cœur les plus réguliers possible et d'être très lucide en situation de stress. Le mental est très important dans ce sport de précision et de concentration. Il faut calmer le cœur et ses émotions.
Vous avez atteint les 8e de finale aux JO de Tokyo en 2021. Faire une médaille en 2024 c'est votre objectif ?
C'est l'objectif des quatre dernières années mais aussi des quatre suivantes. C'est constamment dans ma tête et je compte bien y arriver. Dans ma chambre, j'ai le compte à rebours des JO, un drapeau et sur mon ordinateur les Invalides en fond d'écran. Représenter son pays, à la maison, cela aurait une saveur particulière. Il n'y a jamais eu de médaille française féminine en individuelle. Aux JO, il y aura trois places pour les filles, trois places pour les garçons.
En parallèle, vous êtes étudiante en chimie à La Sorbonne. Comment vous vous organisez ?
C'est beaucoup d'organisation pour caler mes partiels entre les compétitions et de discussions avec l'école qui est au top avec moi. Je suis interne à l'INSEP donc c'est super pratique. Je suis également soutenue financièrement par la Caisse d'épargne Auvergne Limousin notamment et cela me permet d'étaler mes études plus sereinement car je vais rentrer dans la vie active plus tardivement que les autres. Je peux mettre de l'argent de côté pour peut-être quitter l'internat tout en étant sportive de haut niveau. C'est un vrai plus, je suis beaucoup plus sereine.
Et vous êtes aussi Maréchal des logis...
Oui, je suis à l'armée des champions qui est rattachée à la gendarmerie nationale. Je suis également marraine du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. J'avais envie de rentrer dans la gendarmerie scientifique. On verra dans le futur.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour commencer le tir à l'arc ?
Je leur dirais que c'est un sport super chouette où on apprend plein de choses de la vie. On y fait de très belles rencontres. Et pour les futures graines de champion, qu'il faut croire en ses rêves.
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