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Jacques Chazalet : "le salon des retrouvailles et un carrefour politique"

06h27 - 25 septembre 2023 - par Info Clermont Métropole
Jacques Chazalet :
Jacques Chazalet, le président du Sommet de l'élevage, ici à gauche. - © Régis Nardoux

Le président du Sommet de l'élevage, dont la 32e édition se déroulera du 3 au 6 octobre à la Grande Halle d'Auvergne à Cournon, revient sur les raisons d'un succès qui ne se dément plus.

Comment se présente cette 32e édition ?

L'an dernier, le Sommet 2022 avait accueilli 1 500 exposants. On espère 95 exposants de plus cette année et passer la barre des 110 000 visiteurs pour cette édition. Le Ministre de l'Agriculture nous a confirmé sa venue, le Président de la République ne nous a pas dit qu'il ne viendrait pas. Le contexte est plus serein car le monde de l'élevage avait souffert ces dernières années. Les récoltes sont bonnes même si la période est sèche. La sécheresse a commencé plus tard concernant les 25-30 départements situés autour du Sommet. Il y a eu de bons fourrages donc plus de sérénité de la part des éleveurs et des exposants. L'édition 2022 a été très importante car elle a confirmé auprès des exposants que les quatre jours étaient nécessaires. On a choisi ce format juste après le Covid, en 2021. Ce n'était pas gagné.

Qu'est-ce qui fait le succès du Sommet ?

Nous nous appuyons sur trois piliers. Notre partie commerciale gérée par Fabrice Berthon, le commissaire général du Sommet, est assez souple. On préfère jouer sur la fidélité des exposants, on discute pour faire en sorte que les exposants soient contents de revenir. Ils ne viennent pas gratuitement mais on s'adapte pour que cela soit rentable et adapté à leur budget global.

Deuxièmement, nous entretenons la convivialité. Il y a les conférences et les concours d'animaux mais nous avons organisé la soirée des jeunes agriculteurs, à côté la soirée des éleveurs...

Cette année il y aura une soirée dans le hall laitier et dans le hall viande. Au-delà de venir faire des affaires au Sommet, les visiteurs passent un moment de partage et d'échanges. C'est le salon des retrouvailles.

Enfin, le Sommet est devenu un carrefour politique important. Au-delà de la présence du Ministre de l'Agriculture, de nombreux colloques avec différentes organisations sont organisés qui gravite autour de l'élevage et du milieu rural. Ce sont trois ingrédients qui font l'intérêt de cet évènement.

Vous pourriez vous agrandir avec une troisième halle à l'étude ?

Nous sommes en discussion avec le Conseil régional. Cette troisième halle, c'est sûr, on en a besoin. Mais elle ne servira à rien si nous n'arrivons pas à régler les problèmes d'accès et de parkings (lire ci-contre). Nous sommes d'autant plus attachés à la 3e Halle que c'est pour faire un espace développé sur cette 32e édition : l'espace des territoires. 2026 sera l'année du pastoralisme avec l'ONU et nous aurons plus d'une dizaine de départements qui viendront expliquer en quoi l'élevage contribue fortement au développement de leur territoire, de leur population et au maintien des services publics. Quand on sait l'envie qu'il y a de répartir la population sur le territoire, c'est un enjeu majeur d'avoir un Massif central vivant. Les Départements ont bien compris ces enjeux et cela nous intéresse de les mettre en avant dans un Hall spécial. L'élevage est un atout pour le Massif central, et pas une contrainte.

Après la Mongolie, c'est la Géorgie qui est invitée au Sommet. Qu'est-ce que ces pays peuvent apprendre au milieu de l'élevage français ?

Ces pays et notamment la Géorgie peuvent nous apprendre des choses sur la gestion des pâturages. Ils ont des terres très fertiles. La Géorgie n'est guère plus peuplée que la Mongolie mais elle a un potentiel fourragé aussi important. En termes de développement agricole, il y a du potentiel en Géorgie mais c'est un pays fracturé. La majorité veut rejoindre l'Europe mais une partie est russophile. Un pays politiquement fragile mais qui a des attentes et après les contacts que nous avons eus, les personnes sont très motivées pour avoir des relations avec nous. La Géorgie est pratiquement autonome et a un gros potentiel avec le Caucase qui possède de grandes prairies naturelles. Pour les bovins et les petits ruminants comme les moutons.

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