Le sous-sol devient pièce à vivre

Aménager une cave ou un sous-sol en pièce, en chambre, en studio indépendant ou encore en salle de jeux est un bon moyen d'augmenter sa surface habitable, à condition de procéder dans les règles de l'art pour éviter les mauvaises surprises. Focus.

Si vous avez la chance de posséder une cave ou un sous-sol inutilisé, ce peut être une bonne solution pour augmenter votre surface habitable sans en passer par de lourds travaux d'agrandissement ! C'est ce qu'on appelle un souplex. Mais ce genre de transformation implique des points de vigilance spécifiques.

Être dans les clous

Vous devez savoir si votre projet est autorisé ou non par la loi. Sachez en effet que le Plan de prévention des risques applicable à votre commune peut tout bonnement interdire la transformation d'une surface souterraine en pièce à vivre si le terrain se situe en zone inondable ! D'autre part, si vous résidez en copropriété, il faudra obtenir l'accord des copropriétaires.

Par ailleurs, les règles classiques d'autorisation d'urbanisme s'appliquent à ce type de transformation. Dès lors que votre souplex fait plus d'1,80 mètre sous plafond, une déclaration préalable de travaux sera ainsi nécessaire pour la création de 5 à 20 m² de surface de plancher, tandis qu'un permis de construire sera requis au-dessus de ce seuil. Attention toutefois à vérifier les spécificités des règles locales d'urbanisme !

Assainir, ventiler et isoler

De par sa situation sous terre, un sous-sol ou une cave peut être sujet à l'humidité. Il faut donc commencer par faire un état des lieux, puis renforcer l'étanchéité de la pièce et, si besoin, la déshumidifier. Un traitement à base de résine hydrophobe permet d'assécher les murs et d'éviter des remontées ultérieures d'eau par capillarité. Mais si la zone est particulièrement humide, un cuvelage consistant à appliquer une couche de mortier spécifique pour étanchéifier les murs et le sol peut être nécessaire. L'intervention d'un spécialiste est indispensable pour établir le bon diagnostic.

D'autre part, une bonne ventilation est la clé pour lutter contre l'humidité et conserver un air sain. Or, les souplex sont souvent dépourvus de fenêtre. Il est donc impératif d'installer une ventilation mécanique contrôlée (VMC), voire un système double flux, certes plus complexe mais qui a l'avantage de rejeter l'air vicié à l'extérieur.

Enfin, il va falloir isoler ! Cela passe par la pose de plaques de plâtre sur les murs (si possible hydrofuge pour résister à l'humidité) vissées sur des rails métalliques dans lesquels on insère un isolant thermique tel que de la laine de roche, de la ouate de cellulose ou encore du liège. Ces isolants peuvent aussi être posés au plafond et sur le sol avant d'être recouverts, afin d'apporter de bonnes performances thermiques mais aussi acoustiques.

Favoriser

une bonne luminosité

Dernier point noir d'un sous-sol : le manque de lumière. Pour éviter tout sentiment d'étouffement, il est primordial de soigner le système d'éclairage de votre souplex, en profitant pourquoi pas de l'isolation du plafond pour faire passer vos gaines électriques afin d'installer un plafonnier ou un système de spots intégrés.

La pièce ne dispose d'aucune fenêtre et il n'est pas possible d'en ajouter une ? En fonction de la configuration, vous pouvez peut-être envisager l'aménagement d'un puits ou d'un conduit de lumière donnant au-dessus, afin de bénéficier tout de même d'une source de lumière naturelle.

Gare aux contraintes

d'occupation

Si vous pensiez arrondir vos fins de mois en louant cet espace, sachez que vous n'en avez pas forcément le droit ! Votre souplex a beau être parfaitement aménagé et sain, s'il ne remplit pas les critères de décence imposés par la loi, il ne peut en effet pas être mis en location. Sont ainsi exclus d'office tous les sous-sols ne disposant d'aucune ouverture sur l'extérieur. La pièce de vie doit avoir une surface habitable au moins égale à 9 m² et une hauteur sous-plafond égale ou supérieure à 2,20 m ou un volume habitable au moins égal à 20 m³.