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Une simulation d'accident à l'aérodrome d'Issoire pour se préparer au pire

14h44 - 13 juin 2024 - par Julien POIREAU
Une simulation d'accident à l'aérodrome d'Issoire pour se préparer au pire
Cet exercice grandeur nature organisé chaque année à la même période permet de valider la formation des ambulanciers SMUR du SAMU de Clermont-Ferrand. - © Julien Poireau

L'aérodrome d'Issoire - Le Broc a été choisi cette année pour accueillir l'exercice NOVI organisé par le CHU de Clermont-Ferrand, le Centre d'enseignement de soins d'urgence (CESU) et le SAMU. L'objectif : simuler une situation d'urgence, avec de nombreuses victimes, pour former les équipes et apprendre à travailler ensemble.

C'est un drame qui s'est produit durant Cervolix, le festival annuel du cerf-volant et de la voltige aérienne. Deux avions se sont crashés et leurs débris ont blessé de nombreux spectateurs venus sur places assister aux festivités...

C'est le scénario tout à fait fictif proposé aux secours, mercredi 12 juin, durant l'exercice du plan NOVI, comprenez Nombreuses Victimes. Un exercice à taille réelle réalisé tous les ans, avec des équipes du SAMU, du SDIS, de la police, de la gendarmerie, la Croix Rouge, la Croix Blanche, la protection civile et l'Ordre de Malte. "Quand c'est une situation plus compliquée, si on ne sait pas travailler ensemble, ça ne fonctionne pas, explique Charlotte Ayzac, médecin urgentiste, organisatrice de l'exercice NOVI. Il faut apprendre à gérer ce genre de situation, qui peut devenir de plus en plus fréquente".

Dans ce scénario, les organisateurs du festival Cervolix étaient présents. Et pour simuler au mieux un hypothétique incident durant le festival, le dispositif prévisionnel de secours, engagé chaque année sur place, a dû agir seuls pendant quelques minutes, simulant le temps d'arrivée des différents renforts sur place.

Un exercice grandeur nature organisé chaque année à la même période, et qui permet de valider la formation des ambulanciers SMUR du SAMU de Clermont-Ferrand. Cet événement "permet aussi de former grandeur nature nos équipes, qui ont des formations à plus petite échelle toute l'année, précise Charlotte Ayzac. C'est vraiment le spectacle de fin d'année", sourit-elle.

Un exercice formateur

Élève ambulancière au SMUR, Marie-Amélie a trouvé l'exercice "très stressant, je me suis sentie un peu perdue". Elle a joué le rôle de première intervenante, arrivant sur place au tout début et devant classifier les différentes victimes pour adapter au mieux la prise en charge. "La difficulté, c'est de ne pas s'occuper des victimes tout de suite. Il faut trier, et faire abstraction de ceux qui vont très mal, on n'a pas le droit de s'en occuper tout de suite", détaille-t-elle.

Pour Laura, interne en médecine d'urgence, en fin de 3e année de formation, "c'est bien de découvrir ce genre de choses en exercice plutôt que dans la vraie vie".

La principale difficulté pour elle, dans cet exercice, c'est de trouver sa place. "Il faut respecter la place de chacun et communiquer entre nous. C'est compliqué quand il y a plein de victimes qui ont besoin d'aide en même temps de prioriser, de savoir le bon geste à faire pour sauver", témoigne-t-elle. Un exercice formateur. "Au début de notre formation, on pensait que ça ne nous arriverait jamais, mais avec la conjoncture actuelle, je pense que c'est quelque chose qui ne sera pas si rare que ça. Y être préparé, c'est une chance", constate-t-elle.

Améliorer le rôle de chacun

Présents sur place pour l'opération, les pompiers avaient notamment le rôle d'éteindre l'incendie des avions.

Le commandant Vincent Baudry, chef de colonne sud-est de la compagnie d'Issoire a répondu aux questions de la presse, comme cela aurait été son rôle durant une véritable opération. Il nous a donc livré le bilan de l'exercice : 6 personnes sont décédées, 7 personnes en urgence absolue et 8 en urgence relative. Ce genre d'opération "permet de travailler, notamment sur l'échelon commandement, parce que l'important dans ce type d'exercice qui implique plusieurs services, c'est la relation inter-service", explique le Commandant. Et pour lui, le plus important c'est "d'être capable de communiquer, d'avoir des moyens radios pour pouvoir échanger avec les forces de l'ordre, le SAMU, et en interne avec les sapeurs-pompiers". Globalement, cet exercice est une réussite pour lui. Et même si les relations radio et le rôle de chacun peuvent être améliorés, "on sent que petit à petit, les automatismes arrivent."

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