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La FFB relève le défi de la Zone à Faibles Émissions

06h59 - 02 mai 2023 - par Info Clermont Métropole
La FFB relève le défi de la Zone à Faibles Émissions
A l'avenir, les professionnels devront rouler avec des véhicules électriques, au gaz ou à hydrogène. Ou au moins une partie de leur flotte.

En juillet prochain, la Zone à Faibles émissions sera mise en place à Clermont-Ferrand avant de s'étendre par étapes à partir de 2025. Les entreprises devront adapter leur flotte de véhicules et passer aux énergies renouvelables. Le 18 avril, la FFB Auvergne-Rhône-Alpes et la Fédération du BTP du Puy-de-Dôme ont organisé une « Journée de la Mobilité » à Cournon-d'Auvergne pour les informer et les accompagner.

Après le Covid et la hausse du coût de l'énergie et des matériaux, les professionnels du bâtiment s'attaquent à un nouveau défi : ils vont devoir bientôt adopter de nouvelles mesures environnementales dans leur quotidien.

Le passage aux motorisations alternatives est un sujet de préoccupation pour les entreprises du BTP, en raison notamment de la mise en place progressive de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) à partir du 1er juillet à Clermont-Ferrand.

Dans un premier temps, seuls les véhicules utilitaires légers (VUL) et poids lourds professionnels non classés Crit'Air n'auront plus le droit de stationner ni de circuler dans cette zone. Un périmètre élargi, entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2025. Cette démarche sera menée en concertation avec les communes de la métropole.

Il est donc important pour les entreprises du secteur de s'y préparer. Des solutions existent et se développent : l'offre de véhicules et engins est en cours de structuration, les différentes infrastructures de recharge sont naissantes... le tout dans un contexte législatif, conjoncturel et comportemental en pleine évolution.

Les professionnels devront rouler proprement avec des véhicules électriques, au gaz ou à hydrogène. Ou au moins une partie de leur flotte.

C'est une révolution, une volonté politique et la FFB comme la FFB 63 ont décidé de prendre ce changement à bras-le-corps et de ne pas le subir. Ainsi la Fédération française du Bâtiment accompagne les entreprises et alerte sur une situation contrastée.

Le 18 avril au Studio 120 la FFB Auvergne-Rhône-Alpes et la Fédération du BTP du Puy-de-Dôme ont organisé une « Journée de la Mobilité ».

Une 3e édition, après celles de Grenoble et Villeurbanne. L'occasion de présenter des solutions visant à accompagner la conversion des flottes de véhicules des entreprises du BTP ainsi que d'alerter sur une situation contrastée, entre volonté de s'engager dans une démarche plus vertueuse et des freins qui restent à lever.

5 000 entreprises

Les interrogations demeurent pour les artisans et entrepreneurs du secteur qui représente 5 000 entreprises et 12 000 salariés sur le département. C'est pourquoi, la FFB Auvergne-Rhône-Alpes organise les « Journées de la Mobilité » au sein des territoires pour répondre aux besoins d'information des entrepreneurs dans ce changement majeur.

Cette journée avait pour but de sensibiliser les chefs d'entreprise et faire évoluer leur parc. Entrepreneurs et artisans du BTP puydômois ont pu découvrir une offre large de véhicules légers, utilitaires et poids lourds aux motorisations électrique et gaz : véhicules particuliers, fourgon et camions benne 3,5 t, 4x8 bibenne, vélos-cargos...

L'exposition de véhicules a permis aux entrepreneurs de rencontrer les principaux constructeurs. Globalement, toutes les marques s'y mettent.

Les autres stands ont permis d'échanger avec des fournisseurs ou distributeurs d'énergie comme EDF ou GRDF, et aussi de se familiariser avec des solutions innovantes telles que le retrofit, présenté par CirculaCar et GCK, qui vise à convertir les véhicules utilitaires thermiques en électrique ou hydrogène.

Selon la récente enquête régionale réalisée par la CERC ARA avec la branche BTP, « 67 % des gestionnaires de flotte de 10 véhicules ou plus ont l'intention d'acquérir au moins un véhicule à motorisation alternative d'ici à 2025 ».

Mais le secteur du bâtiment qui est toujours prêt à investir pour diminuer son empreinte environnementale se heurte à trois freins principaux : le coût, le temps et l'offre. Il faut parfois jusqu'à deux ans de délais pour obtenir certains types de véhicules !

« L'offre de véhicules actuelle n'est pas suffisante pour répondre aux besoins des entrepreneurs et artisans du secteur soulignait Patricia Delepine, Présidente de la Fédération départementale du BTP 63. Aussi, les délais, allant jusqu'à deux ans pour certains véhicules, ne nous permettent pas de répondre au calendrier de la ZFE malgré toute notre bonne volonté ».

Le secteur connaît une crise du logement neuf avec une chute de -26,7 % des permis de construire délivrés au cours du 1er trimestre 2023 après trois années de post-covid difficiles...

« Nous reconnaissons la démarche vertueuse de la ZFE, mais la décorrélation entre les dates de disponibilité de matériels alternatifs, la durée d'amortissement des surcoûts (parfois le double à modèle thermique équivalent) et le calendrier de la ZFE, fait peser sur la profession des contraintes élevées » alertait Olivier Aubert, Président de la commission environnement & innovation de la FFB AURA. Certaines entreprises investissent dans des flottes de véhicules pour plus de dix ans et ne sont pas encore dans le bon timing pour tout changer...

Timing

Si la question de l'offre et de l'autonomie inquiète les entreprises, le coût est également un frein important. En effet, ces véhicules coûtent « 20 à 50 % plus chers que les véhicules diesel ou essence actuels ».

De plus, se pose également la question de l'énergie. En 2 ans le gaz est passé de 0,80 € le kilo à 2,20 €. Si des aides financières à l'achat sont aujourd'hui proposées par les métropoles ainsi que par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, « elles ne sont pas suffisantes au regard des investissements » précisait Olivier Aubert.

« Nous sommes dans une période où les trésoreries souffrent. Cet effort supplémentaire n'est pas tenable aujourd'hui pour les entreprises et artisans. Tout va se jouer dans l'accompagnement. Il est aussi essentiel que le développement des infrastructures s'accélère dans les territoires » concluait Patricia Delepine.

MyMouv' pour avancer

Au travers des différentes actions menées et du dialogue engagé avec les pouvoirs publics, la FFB et l'ensemble de la profession se montrent engagés et volontaires dans cette transformation.

La plateforme MyMouv' développée par la CERC, l'observatoire régional du BTP, avec l'État, la Région et les fédérations professionnelles du BTP a été spécialement conçue pour aider les professionnels dans cette reconversion. « Ce logiciel est fait pour que les pros puissent comparer les solutions disponibles en fonction de chaque entreprise et de ses déplacements en ville ou en montagne, la taille des véhicules et de comparer les offres disponibles existantes auxquelles elles peuvent avoir droit explique Perrine Billard, adjointe à la direction au CERC. Si elles sont ou non en ZFE ou selon leur taille. Il est important aussi de répertorier les zones de ravitaillements en énergies propres autour de l'entreprise. »

Faut-il installer des bornes sur l'entreprise ? On recharge au domicile ou au dépôt ? Qui paye l'électricité ? Cette plateforme sera d'une aide précieuse dans cette nouvelle aventure pour le BTP.

Après Grenoble, Villeurbanne et Cournon-d'Auvergne, les prochaines Journées de la Mobilité auront lieu le 2 juin à Valence et le 8 septembre en Haute-Savoie.

Pour accéder au logiciel MyMouv' : mobilite.cercara.fr

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