Espace public : l'égalité femmes-hommes réaffirmée dans une campagne de sensibilisation

Le harcèlement de rue, le sexisme ordinaire et les inégalités que subissent les femmes ont conduit la Métropole à alerter sur ces phénomènes et à s'engager en faveur d'une société plus juste en portant un projet européen : FEMACT-cities.

L'égalité entre les femmes et les hommes ne devrait pas être un sujet en 2023 et pourtant...

Pourtant inscrite dans la loi, l'égalité entre les femmes et les hommes peine à se concrétiser dans les faits, de l'école au bureau, en passant par les transports en commun, et sur les terrains de sport... partout, des inégalités de genre persistent. Et s'il est un endroit où elles s'expriment davantage, c'est dans la rue.

Force est de constater qu'il existe un usage différencié de l'espace public selon les sexes. Hommes et femmes ne se déplacent pas de la même façon, ni pour les mêmes raisons. Tandis que les femmes utilisent principalement l'espace public à des fins utilitaires et de déplacements (liés au travail, aux tâches familiales et domestiques), les hommes l'occupent davantage de manière stationnaire ou à des fins de loisirs.

Outre son occupation inégalitaire, l'espace public se révèle aussi beaucoup plus contraignant pour les femmes, dont les libertés s'y trouvent parfois entravées.

8 femmes sur 10 ont peur

En France, 8 femmes sur 10 ont peur de rentrer seules chez elles le soir ; 48 % des femmes reconnaissent adapter leur tenue vestimentaire dans les transports en commun ; plus de 6 femmes sur 10 ont déjà été sifflées dans la rue (63 %).

Si le sexisme ordinaire passe inaperçu pour beaucoup, il peut être lourd à porter, au quotidien, pour les femmes. C'est pour interpeller l'opinion sur ces situations sexistes et leur banalisation que la Métropole lance une campagne de sensibilisation pour rappeler que l'espace public est un bien commun, ouvert à toutes et tous et qu'il se doit d'être mixte, égalitaire, inclusif et bienveillant. « Parmi les conséquences du sexisme, le féminicide est l'expression ultime des inégalités femmes-hommes explique Cyril Cineux Vice-président de Clermont Auvergne Métropole, en charge de la Démocratie participative, des Relations aux usagers, de la Citoyenneté, de l'Égalité, de la Concertation et de l'évaluation des Politiques publiques. Pour lutter concrètement contre toutes ses conséquences, la Métropole agit à la racine des représentations dans l'espace public de ses 21 communes. Pleinement engagée pour les droits des femmes, la collectivité est cheffe de file du 4^e programme européen URBACT dédié à l'égalité femmes-hommes. »

La Ville et ses partenaires mettront bientôt à disposition de toutes les femmes un nouveau lieu de ressources pour écouter, soigner et orienter avait indiqué Olivier Bianchi, le Président de Clermont Auvergne Métropole.

MOBILISER ET AGIR

Déclinée autour de 4 visuels, cette campagne met en scène des femmes dans leur quotidien, avec pour objectif de rappeler ce qui devrait être une évidence pour tous : les femmes ont leur place partout, tout le temps. Dans les transports en commun, à la terrasse d'un café, ou bien encore dans la rue, elles doivent pouvoir vivre et circuler tranquillement, librement et sereinement. Leur droit à la ville est le même que celui des hommes et ne saurait être remis en cause.

Cette campagne s'affiche en ce moment dans les rues de la Métropole.

- Comment réagir en cas d'agression ?

- Je suis victime : Je fais du bruit et j'alerte les personnes autour de moi. J'essaye de me mettre à l'abri dans un lieu sûr. Je contacte les forces de l'ordre (appeler le 17). Après l'agression, je dépose plainte dans un commissariat, une gendarmerie ou tout autre lieu adapté (hôpital, mairie...). Si besoin, je prends contact avec une association en me rendant sur « Ma sécurité » (masecurite.interieur.gouv.fr), dispositif national permettant notamment de trouver une association mais aussi des informations utiles et d'être en contact 24h sur 24 avec un policier ou un gendarme. - Je suis témoin : Si cela ne me met pas en danger, j'interviens ou j'essaye de faire diversion en interpellant l'agresseur ou la victime (demander l'heure, son chemin...) ou en filmant la scène par exemple. J'alerte les forces de l'ordre (appeler le 17). Après l'agression, j'aide la victime à se mettre en lieu sûr et je la rassure. Je me signale aux forces de l'ordre et décris au plus proche la scène, avec les éventuelles preuves (vidéos, enregistrement sonore...).

Le « 25 Gisèle Halimi »

Le 25 novembre prochain, la Ville de Clermont-Ferrand et ses partenaires inaugureront le « 25 Gisèle Halimi », lieu innovant de répit et de ressources, dédié à l'accompagnement de toutes les femmes, pour répondre à leurs besoins, garantir l'accès à la santé, promouvoir l'égalité, lutter contre les violences sexistes, et favoriser l'autonomisation.

La campagne de sensibilisation de la Métropole se conjugue à celle qui va être mise en place pour faire connaître ce nouveau lieu.