« 11 200 chasseurs dans le département »
Le dimanche 10 septembre c'est l'ouverture. Dominique Busson, président de la Fédération Départementale des chasseurs du Puy-de-Dôme et maire de Saint-André-le-Coq évoque les perspectives pour la campagne 2023-2024.
Quel bilan faites-vous de la dernière saison de chasse ?
Le bilan est plutôt positif et le milieu de la chasse est dynamique sur le département. Il n'y a pas de grosse baisse au niveau des adhérents, nous étions plus de 11 000 chasseurs dans le Puy-de-Dôme. On a une pyramide des âges un peu élevée. S'il se pose la question du renouvellement des générations, il y a eu quand même 300 candidats au permis de chasse. C'est constant d'année en année. Il n'y a pas de grosse diminution.
Comment se présente cette nouvelle saison ?
Sur les prélèvements nous avons compté 7 000 chevreuils, 3 700 sangliers, 309 cerfs, 154 mouflons et 84 chamois comptabilisés. Il y a une augmentation des chamois et des cervidés. Le sanglier reste stable. Nous avons une bonne population de lièvre mais le gibier à plumes souffre tout le temps. Nous envisageons une implantation de faisans en Limagne Nord. La grande nouveauté, c'est le suivi de la dispersion des chamois équipés de colliers GPS. Nous avons une colonie de 14 chamois. Ils ont été marqués, ils viennent du Cantal et certains vont même jusqu'en Creuse et dans l'Allier. On en a même vu à Orcet. Car la Fédération gère les territoires mais aussi les espèces.
Avec les fortes chaleurs, comment se porte le gibier ?
Nous avons entrepris la restauration de quelques mares et création de points d'eau en plaine de Limagne, au nombre de trente, avec les agriculteurs. Cela permet que le gibier souffre avec la sécheresse. Nous avons mis des pancartes. Nous avons planté 10 kilomètres de haies l'année dernière et il y en aura autant cette année. Ce n'est pas rien. 23 communes ont planté des haies ce qui assure un abri pour le gibier, une couverture mais aussi permet de favoriser la biodiversité. Nous avons un partenariat avec la chambre d'agriculture sur les CIPAN, les Cultures intermédiaires pièges à nitrates. Cela maintient un couvert pour les espèces de petits gibiers en période automnale et hivernale. Après les moissons c'est intéressant pour la faune sauvage et nous en avons planté plus de 1 000 hectares. Et 1 500 en prévision sur 50 communes.
Des soucis avec certains types de « gibiers » ?
Nous avons un contentieux sur la vénerie sous terre du blaireau. Elle a été suspendue par le tribunal administratif car nous avons été attaqués par certaines associations environnementales. Elle devrait reprendre bientôt. Alors que le blaireau prolifère et fait beaucoup de dégâts dans les maïs, comme le sanglier. Il n'a pas de prédateur. Sur le renard aussi. Cela attendrit les gens mais c'est un prédateur de petits gibiers et de poules. Il ne faut pas stigmatiser ces deux chasses car ils font des dégâts. On met aussi des clôtures. On essaye d'expliquer ce que l'on fait car les gens ne savent pas ce qu'est la chasse... Mais ce n'est pas facile. Dans quel état seraient les campagnes sans les chasseurs et les agriculteurs ? On est là pour réguler pas pour exterminer les populations. La cohabitation est toujours difficile avec les autres usagers de la nature... Tout le monde se croit chez-lui alors qu'à 90 %, le territoire (Forêt, prairie...), est privé. Il faut que tout le monde se respecte.
Vous devez communiquer plus ?
Cette année, nous avons développé l'éducation à la nature dans les écoles primaires. Nous avons reçu l'agrément de l'Académie de Clermont-Ferrand pour venir dans les écoles qui le veulent pour parler de la faune sauvage et de la nature. Nous serons présents à la Foire de Clermont. Nous développons nos outils de communication comme Facebook, et notre site internet. Pour les chasseurs et les non-chasseurs.
Il ne semble pas y avoir eu beaucoup d'accidents. C'est le fruit de votre travail ?
Sur le département nous avons recensé un accident, avec un blessé. C'est toujours un de trop. Depuis plusieurs saisons, nous avons renforcé cette sécurité avec un schéma départemental en place. Avec plus de miradors. Quand ils ne sont pas vandalisés... Le port du gilet fluo et surtout une formation accrue des chasseurs. Et au niveau de la sécurité routière nous avons posé plus de 3 000 piquets réfléchissants ce qui représente 6 kilomètres de route équipés. Cela évite les collisions nocturnes. C'est spectaculaire nous avons un succès de 90 %.
La Fédération organise dans le cadre de l'opération nationale « J'aime la nature propre » des journées de nettoyage les 15, 16 et 17 mars 2024. Chasseurs et public sont invités à participer.
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