Le bio en restauration collective : quand la loi EGAlim peine à être appliquée
Comment se porte la filière, les quotas de bio sont-ils respectés, et comment faire évoluer les choses ? Industriels, professionnels, producteurs et élus étaient réunis le 30 avril pour une conférence autour de la question du bio en restauration collective.
Turing 22, espace de coworking, quartier de la Pardieu à Clermont-Ferrand, accueillait la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme pour une après-midi d'échange autour de la question du bio en restauration collective.
3 heures de présentation, d'échanges et de débats sur le sujet.
En effet, la loi EGAlim de 2018 fixe un quota de 20 % de produits bio dans la restauration collective.
Mais aujourd'hui, peu d'entre eux tiennent cet engagement.
C'est ce qu'explique Patrice Delair, il est adjoint politique publique alimentaire à la DRAAF. En général, selon les données du site "Ma Cantine", données collectées sur déclarations des sites de restauration collective, dans le Puy-de-Dôme, seuls 8 % des restaurants collectifs réussissent l'objectif EGAlim.
La moyenne nationale étant située entre 6 % et 7 %. Le bio est présent à 11 % en moyenne, et les labels durables et de qualité (Label rouge, pêche durable, commerce équitable etc.) constituent 19 % en moyenne des produits de ces restaurants.
L'école primaire au top
Dans notre département, les bons élèves sont les écoles primaires, dont l'objectif d'approvisionnement EGAlim est atteint pour 13 % d'entre elles, avec une moyenne de 20 % de bio, et de produits durables et de qualité.
Les moins bons élèves sont administrations, avec seulement 4 % des restaurants qui réussissent l'objectif EGAlim. Les produits durables et de qualité sont tout de même présents à 22 %, mais les produits bio uniquement à 7 %.
À noter que la loi EGAlim requiert également 50 % de produits durables et de qualité dans nos assiettes, en restauration collective.
Les causes de ce retard sont multifactoriel. La disponibilité des produits pouvant être l'une des explications.
Dynamique en baisse
Car malgré une « Dynamique exceptionnelle durant le covid, une défaillance se fait aujourd'hui sentir » autour du bio constate Sabine Tholoniat, élue à la Chambre d'Agriculture du Puy-de-Dôme.
Cette position est partagée par tous les intervenants durant cet après-midi de discussions.
Même si toutes les filières agricoles du territoire comptent des exploitations bio, ouvrant des perspectives locales en bio favorables pour la restauration collective locale, la dynamique est au plus bas. Entre 2023 et 2024, le nombre d'exploitations bio est passé de 663 à 670. Une évolution qui ralentit fortement depuis la sortie du Covid. Ces données sont à nuancer, car 31 % des nouvelles installations agricoles se font en bio, un chiffre encourageant et en progression.
Aujourd'hui, les acteurs du secteur pensent que le plafond de verre n'est pas atteint, et mise fortement sur la restauration collective pour redonner de l'élan à la filière bio.
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