Bâtiment : une reprise fragile et inégale
La Fédération française du bâtiment Auvergne-Rhône-Alpes met en avant treize mesures pour conforter l'activité et lutter contre la fracture territoriale. Après six mois de présidence d'Emmanuel Macron, au moment où le parlement se prononce sur des arbitrages conséquents pour la Profession dans le cadre du projet de loi de finances 2018, le Président de la FFB Auvergne-Rhône-Alpes, Gilles Courteix, son 1er vice-président, Franck Cotton, ainsi que les 11 présidents des Fédérations départementales BTP ont souhaité faire le point sur la situation de la profession dans la région. L'occasion pour la profession qui représente en Auvergne-Rhône-Alpes 55.191 entreprises et 136.461 salariés (7% des actifs de la région) de rappeler que la reprise en Auvergne-Rhône-Alpes est fragile et doit impérativement être confortée. De même, le regain d'activité apparaît très inégal selon les territoires, entre d'un côté les métropoles et l'économie de montagne et de l'autre les zones rurales et périurbaines. Dans ce contexte, la Fédération Régionale a souligné que certaines mesures constituaient de réelles avancées : la réforme du code du travail, la réforme du compte pénibilité transformée en compte prévention, le combat engagé au niveau européen pour modifier la directive détachement, même si l'application effective ne pourra vraisemblablement se faire avant quatre ans. Le grand plan d'investissements pour le quinquennat qui affiche 9 milliards d'euros pour la rénovation thermique est aussi une bonne nouvelle. Le plan stratégique « logement » comporte des mesures positives (inversion de la fiscalité immobilière, lutte contre les recours abusifs, simplification des normes) mais qui ne produiront leurs effets qu'à moyen terme. « A l'inverse, la Fédération régionale dénonce le caractère contre-productif de plusieurs mesures : l'Impôt Sur la Fortune Immobilière stigmatise l'investissement immobilier. De même, certains arbitrages relatifs aux dispositifs fiscaux PINEL et CITE risquent, s'ils étaient confirmés, de creuser un peu plus encore la fracture territoriale et de pénaliser le fragile marché de la rénovation », estiment les dirigeants, qui appellent, pour le projet de loi de finances 2018, à ne pas casser ce qui fonctionne !
MAINTIEN DU PRET A TAUX ZERO
A l'occasion de la Conférence de Presse du 13 novembre 2017, la Profession a donc mis en avant 13 mesures pour conforter la reprise du Bâtiment en Auvergne-Rhône-Alpes et lutter contre la fracture territoriale. Dans le cadre du projet de loi de finances 2018 actuellement débattu, la Fédération Régionale insiste tout particulièrement sur la nécessité de maintenir le Prêt à Taux Zéro dans le neuf en zones B2 (communes de 50 000 hab. à 250 000 hab.) et C jusqu'au 31 décembre 2019 et de revoir les arbitrages concernant d'une part, le dispositif PINEL dans les zones dites détendues et d'autre part les travaux éligibles au CITE en prolongeant la date d'application aux fenêtres, volets, portes et chaudières à fioul.Logements : un redémarrage encore fragile Fin septembre, sur 12 mois cumulés, 52.900 logements ont été mis en chantier, soit une progression de + 11,6%. Cette évolution demeure toujours inférieure à la moyenne nationale qui est de +17,6%. A l'inverse, la progression des permis de construire est plus importante en Auvergne Rhône Alpes qu'au niveau national : +16,5%, contre +12,1%. Si cela se confirme, le rythme de la reprise régionale pourrait rejoindre celui du national. Cependant, les réservations (-11,9%) et les mises en vente ont décroché au cours du second trimestre 2017, notamment dans le collectif. Ce décrochage risque de se retrouver dans l'activité bâtiment d'ici 12 mois. Le risque d'un essoufflement dans le neuf n'est pas à exclure.
Les 13 mesures adoptées pour conforter la reprise Soutenir la primo-accession et la rénovation thermique ; Ne pas stigmatiser l'activité immobilière ; Conforter le dynamisme de la construction sociale ; Lutter contre la concurrence déloyale ; Amplifier la simplification normative ; Soutenir la santé financière des entreprises ; Mobiliser le marché de l'emploi. Développer une politique du logement adaptée aux zones détendues ; Construire une politique dynamique d'aménagement des territoires ; Maintenir l'investissement public local ; Défendre l'artisanat ; Faciliter l'accès des TPE-PME aux nouveaux marchés ; Accompagner la transition numérique.
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