Toujours autant de pauvres…
[caption id="attachment_219451" align="aligncenter" width="640"] 8.000 situations de pauvreté ont été observées en 2016 dans le Cantal et le Puy-de-Dôme © Archives Info Magazine[/caption] Le Secours Catholique Auvergne a présenté son rapport sur l’évolution de la précarité. Malheureusement, aucune amélioration en vue… « L’état de pauvreté a tendance à augmenter légèrement. C’est une progression lente. Mais la situation continue de s’aggraver, malgré les aides que nous pouvons apporter. » Bernard Hertz, président du Secours Catholique Auvergne, qui couvre le Cantal et le Puy-de-Dôme, ne dresse pas un bilan positif de l’évolution de la précarité sur le territoire.
8000 situations de précarité
Certes, Auvergne – Rhône-Alpes limite la casse avec 13 % des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté* (contre 15 % en France) et 8,7 % de taux de chômage (contre 9,7 % en France). Mais c’est encore beaucoup trop. Et les situations varient selon les départements. Au total, le Secours Catholique Auvergne a observé près de 8.000 situations de pauvreté en 2016. 20 % des personnes rencontrées étaient sans ressources. Et quelque 7 % « à la rue ». Dans la grande région, deux tiers des personnes accueillies en 2016 l’étaient pour la première fois. Autre fait notoire : la proportion d’étrangers progresse. Certains bénévoles l’acceptent, d’autres non. Ici et là, des crispations et des tensions apparaissent. Mais Bernard Hertz est formel : « Notre valeur, c’est d’aider tout le monde, quels que soient le pays ou la religion » insiste-t-il. Dans le Puy-de-Dôme, ces bénéficiaires viennent essentiellement d’Afrique subsaharienne. Suivent l’Europe de l’Est et le Maghreb. [caption id="attachment_219452" align="aligncenter" width="725"] « Les gens viennent d’abord nous voir pour un besoin d’écoute » B. Hertz © E. Thérond[/caption]Logement : l’impasse
Pourquoi faire appel au Secours Catholique ? « Les gens viennent d’abord nous voir pour un besoin d’écoute. La deuxième raison, de moins en moins fréquente, c’est l’alimentation. Les problèmes de loyers, de factures ou de découverts bancaires n’arrivent qu’après » énumère Bernard Hertz. Chaque année, la délégation octroie 30 à 40.000 euros d’aides pour les plus démunis. Elle verse également près de 60.000 euros de loyers. « Nous logeons une quinzaine de familles à Clermont-Ferrand. Malheureusement, nous sommes dans l’impasse : certaines sont là depuis longtemps. Mais ce serait contraire à notre éthique de leur dire de partir » précise, impuissant, le président auvergnat. Composé de 9 salariés et de 980 bénévoles, le Secours Catholique Auvergne dispose d’un budget global de 1,2 millions d’euros. *1015 € de ressources mensuelles en 2015Les préjugés ont la vie dure… Les pauvres font des enfants pour toucher les allocations, les étrangers viennent profiter de la générosité du système social français, on est moins pauvre lorsqu’on vit à la campagne, les pauvres sont des assistés et des fraudeurs… Pour déconstruire les préjugés sur les pauvres, les migrants ou les chômeurs, le Secours Catholique a mené une grande campagne itinérante à travers la France. Un travail que l’association doit également mener en interne… « Les préjugés augmentent défavorablement vis-à-vis des étrangers » constate Bernard Hertz.
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