ASM : « Ce groupe a besoin d'être piqué ! »
Avant Lyon-ASM le 23 novembre et ASM-Castres le 30 novembre, les hommes de Christophe Urios ont livré un match plein pour écarter l'Union Bordeaux-Bègles, sa bête noire (32-27), après plusieurs déculottées en déplacement.
Impitoyable au stade Michelin et complètement hors du coup loin de ses bases. Tel est le paradoxe de l'ASM cette saison.
Avant le match contre Bordeaux le 2 novembre, Clermont avait pris 19 points possible sur 20 sur sa pelouse. Par contre, en voyage, les Jaune et Bleu remplissaient ses valises de points : 36-6 contre Paris, 48-14 à Toulouse, 33 points à l'Usap ou au Racing... Et même à la maison, l'ASM encaissait beaucoup de points comme contre Vannes (Dites 33 !).
Alors, même si elle a laissé filer un bonus offensif dans les arrêts de jeu, l'ASM a relevé la tête contre l'UBB, le Dauphin du Stade toulousain.
« Mettre du cœur c'était le mot d'ordre pour nous faire pardonner nos matches à l'extérieur, moi le premier confiait Joris Jurand en conférence de presse. On avait à cœur de faire un gros match même si on perd le bonus. Mais si on nous avait dit ça avant le match on aurait signé. On a joué une belle équipe même si elle était handicapée par pas mal d'absences. On a produit du beau rugby et devant ils ont fait ce qu'il fallait. On peut les remercier. Devant ou derrière on n'était pas satisfaits de notre jeu. Là on commence à se trouver, on est en confiance et on est décisif dans la zone de marque. »
Si Clermont s'installe dans le Top 6 avant ce break international, gagner uniquement à la maison ne suffira peut-être pas pour jouer les phases finales en juin prochain.
Mais le coach de l'ASM s'en contentera pour le moment. « Ce qui m'a plu c'est la victoire, même si ce bonus offensif nous tendait les bras expliquait Christophe Urios. Et aussi notre capacité à bien lancer le jeu, à être décisif et dominer le match comme cette équipe dans l'engagement, contre une équipe difficile à jouer au sol... Clermont était un bon cru ce soir ! »
D'entrée, les Jaunards étaient explosifs à l'image de cet essai de Joris Jurand inscrit au bout de quelques instants.
« On se dit les choses chaque semaine, quand ça va ou pas révèle l'ailier. Les trois-quarts on s'est focalisé sur notre jeu. On s'est rassuré sur une bonne défense et notamment sur leur numéro 12 (le centre Janse Van Resburg N.D.L.R.), qui a fait mal à notre papy Fritz Lee. Mais Fritz est solide ».
Les Clermontois ont fait une mise au vert avant le match dans un hôtel proche de la place du 1er mai. Un levier payant.
De l'orgueil
« La semaine avait été compliquée, car quand on pense mettre les bons ingrédients et qu'on n'y arrive pas c'est pénible... avouait Christophe Urios. Il y a des joueurs qui ont de l'orgueil dans ce groupe et ça pique. La semaine avait été tendue, mais dans le bon sens mais c'est bien, on a besoin de ça. Ce groupe a besoin d'être piqué. Je comprends à comprendre certaines choses dans ce groupe. Cette mise au vert pour le dernier match du bloc, il me semblait important de se réunir pour ce match à 14 h 30. On a fait venir des anciens joueurs de l'ASM aussi comme Jacques Cristina ou Xavier Verdy. C'était un bon moment. On est que de passage. Il y a des joueurs qui ont sué et saigné dans ce maillot donc il faut se le rappeler. »
Les vieilles méthodes de ce sport font parfois des merveilles... « Cela nous a fait du bien avant ce dernier match du bloc rajoute Joris Jurand. On part en vacances l'esprit léger. Je n'espère pas que cela soit fait à chaque fois car cela va coûter cher au club et ma femme ne va pas être contente (rires). On s'est retrouvés entre-nous, cela nous a fait du bien de passer un bon moment. C'est le principal. »
Urios disait qu'il avait vu le jeu qu'il voulait voir. « En tout cas pour jouer Bordeaux même si tout n'a pas été parfait... »
Oui le jeu prend forme avec un Pita Gus Sowakula en fer de lance. « Il fait du bien dans la liaison avant trois quarts, c'est un joueur hybride, avec de super mains expliquait Jurand. Il est très intéressant défensivement aussi. C'est un sacré joueur. » Et des jeunes avants qui se révèlent... « Massa aussi a fait une belle rentrée analysait Urios. Si le club travaille bien, ce sera avec Baptiste (Jauneau), le grand leader de l'ASM de demain. Il a ce truc, cette rage et on en a besoin. Il faut cette rage. À 20 ans c'est bien. »
Par contre cette envie peut encore être canalisée, car l'ASM est très indisciplinée avec 20 fautes sifflées contre elle.
Une envie à canaliser
« Je n'avais pas la statistique avouait Joris Jurand... Mais on a tellement d'envie que l'on va peut-être un peu trop loin dans ce que l'on fait. Si on prend 20 pénalités à chaque fois mais que l'on gagne, je signe. Mais c'est un secteur à corriger. À Paris aussi on a été très pénalisés, les arbitres vont faire un focus là-dessus donc attention. »
Après 9 journées, l'ASM est 6e avec 23 points comme Toulon (5e) et Castres (7e) mais à 3 points de Bayonne (4e) et 4 points de La Rochelle (3e).
Pour les semaines à venir, les joueurs pourront souffler avant la reprise le 23 novembre contre le LOU Rugby. Certains joueurs ont tiré sur la corde comme en 2e ligne...
Rob Simmons ne revient pas encore mais Marco Kremer, Folau Fainga'a ou Alivereti Raka pourraient être de retour.
Preuve que les joueurs de l'ASM ont de la qualité, ces tests internationaux de novembre créent de l'émulation dans le groupe. En effet, Killian Tixeront rejoignait Léon Darricarrère à Marcoussis pour préparer le match contre le Japon avec les Bleus alors que Régis Montagne a dû faire machine arrière en raison d'un souci à une oreille. Bautista Delguy (Argentine) et Giorgi Akhaladze (Géorgie) avaient également rejoint leur sélection nationale.
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