Patricia Delepine (FFB 63) : « L'ascenseur social existe dans les entreprises du bâtiment »
Patricia Delepine est la présidente de la Fédération Française du Bâtiment du Puy-de-Dôme depuis mars 2020. Le 7 mars, elle se représente pour un second mandat et évoque avec nous l'actualité du bâtiment dans le département.
Nous sommes sur le site du futur siège de la FFB 63 à Cournon. Comment avancent les travaux ?
Il nous tarde de rentrer dans le bâtiment en mai prochain. C'est un grand projet avec le Covid qui a créé un peu de retard. C'est le bâtiment du bâtiment donc il doit être la vitrine du savoir-faire de nos entreprises avec des normes énergétiques encore plus exigeantes. Il va être performant aussi dans son utilité avec des espaces partagés optimums pour que cela convienne à tout le monde. Il y a 2 800 m2 sur trois niveaux et il y aura 180 personnes.
Comment se porte le secteur bâtiment ?
Nous ne sommes pas épargnés depuis le début de mon mandat. On a l'impression d'être impactés par tellement de crises mais nous sommes encore là. On tient le coup mais c'est usant de travailler aujourd'hui avec la hausse du coût des matières premières, de l'énergie, des projets toujours plus urgents... Ces crises se succèdent mais on reste optimistes car on construisait hier, on construit aujourd'hui et on construira demain. C'est à nous de nous adapter. On est fort et on sait le faire. Le problème c'est qu'il devrait y avoir moins de projets dans le neuf avec ces surcoûts. Il y a un temps d'acceptation de la hausse du marché de la construction avec l'inflation globale. Pour les entreprises comme pour les particuliers ce temps d'acceptation des nouveaux tarifs n'est pas si simple. Les particuliers sont les premiers à souffrir et le marché de la maison individuelle s'effondre. Plus 30 % d'augmentation cela ne passe pas auprès des banques...
Les grands travaux qui commencent sur la Métropole avec le projet InspiRe sont de belles perspectives pour le BTP ?
Bien sûr car cela fait travailler nos entreprises mais c'est un projet qui va au-delà : il va aussi révolutionner notre utilisation de la ville et notre manière de vivre en ville avec la ZFE (Zone à faible émission). Mais il ne faut pas oublier que nous sommes obligés d'y travailler (sourires). La ville ce sont aussi des gens qui construisent et rénovent. Il faut le temps de lancer le projet et de s'adapter. Le bâtiment doit s'adapter à ces grands projets, c'est ce qui nous maintient en éveil et fait l'intérêt de nos professions.
Les 28 et 29 avril vous organisez « Construction N'tech » Place de Jaude. Pour donner un coup de projecteurs sur les métiers du BTP ?
On veut toucher le maximum de gens, les scolaires comme le grand public car les gens ont une image du bâtiment erronée, qui date un peu. Et une méconnaissance des métiers qui ont beaucoup évolué. À travers cette manifestation qui va occuper toute la Place de Jaude on souhaite montrer nos métiers aux jeunes pour qu'ils voient que c'est intéressant de travailler dans le bâtiment, que ce n'est pas sale, on peut s'accomplir et évoluer dans l'entreprise dans laquelle on rentre. On peut commencer apprenti et finir chef d'entreprise. L'ascenseur social existe dans les entreprises du bâtiment. Cet évènement est un éclairage sur les métiers, les formations et l'orientation. C'est une ouverture à 360° sur le monde du bâtiment.
Le 7 mars auront lieu les élections de la présidence de la FFB 63. Vous vous représentez. Quels sont vos espoirs ?
J'aimerais que ce mandat soit plus serein que le premier. Le premier a été très lourd avec le Covid. Nous l'avons mené avec beaucoup de conviction, j'y ai mis tout mon cœur. Je me suis impliqué à 100 %, j'ai fait de mon mieux et je vais essayer de continuer sur un deuxième mandat car trois ans c'est court aussi. Que ce soit un mandat plus calme avec moins de problèmes et de crises. Je suis la seule à me présenter et l'arrivée du nouveau bâtiment pour la FFB 63 va donner une belle dynamique et un bel environnement de travail pour ce mandat.
0 commentaires