Claude Barbin « Clermont est un aimant du département. Mais un aimant ne peut pas vivre seul »
[caption id="attachment_219659" align="aligncenter" width="786"] Il dit ressentir une mandature « combative » et « fédératrice » © E. Thérond[/caption] Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Puy-de-Dôme (CCI) se félicite que l’Auvergne trouve progressivement sa place dans la grande région. Mais il devra trouver des solutions pour faire face à l’annonce d’une importante baisse de ressources… Quel bilan dressez-vous de cette première année de présidence ? Elle a été particulièrement enthousiasmante. Nous sommes dans une phase de construction au niveau de l’Auvergne, d’Auvergne – Rhône-Alpes et de la Chambre. Le but est de faire face aux enjeux régionaux et aux attentes des entreprises du territoire. Nous nous sommes mis au travail immédiatement : tout l’écosystème politique, institutionnel et économique joue le jeu pour que l’Auvergne prenne sa place très rapidement dans la grande région. Donc le bilan est extrêmement positif. Et je partage cette dynamique avec tous les élus. Je ressens une mandature très fédératrice et très combative. Quel serait votre plus beau cadeau pour cet anniversaire ? Finir 2017 en ayant la confirmation de la polarisation de l’Auvergne et de la mutualisation de toutes nos forces. Les ressources des CCI risquent de baisser de 17 %. Comment allez-vous faire face ? Cette décision représente 1,5 million d’euros en moins pour la CCI du Puy-de-Dôme. Ce n’est pas rien, sachant que nos ressources ont déjà baissé de 35 % durant l’ancienne mandature ! Pour résumer, nous allons devoir improviser, s’adapter et dominer. En clair, nous allons devoir continuer à travailler dans l’urgence, préparer notre structure à ce nouvel environnement et poursuivre nos missions sur tout le département. Quelles sont vos pistes de travail pour baisser vos coûts de fonctionnement ? Il faudra mutualiser toutes nos actions avec nos collègues des trois autres départements auvergnats, nos amis de Rhône-Alpes et avec la Chambre des métiers, car 40 % de nos ressortissants sont adhérents aux deux structures. Obligatoirement, nous avons aussi une réflexion sur nos implantations immobilières. Il faudra rester présent là où nous sommes, mais avec des locaux adaptés à notre ressource. Cela peut passer par des ventes, des locations, des colocations… Enfin, nous allons digitaliser l’ensemble de nos services. Notre instance régionale réfléchit de son côté à accompagner des départs volontaires. En ce qui nous concerne, c’est vraiment l’ultime décision… Que dîtes-vous à vos 25.000 adhérents ? Comme les Chambres de commerce et le pays, les entreprises sont dans une phase de mutation. Nous avons tous la nécessité de nous refonder, sans perdre nos fondamentaux et nos ancrages. Dans ce contexte, la Chambre est entièrement collaborative avec toutes les forces de notre territoire : la Région, l’Etat, la Chambre des métiers, la Chambre d’agriculture ou les communautés de communes. Cette dynamique-là, nous la partageons aussi avec les organisations patronales. C’était un engagement de mandature : il est tenu dans les faits. Très concrètement, notre Chambre continue à être présente et à accompagner les entreprises sur toute leur courbe de vie. La Chambre des métiers ne semble pas vouloir fusionner avec la CCI… Au niveau national, ils ont voté contre la fusion. De notre côté, nous sommes favorables à une dynamique de collaboration, de partenariat et plus si affinités… Dans le Puy-de-Dôme, la mutualisation et le partenariat sont déjà forts sur le salon de la création/reprise, sur le salon de l’étudiant, sur les rencontres cédants/repreneurs ou sur la Foire de Clermont. Et nous cogérons déjà ensemble l’Institut des Métiers. L’étape d’après, c’est peut-être de réfléchir à un centre de formalités commun et d’avoir des équipes d’animation économique partagées. En attendant un rapprochement plus global, il pourrait peut-être y avoir fusion en conservant deux organisations politiques respectueuses des origines… Le rêve d’aujourd’hui féconde la réalité de demain. Comment se portent les entreprises puydômoises ? Les voyants sont au vert. Nous sentons un frémissement positif dans tous les secteurs, même s’il est bien trop tôt pour crier victoire. Et à Clermont ? Clermont est un aimant du département. Mais un aimant ne peut pas vivre seul. Il doit avoir avec lui tout un maillage de villes et de villages qui ont besoin de bien se porter. Si tout cet écosystème marche bien, Clermont marchera bien. En ce qui concerne la future Métropole, elle se porte plutôt bien au regard des autres villes françaises et de la grande région. De plus, Clermont et la Chambre travaillent ensemble – à travers une convention que nous signerons au premier trimestre 2018 - à l’amélioration du cadre de vie, une accessibilité encore renforcée et au management du commerce. Les associations de commerçants et les élus travaillent avec nous. Ce projet donnera lieu à un programme d’actions extrêmement concret, combatif et structurel.
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