Julien Caron : « Nous sommes un festival de plus en plus interdépartemental »
La 53e édition du Festival de la Chaise-Dieu se déroule du 22 août au 1er septembre. Son Directeur général nous présente ce qu’il faut en retenir.
Info – La nouvelle édition 2019 est légèrement contractée, que peut-on en dire ?
Julien Caron – Le festival est effectivement légèrement resserré mais malgré cela, nous proposons un nouveau lieu puisque nous allons pour la première fois dans la Loire, à Saint-Bonnet le Chateau. Nous sommes un festival de plus en plus interdépartemental. Sinon, cette édition effectue un clin d’œil au 150ème anniversaire de la mort de Berlioz, avec son grand « tube » la Symphonie Fantastique. On lui adjoint la cantate Hermini, où le compositeur a sculpté le thème de sa grande symphonie, ainsi qu’un concert de musique de chambre. Nous proposons un renouvellement au niveau des orchestres symphoniques invités avec celui de Bretagne, qui n’était pas venu depuis plus de dix ans. Il sera au côté du pianiste Adam Laloum dans le concerto de Brahms, avant d’interpréter une symphonie de Schubert. Le lendemain, il se consacrera à une après-midi Mendelssohn avec un concerto pour violon et la symphonie n°6. L’Orchestre national de Lyon revient pour un programme très prestigieux, avec le Concerto pour piano de Grieg et Roger Muraro. Je citerai aussi l’Orchestre de l’Opéra de Rouen dans un programme classique, la 40ème symphonie de Mozart et l’un des concertos pour violoncelle de Haydn. Outre la 7ème symphonie de Beethoven, interprétée par l’Orchestre national d’Auvergne, on donnera la 9ème symphonie dans une version sur instruments d’époque, une vraie nouveauté.
I. – Qu’en est-il des concerts donnés en dehors de la Chaise-Dieu ?
J. C. – Outre Saint-Bonnet le Château, on reste fidèle à Brioude, Ambert, Saint-Paulien, Lavaudieu et la cathédrale du Puy. Dans cette dernière, nous faisons revenir un maître de la musique ancienne, Christophe Rousset, pour un programme de musique napolitaine des 17e et 18e siècles. A Lavaudieu, on accueillera un premier concert d’accordéon à travers Elodie Soulard. Cette jeune soliste a grandi à Clermont et joue maintenant dans le monde entier. A Brioude, les Musiciens du Louvre interpréteront le Stabat Mater de Pergolese et enfin, le jeune chœur de chambre Les Métaboles sera à Ambert pour un programme de musique américaine.
I. – Que proposez-vous en matière de musique sacrée ?
J. C. – En ouverture, il y a aura la Passion selon Saint-Jean de Bach dans une esthétique très développée avec chœur d‘enfants. Par ailleurs, nous présentons une rareté à travers un oratorio de Scarlatti. On peut mentionner également le Dixit Dominus de Haendel avec Paul Mc Creesh, ou encore le concert de clôture avec les Airs sacrés de Vivaldi.
I. – La Chaise-Dieu, ce sont aussi des rendez-vous gratuits…
J. C. – Oui et cela prend différentes formes. Nous allons encore développer les sérénades d’ouverture, notamment à la Chaise-Dieu. Il y aura aussi des concerts au kiosque, par exemple à Ambert ou en plein air au Puy-en-Velay avec la Garde républicaine, ainsi que des sérénades complémentaires à Lavaudieu, Brioude. De plus en plus, il s’agit de moments indépendants dans le festival.
I. – Au niveau du projet de réhabilitation des bâtiments de l’abbaye, où en est-on ?
J. C. – Il reste encore une à deux années de travaux. Mais cet été, le public peut vraiment découvrir le clou du parcours avec le retour des tapisseries rénovées au sein de la chapelle. Dans la cadre de ce parcours, qui met le cloître en accès payant, est proposée la visite de douze tapisseries accrochées à hauteur d’homme. Deux autres sont présentées dos-à-dos sur une tribune. Il est donc possible de les voir dans toute leur continuité. Les explications sont données dans une antichambre et les visiteurs peuvent ensuite se retrouver seuls face aux tapisseries. Ils peuvent voir également le pape Clément VI en hologramme et découvrir le nouveau jardin du cloitre, imaginé à travers une sorte d’austérité monacale. Le parcours payant a ouvert le 13 juillet (prix : 7 € adulte NDLR). En parallèle, un parcours temporaire permet d’envisager une réplique de la danse macabre. Grâce à tout cela, les gens peuvent passer une journée à la Chaise-Dieu avec une abbaye qui rayonne de plus en plus. On ne parle plus aujourd’hui de « projet Chaise-Dieu » mais de « La Chaise-Dieu rayonnante abbaye. »
Propos recueillis par Jean-Paul BOITHIAS Pratique : Festival de la Chaise-Dieu, du 22 août au 1er septembre. Réservations au 04.71.09.48.28 / www.chaise-dieu.com
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