Une appli pour les douloureux chroniques
Arthrose, cancer, mal de tête, troubles musculosquelettiques… La douleur chronique affecte près de 20 % des adultes et une personne âgée sur deux. Malheureusement, elle est restée à la marge des grands progrès thérapeutiques depuis un demi-siècle. Aujourd’hui encore, deux patients sur trois estiment que leur douleur est insuffisamment contrôlée. Cette impuissance face à la douleur a également des conséquences sociétales : 88 millions de journées de travail seraient impactées chaque année en France.
Basé à Clermont-Ferrand, l’Institut Analgesia est spécialisé sur ces questions. Il s’agit même de la première fondation de recherche dédiée à l’innovation contre la douleur en France. Sa priorité ? Mettre l’individu au cœur de chaque projet. Et permettre à des millions de Français de vivre mieux grâce à de nouveaux médicaments, de nouvelles approches en e-santé ou des nouvelles technologies.
Avec son programme eDol, lancé en 2017, la fondation développe par exemple une application qui permettra d’accompagner au quotidien les patients douloureux chroniques, de leur prodiguer des conseils personnalisés et finalement d’améliorer leur prise en charge. En plus des patients, cet outil innovant associe les soignants et les chercheurs dans le but de découvrir de nouvelles thérapeutiques.
2,5 millions d’euros
La première version de l’outil est opérationnelle. Une première étude clinique vient de débuter afin d’évaluer son acceptabilité par les équipes médicales, mais aussi par un premier panel de 300 patients, qui sera élargi à 10.000 à terme. Une nouvelle version de la plateforme devrait voir le jour dans les prochains mois. Le LIMOS (Laboratoire d’Informatique, de Modélisation et d’Optimisation des Systèmes) de Clermont-Ferrand et la Simon Fraser University de Vancouver, sont également associés au projet. « Nous sommes ravis car c’est à la fois un sujet interdisciplinaire et de société » se félicite Farouk Toumani, directeur du LIMOS.
Depuis quelques jours, ce projet à 2,5 millions d’euros bénéficie d’un nouveau mécénat (financier et de compétences) d’EDF et de sa fondation. Toutes deux ont en effet décidé de l’abonder à hauteur de 150.000 euros et de mettre ponctuellement des chercheurs à disposition. Ils travailleront notamment sur le big data et l’intelligence artificielle. « Avec eDol, nous aurons une connaissance du patient que nous n’avons jamais eue dans la douleur chronique » insiste le professeur Alain Eschalier, président d’Analgesia. Et si la douleur ne devenait plus une fatalité ?
0 commentaires