Maître-chien de gendarmerie : « Chercher une personne ou de la drogue passe par le jeu »

Le Gendarme Hamon est maître-chien au sein du Groupe d'investigation cynophile de Clermont-Ferrand. Le 30 octobre dernier, elle était sur l'opération de sécurité routière « Routes bleues » avec la gendarmerie nationale et ses deux malinois.

Quelles sont les spécificités de ces deux chiens ?

Mon chien qui recherche les personnes disparues s'appelle Flash, et il a 5 ans. Et ma petite SAMBI (Stupéfiant, Arme, Munition, Billets) s'appelle Shadow et elle a trois ans. On l'a trouvé dans les rues de Marseille, sans tatouage ni puce donc elle est partie en fourrière. Elle a été proposée à la gendarmerie et depuis elle est chez-nous. J'ai deux chiens : le chien de recherche de personne, le Piste défense et le chien SAMBI qui fait les stupéfiants, les armes, les munitions et les billets. Ce sont les spécificités de ces deux chiens sur Clermont-Ferrand mais il existe aussi des chiens pour la recherche d'explosif, de restes humains, de trace de sang, de produit accélérateur d'incendie, et les chiens d'assauts ou d'avalanches.

Combien y a-t-il de maîtres-chiens sur le Puy-de-Dôme ?

Il y a 7 maîtres-chiens sur Clermont-Ferrand et vu le secteur que l'on couvre, il y a forcément des interventions ou des contrôles comme le 30 octobre. On fonctionne en intervention donc on a des choses à faire tous les jours, ou de l'entraînement. Il y a deux maîtres-chiens sur Montbrison, un au Puy-en-Velay, à Yssingeaux, un à Murat...

J'interviens aussi sur la Loire. La devise des Sinophile c'est : « Toi et moi pour eux ».

Comment devient-on maître-chien ? C'est par amour des chiens ou de la gendarmerie ? Des deux ?

Ce sont les deux. C'est un métier passion très prenant aussi. On a des gros délais de route, on est souvent seul donc si on n'est pas passionné on est vite débordé. Mais effectivement, on aime la gendarmerie et on aime les chiens. Il faut faire une école spécifique à Gramat dans le Lot au Centre national d'instruction sinophile de la gendarmerie. Cela dure trois mois et demi. Le chien est en formation, nous aussi, on apprend à travailler ensemble. Et une fois que l'on a déjà eu un chien dans une spécialité, on peut nous-même élever notre chien. C'est à nous d'acheter notre chiot, de la préparer, passer les tests vétérinaires et le présenter à l'école. Une fois que le chien est validé, administrativement parlant on en fait don à la gendarmerie, ce n'est plus « notre » chien mais on travaille avec. Ce sont essentiellement des Malinois mais nous avons aussi des bergers hollandais, un tervueren berger à poil long, un Saint Hubert mais chez-nous il n'y a que des Malinois.

Depuis quand travaillez-vous avec vos deux chiens ?

Cela fait un an que l'on est sorti d'école avec Shadow et avec Flash cela fait trois ans désormais. Les deux types de chiens sont éduqués différemment, ce n'est pas du tout le même travail. L'objectif n'est pas le même. Dans la recherche de personne, on a une personne à retrouver, on va récupérer un objet personnel, on est censé savoir où elle a été vue en dernier et ensuite le chien doit remonter l'odeur de cette personne jusqu'à trouver cette personne. Les chiens SAMBI recherchent des matières dans un environnement spécifique comme une maison, une voiture ou sur une personne. Le secteur est plus délimité.

Comment on entraîne le chien à repérer ces différentes odeurs ?

L'entraînement se fait tous les jours mais la mémorisation des odeurs est très rapide. Tout passe par le jeu, que ce soit la recherche de personne ou la recherche de matière. On sélectionne des chiens très joueurs. On va associer le jeu à l'odeur du produit et ensuite le chien va comprendre que quand il trouve cette odeur, il a sa récompense et du jeu. Concrètement, il ne fait que du jeu.

Les chiens dorment chez-vous ?

Pas du tout. Ils ont leur maison à Lempdes avec un chenil de 13 chiens. Mais à la retraite, on les récupère... C'est canapé, câlins... (sourires).