David Chauve : "Les médailles c'est la reconnaissance du savoir-faire de nos producteurs"

Le 10 juin, la Chambre d'Agriculture a remis les médailles du concours agricole du Salon de l'Agriculture. 30 produits et 13 vins ont été primés, c'est plus qu'en 2023. Entretien avec le président de la Chambre.

Les médaillés du concours général agricole, c'est quoi ?

Cette récompense, c'est la reconnaissance du savoir-faire de nos producteurs sur différentes productions notamment fromagère, charcutière, viticole et brassicole, lors du concours général agricole, durant le Salon de l'agriculture de Paris. Et chaque année, à cette période, on fait une remise pour porter la reconnaissance que méritent ces hommes et femmes sur notre territoire.

Qu'est-ce que ça apporte aux agriculteurs de recevoir une médaille de ce concours ?

La reconnaissance, la valorisation, la rémunération et de la valeur ajoutée qui permet à chacun d'avoir des perspectives. Cela permet aussi de renouveler les générations, et de prouver que notre département peut aussi attirer avec un nombre important de productions qui arrivent à tirer leur épingle du jeu économiquement, et donc on compte sur ces producteurs-là pour faire la promotion de l'agriculture au-delà du Puy-de-Dôme.

Est-ce que cette médaille aide les agriculteurs à vendre plus facilement, et à meilleur prix, leurs produits ?

C'est quand même le graal de la mise en avant du savoir-faire dans les territoires, issue du salon de l'agriculture de Paris. C'est beaucoup de portes qui s'ouvrent pour la commercialisation en volume, en prix et en valeur ajoutée dans des grands restaurants notamment. C'est forcément un plus.

Quels sont les produits récompensés ?

Principalement les Saint-Nectaire cette année, mais aussi les bleus d'Auvergne et la Fourme d'Ambert qui sont des appellations qui pèsent dans notre département. La filière viticole locale est aussi en train de se structurer pour offrir des solutions aux jeunes porteurs de projets. Ce sont des profils différents que l'on n'avait pas il y a 20 ans ou 30 ans. C'est une mise en avant qui permet d'offrir une solution à beaucoup de monde puisque notre défi majeur, c'est de renouveler nos générations. C'est l'occasion de les mettre en avant, de les faire connaître et de pérenniser nos activités agricoles.

Il y a différents niveaux de médaille : bronze, argent et or. La couleur de la médaille a elle aussi son importance ?

Je pense que c'est le graal de décrocher la médaille d'or. Ça se passe en plusieurs étapes. Certains n'osent pas ou ne souhaitent pas participer à ce genre de concours. Mais quand ils mettent le pied à l'étrier, il y a un jeu de compétition qui se met en place, avec des retours qui font progresser tout le monde et qui poussent tout le monde vers le haut. Et forcément, quand on a une reconnaissance en médaille d'or, on est proche de la perfection, même si tout ça est une remise en question permanente.

Est-ce que le Puy-de-Dôme est plus récompensé que les autres départements au concours général agricole ?

On est sur un département ou la vente directe et la transformation à la ferme représentent une part assez importante du volume. Je pense que dans le Puy-de-Dôme, on est plutôt dans le haut du panier du nombre de produits et de producteurs reconnu à travers le concours général.

Et pour les agriculteurs récompensés, est-ce que la Chambre d'agriculture les accompagne spécifiquement ?

C'est une réussite globale. On est sur la reconnaissance de produits qui nécessite une maîtrise technique très longue de processus de production, de transformation, de maturation et de commercialisation qui ne doivent pas se faire n'importe comment. C'est le processus d'une exploitation maîtrisée sur un plan technique, économique, sanitaire et climatique, ou la chambre d'agriculture rentre beaucoup plus en accompagnement sur le volet de préparation à la production de la matière. Je pense que c'est un accompagnement collectif, qui fait que ces gens-là sont réguliers et ont des réponses aux nombreuses questions qu'ils peuvent se poser selon leurs situations. Je mettrais en avant une réussite collective d'un accompagnement pour des gens qui veulent progresser et maîtriser leurs productions, et qui sont fiers surtout de commercialiser et mettre en avant leur production.