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Des idées pour une ville plus écologique

23h04 - 17 mars 2019 - par Info Clermont Métropole
Des idées pour une ville plus écologique
- © ACTU_VALTOM1

Innovantes, solidaires, vertueuses… Voici les sept initiatives soutenues par le Valtom depuis 2017 dans le cadre de l’appel à projets « Système D » sur l’économie circulaire.

La collecte et le recyclage de cheveux.

Chaque année en France, 3.200 tonnes de cheveux – 35 dans le Puy-de-Dôme – finissent dans la poubelle des ordures ménagères, soit un volume de 51.200 m3. Problème : en plus d’émettre des rejets toxiques, ils ne possèdent aucun pouvoir calorifique lors de l’incinération. Pire, les cheveux se dégradent mal et participent à l’eutrophisation des milieux aquatiques. « Coiffeur, c’est le deuxième métier le plus polluant » rappelle Clément Baldellou, associé à James Taylor dans le projet Capillum.

En cours de création, cette SAS prévoit de collecter directement les cheveux coupés dans les salons de coiffure (via Urby, une filiale de La Poste spécialisée dans la logistique urbaine), mais surtout, de les valoriser. La kératine, naturellement présente sur notre tête, offre en effet des débouchés très intéressants dans les secteurs du biomédical, de la cosmétique et du textile.

Jusqu’à présent, les initiatives de valorisation restaient confidentielles. Elles pouvaient par exemple servir à la création de perruques. Capillum vise clairement la grande échelle. « Nous comptons devenir les leaders dans ce domaine en France » souligne Clément Baldellou. Comme son associé, il a fréquenté les bancs de l’ESC Clermont avant de monter son projet.

En phase de brevetabilité, Capillum devrait démarrer son activité dans quelques jours. Une petite trentaine de salons de Clermont-Ferrand, soucieux de leur éco-responsabilité, devrait s’associer à cette démarche.

Des frites fraiches locales pour les restos.

Un local dans le centre de Clermont-Ferrand. Des pommes de terre issues d’exploitations locales. Une éplucheuse-découpeuse. Des vélos pour livrer. Et le tour est joué…

Avec « Les Patates d’Emma », Antoine Montanier, en première année de Licence de Management à l’Université Clermont Auvergne, veut révolutionner la consommation de frites fraîches en restauration en misant sur les circuits courts et en tendant vers le zéro déchet (compostage des épluchures, sacs consignés…)

Plusieurs fastfoods se sont montrés intéressés par cette friterie de proximité, à l’image d’Allo Tacos, Cartennaan et La Fabrique du Hot-Dog. L’activité devrait démarrer prochainement. Antoine Montanier étudie d’autres pistes de développement pour aller encore plus loin (diversification des légumes, élargissement aux particuliers, valorisation des huiles de friture…)

Un kit électrique vintage pour votre vélo.

Il habitait à Montferrand et étudiait à l’ESC. Le tram ? Souvent bondé. La voiture ? Pas pratique. Alors, Guillaume Gasparin s’est mis au vélo. Mais le petit raidillon de Delille a eu raison de sa motivation. « Je me suis renseigné sur le vélo électrique. Mais c’était 1.600 euros en moyenne. C’est cher pour un étudiant. Et pas très beau » souligne-t-il.

Cet étudiant a donc imaginé un kit adaptable sur tous les anciens vélos, avec un mini-moteur pilotable via son smartphone. Ce genre de kit existe déjà, certes. Mais celui de « Vélokit » mise plusieurs atouts, notamment l’esthétique. La batterie est en effet dissimulée dans une élégante sacoche en cuir suspendue au cadre. Le vélo garde donc son look d’origine.

L’autre atout de ce kit, c’est le recyclage. Chaque composant peut en effet être remplacé ou recyclé individuellement, à l’image des « piles rechargeables » composant la batterie. Une fois hors service, elles peuvent être réutilisées pour fabriquer un chargeur de téléphone, puis un éclairage LED… « On n’a pas besoin de remplacer toute la batterie » insiste le jeune entrepreneur.

Pour maîtriser le prix du kit, vendu 690 €, il a également choisi de limiter l’autonomie à une quarantaine de kilomètres.  « Je suis en train de faire un prototype industriel, tel qu’il sera commercialisé. Je cherche également mes premiers clients, qui seront ceux avec lesquels j’aurai un lien étroit pour connaître leurs ressentis sur le produit et récolter tous les avis. »

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Une seconde vie pour les plastiques de l’électronique.

L’électronique, c’est bien, mais ça pollue. Par exemple, on fait quoi des plastiques issus des vieux téléphones, ordinateurs ou imprimantes ? Des étudiants de VetAgro Sup à Lempdes se sont penchés sur ce défi après avoir rencontré les responsables des « Mains Ouvertes », une structure qui répare des objets électroniques tout en aidant à la réinsertion des personnes en difficulté. Le petit groupe d’étudiants travaille désormais à trouver des partenaires et des solutions de recyclage pour éviter l’incinération et la production de déchets. « Nous envisageons d’organiser une collecte et une journée de sensibilisation des ménages » indiquent-ils.

Le matériel médical redistribué.

Lits, tables d’opération, attelles, tensiomètres…Régulièrement, les professionnels et établissements de santé investissent dans du nouveau matériel. Pour éviter que les anciens produits ne finissent à la poubelle, Pharmacien Humanitaire d’Auvergne Matériel Médical (PHAMN) les récupère, répare et redistribue auprès d’associations humanitaires. Ce projet est à la fois caritatif, puisqu’il rend service à des populations dans le besoin, mais aussi écologique : en allongeant la durée d’usage du matériel médical, PHAMM s’inscrit en plein dans l’économie circulaire.

Le « zéro déchet » comme objectif.

Le groupe local de « Zero Waste France » milite pour la réduction des déchets en proposant des solutions et des idées de consommation alternatives. Le projet « Mon commerçant zéro déchet » recense par exemple les enseignes qui acceptent les sacs à vrac et les contenants réutilisables. Lancée en septembre 2018, l’opération a rencontré un joli succès dans la métropole clermontoise. L’association organise également des ateliers pour apprendre à fabriquer soi-même les produits du quotidien.

Des co-composteries collectives.

Pas facile, en milieu urbain, d’avoir un système de collecte des déchets alimentaires ou un jardin pour composter. Pour accompagner les bonnes volontés, la société « Alterre Idées », portée par Pierre Felzt et Charles Brault, développe des co-composteries à l’échelle de quartiers, petites communes ou établissements collectifs. Chacune se compose d’un local technique et de stockage (container maritime recyclé) et de composteurs en bois du Puy-de-Dôme non traité fabriqués à Ennezat.

Pour les faire vivre, l’implication et l’appropriation des habitants est toutefois nécessaire. Leur pérennisation passe aussi par la création de jardins partagés, l’organisation d’animations ou la mise en place d’actions de sensibilisation. Un suivi par un professionnel du compostage est également indispensable.

Précisons que chaque co-composterie peut accueillir les déchets alimentaires de 150 foyers, soit 15 tonnes de compost produit annuellement. Pour l’heure, le projet a un peu du mal à démarrer à Clermont… Mais ses initiateurs ne s’interdisent pas de le proposer sur d’autres territoires.

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