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Festival du court métrage : les femmes devant et derrière la caméra

05h54 - 23 janvier 2024 - par Info Clermont Métropole
Festival du court métrage : les femmes devant et derrière la caméra
Sarah Momesso et Julie Rousson, du collectif Sauve qui peut le court métrage.

Du 2 au 10 février, plus de 500 films seront projetés lors du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Entretien avec Sarah Momesso et Julie Rousson, membres du comité de sélection.

Cette année, il y a deux grandes thématiques, les femmes et l'Europe ?

Oui avec les femmes devant et derrière la caméra, nous avons voulu faire un beau focus. Il y a des sous thème. Julie s'est plutôt occupée des femmes derrière la caméra, des réalisatrices européennes. Ce sont des films relativement récents de ces dix dernières années. Il y a une nouvelle vague de réalisatrice. Avec Laura Thomasset, on s'est occupées de la rétrospective thématique, les femmes devant la caméra que l'on a intitulée « Insoumises, portraits de femmes indociles ». Ce sont des femmes venues des quatre coins du monde, de nombreux continents et de différentes conditions aussi. Il y a des thèmes qui ressortent. Notamment l'idée de « sororité » (la solidarité entre les femmes) qui avait été un peu rayée de nos dictionnaires et que des autrices comme Chloé Delaume ont remise au goût du jour et qui transparait dans beaucoup de films de la sélection. On essaye de parler de toutes les femmes, également celles qui ne sont pas nées comme telles et qui le sont devenues comme les transgenres. Il y a aussi les femmes solitaires, des mères au foyer, des battantes et des femmes empêchées. Car à travers ce terme d'insoumission, il y a une volonté de se rebeller mais ce n'est pas toujours permis. Ce sont des thèmes abordés par Sarah Saidan, la réalisatrice iranienne qui vit en France et qui a fait un très beau film « Beach flags », sur la loi coranique en Iran qui empêche des athlètes d'exercer leur vocation.

Il y a vraiment un spectre très large autour de la condition des femmes dans le monde d'aujourd'hui ?

Homosexuelles, hétérosexuelles... c'est un prisme qui se veut le plus large possible. Avec de beaux portraits de femmes. Le film le plus vieux de la sélection est « Y a qu'à pas baiser », un film de 1971 de Carole Roussopoulos. Elle allait dans les manifestations caméra au poing, c'est un pamphlet sur le droit à l'avortement et sur la contraception libre et gratuite. Avant la création du Mouvement de libération des femmes. Chacun des 4 programmes sera ouvert par un épisode de la série H24, série sur les violences faîtes aux femmes diffusée et produite sur ARTE. C'est 24 heures dans la vie d'une femme divisées en 24 épisodes entre 3 et 4 minutes, écrits par 24 autrices européennes et joués par 24 actrices européennes. Cela a été dur de choisir parmi tous ces épisodes et l'on pourra les découvrir ou redécouvrir sur grand écran.

Et à côté de cette programmation, les séances spéciales : Polar, Décibels, Bloody Girl ! et même de la réalité virtuelle...

Oui et aussi les 40 ans de l'agence du court. Autour de ces deux rétrospectives, il y a des initiatives venues de plusieurs partenaires. Il y aura un forum associatif qui va se tenir à la Maison de la culture, avec l'accueil de structures féministes et plus largement inclusives d'aide aux femmes sur divers sujets. C'est important de travailler avec le tissu local et nous avions envie d'accueillir ces structures-là avec les thématiques que l'on aborde notamment sur la rétrospective « Insoumises » et de les rendre accessibles à nos spectateurs ou des personnes qui n'osent pas toujours pousser la porte de ces structures. Comme le centre « 25 Gisèle Halimi » qui sera présent. Le festival c'est aussi une manière différente d'aborder ces structures. Il y aura des débats autour de la place de la femme dans le cinéma français et européen, sur le regard féminin au cinéma, le cinéma lesbien... Cela permet d'ouvrir plein de sujets très différents qui ne sont pas du tout exclusifs aux femmes car ce sont des questions de société. Entre ces deux prismes européen et féminin, il y a plein de choses à aborder. Il y aura aussi des choses plus « fun » avec des concerts et une soirée karaoké, des cours de self-défense, des flashs Tattoo... Des choses militantes et plus légères, c'est aussi ça le festival du court.

Billet 4,50 € ; carnet de 15 billets non nominatif 40 € (soit 2,70 € la place). clermont-filmfest.org

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