Amine Radi : « Ma vie c'est la rigolade »
Ancien expert-comptable, Amine Radi sera sur la scène de la Maison de la culture le jeudi 28 septembre à 20 h 30 avec son spectacle Amine Radi « L'Expert humoriste ». Fous rires et sourires seront au programme du show de l'artiste marocain.
À l'heure de notre rendez-vous téléphonique, Amine Radi avait un peu de retard mais une bonne excuse : il est venu à Marrakech pour soutenir la population marocaine touchée par le séisme et donner son sang. Ce qui ne l'empêchait pas de conserver sa bonne humeur et son sourire. Et d'entamer sa tournée.
Amine, vous êtes heureux de repartir en tournée en France avec une étape à Clermont-Ferrand ?
Clermont cela va être ma deuxième fois. La dernière fois c'était complet et le public était super chaud. Cela fait plaisir et j'ai hâte de revenir en tournée. J'avais beaucoup aimé et les gens aussi. Ce qui s'est passé au Maroc n'était pas « prévu » mais en tout cas, cela ne nous empêche pas de continuer à faire ce que l'on aime et d'aider en faisant ce que l'on sait faire. Car sur toutes mes dates de septembre, je reverse tous mes bénéfices personnels aux associations et familles des victimes.
Vous étiez expert comptable et vous voilà expert comique, le titre de votre nouveau spectacle ?
J'ai travaillé dans la finance et dans l'expertise comptable et du jour au lendemain, j'ai décidé de quitter tout ça. Ce n'était pas moi, cela ne représentait pas ma vie et j'en avais assez de la chemise cravate. Je partais à 6 heures du matin il faisait nuit, je rentrais, il faisait nuit. C'est un métier où on ne rigole pas trop en fait... Mais ma vie c'est la rigolade. J'ai tout claqué et je suis devenu humoriste après avoir fait une vidéo quand j'étais à Dijon.
Quelles sont vos inspirations ?
Ma plus grande inspiration c'est ma mère. Le concept de la maman est incroyable car toutes les mamans du monde réagissent de la même manière sur certains sujets. Peu importe d'où elles viennent on a l'impression qu'elles viennent de la même école, elles ont les mêmes réactions. Après j'essaye de m'inspirer de ma vie, de mon quotidien, je regarde ce qui se passe autour de moi pour en tirer une histoire drôle et c'est ce que je fais. C'est un spectacle autobiographique.
Il y a beaucoup d'humoristes marocains célèbres. C'est dans votre culture de faire rire, de chambrer le public ?
On aime rigoler. Tous les Marocains sont drôles c'est juste que nous, on le fait sur scène. Nous sommes des bons vivants. Dans mon spectacle j'ai des improvisations, c'est mon « kiff », ma petite parenthèse, je parle directement aux gens. Et cela leur fait du bien aussi. Je sors d'un métier où c'est trop organisé donc je ne respecte pas à la lettre le spectacle sinon c'est trop mécanique. Cela donne un petit côté unique à chaque spectacle.
Vous avez un public très varié. Pourquoi ?
Oui il est assez varié car j'ai réalisé une série de sketchs qui s'appelle « Quand tu sors avec... », avec toutes les filles du monde (Une Juive, une Marocaine, une Française...). cela a rassemblé tout le monde, différentes nationalités, et même dans les âges. Il y a la rigolade mais aussi des sujets engagés donc cela va de 18 ans jusqu'à 70 ans et c'est ce qui fait plaisir. Il y a beaucoup d'interactions et certains se sentent vraiment très proches de moi et se permettent certaines choses qu'ils n'oseraient pas avec d'autres artistes. J'ai fait beaucoup de vidéos avant le Jamel Comedy Club, c'est comme ça que j'ai fidélisé mon public.
Ce n'est pas un peu risqué de faire des sketches comme ceux de « Quand tu sors avec... » ?
Non pas du tout car dans le sketch je suis vraiment en compagnie d'une femme qui représente la communauté dont je parle. C'est risqué si je me lançais tout seul mais là je joue vraiment avec quelqu'un de la nationalité en question. C'est véridique. Je joue aussi sur un domaine dans lequel les gens n'osent plus rire, ce sont les clichés. J'ai fait pas mal de clichés et les gens ont aimé. J'ai osé et ça plaît mais aujourd'hui on a du mal à oser.
Le public réagit différemment à Marseille ou à Clermont ?
Marseille c'est n'importe quoi, chacun parle quand il a envie, on dirait une conférence, tout le monde participe. Clermont a un public attentif, Marseille un public inattentif. Certains prennent des photos, d'autres font des selfies avec moi c'est incroyable. Les Marocains ne rigolent pas comme les Français, ils bougent, ils tapent des mains. Les Français ils vibrent. L'humour est international, il faut juste l'adapter.
Le jeudi 28 septembre à 20 h 30. 33 euros, dans les réseaux habituels.
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