Christian, chauffeur depuis 2004 : "On pourrait écrire un livre de nos aventures l'hiver"

Conducteur depuis 2004, Christian conduit différents véhicules dont des chasse-neige pour Clermont Auvergne Métropole afin de dégager et sécuriser les routes pour les usagers. L'hiver, c'est un peu "l'aventure".

Christian, vous conduisez depuis 20 ans. Comment cela évolue ?

Le matériel a évolué, cela est plus efficace comme travail. Nous ne sommes pas fixés sur un véhicule, nous avons des parcours pour les engins sur Clermont. Les camions sont prêts à partir quand ça neige. Il y a différents gabarits adaptés en fonction de la taille des rues et des côtes. Il y a des services de la Métropole déjà basés en haut avec des véhicules en altitude. On se sent utile même s'il y a moins de neige. Maintenant, les chutes de neige sont plus imprévisibles. Aujourd'hui il fait beau mais demain il peut y avoir 10 centimètres de neige. Depuis quelques jours on est sur le qui-vive. Le verglas, c'est le plus à gérer mais on a la saumureuse, c'est l'idéal. Quand on passe cela se voit.

C'est quoi le plus difficile dans le métier ?

Il y a plusieurs choses. Dès fois, ce sont les automobilistes. Parfois ils ne nous laissent pas passer. Où ils doublent et on se fait insulter... Mais ils ne se rendent pas bien compte que parfois cela passe au centimètre près. Quand ça neige beaucoup, faire des heures de déneigement c'est dur. Le thermos de café sert beaucoup. Je suis aussi veilleur de neige.

Vous avez du en voir des vertes...

Une fois, on a eu à redresser une voiture avec une lame, c'était un monsieur qui était rentré dans un trottoir et sa voiture ne pouvait plus bouger. Le véhicule était en plein milieu du carrefour et gênait. Il m'a dit de la pousser avec la lame pour éviter qu'elle gêne et je l'ai mise droite. Sinon il y a ceux qui vous doublent et qui quelques mètres plus loin ont un accident... Et ils vous arrêtent en demandant pourquoi nous ne sommes pas passés... Sinon on voit des gens qui se promènent nus dans la rue et qui vous disent : "non je n'ai pas froid". J'ai plusieurs anecdotes comme ça. On pourrait écrire un livre. Une fois, il y a dix ans, au feu de l'école des filles sur le boulevard, il y a un radar de feux. Un collègue en arrivant, la lame du véhicule était baissé, il a freiné mais il a glissé et filé tout droit ! Et le radar "boom", il le flashait à la chaîne. Le collègue était une star...