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La belle balade de Jean Morel

00h30 - 04 septembre 2019 - par Info Clermont Métropole
La belle balade de Jean Morel
- © ACTU_MOREL_JEAN_A

Le Clermontois, qui lutte avec courage contre la maladie de Parkinson, est parti il y a quelques semaines sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. 

Nom de code : « La balade de Jean ». 35 jours de marche et 760 kilomètres à effectuer entre Le Puy-en-Velay, en Haute-Loire, et Saint-Jean-Pied-de-Port, dans les Pyrénées Atlantiques. Tout sauf une sinécure. Qui plus est lorsque vous vous battez depuis plusieurs années contre la maladie de Parkinson. L’aventure prend forcément une autre dimension. Jean Morel est venu à bout de son challenge. Du 25 avril au 29 mai, il a donc cheminé le long de la via Podiensis, la plus ancienne et la plus réputée des voies menant à Compostelle. Cette idée, elle avait germé il y a quatre ans dans la tête de ce Clermontois, à l’occasion de vacances à La Réunion…

« Mais j’ai annoncé cela à mes proches au mois de décembre 2018 », confie l’ancien prof de tennis, épris de sport. Diagnostiqué parkinsonien depuis une dizaine d’années, Jean Morel n’a donc cessé de lutter depuis. Son courage et sa volonté forcent l’admiration des gens qui le côtoient. Sa maladie ? Il l’ignore même. « Elle ne me bouffera pas », balaye-t-il d’un revers de manche, avant de recentrer sur le rôle capital joué par le sport dans son combat.

Pour partir à l’assaut des chemins de Saint-Jacques, Jean Morel s’est entraîné. Comme un forcené. 15 km de vélo les matins et 20 à 25 kilomètres de marche les après-midis. « J’y suis presque allé la fleur au fusil », raconte-t-il, tout sourire.

Il faut dire que rien n’avait été laissé au hasard. Outre un camping-car pour l’assistance, plus de cinquante personnes se sont relayées à ses côtés durant les 35 jours du périple. Famille, amis, connaissances… « Ils sont venus me voir à tour de rôle et ont marché avec moi », rend hommage le pèlerin.  

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UNE PETITE VEDETTE !    

D’un point de vue personnel, ce périple avait pour lui une valeur « sportive et spirituelle ». Un rôle caritatif aussi, afin de faire connaître les activités de l’association France Parkinson, créée en 1984.     

Ce qu’il a le plus aimé au cours de ce voyage ? La traversée de l’Aubrac, avec la grêle, la neige, le vent. « Un jour, raconte-t-il, même les ânes ne voulaient plus avancer ! Cela m’a plu. L’arrivée à Conques aussi. Et puis toutes les rencontres effectuées sur le chemin. Les barrières tombent. Les catégories sociales se mélangent. On se tutoie et on se retrouve le soir au gîte. »

Au fur et à mesure de sa progression, les portraits des différents médias, les réseaux sociaux ont fait de Jean une sorte de petite vedette. Lui a accepté de jouer le jeu bien volontiers. « Mais j’en ai peut-être fait un peu trop. Ce côté prenait trop d’importance par moment. Cela me gênait un peu », avoue-t-il, aujourd’hui, trois mois après la fin du périple.         

Au chapitre des petits points négatifs, Jean Morel avoue avoir été déçu de constater que le parcours comprenait beaucoup trop de routes goudronnées. Ce qui lui a occasionné quelques pépins physiques au niveau des articulations et de la colonne vertébrale. Qu’importe, son mental d’acier et sa volonté ont fait le reste.

Fera-t-il un jour la 2ème partie du voyage de Saint-Jean-Pied-de-Port à Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne ? Jean Morel ne le sait pas encore. Trop tôt pour répondre. « La barrière de la langue espagnole peut être un frein », avance-t-il, mais sans être vraiment convaincu par sa réponse. On jurerait qu’il y songe déjà…

En attendant, son aventure va faire le récit d’un livre qui devrait sortir à la fin de l’année.   

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