Luc Stelly : "Nos stations disposent d'alternatives au ski plus importantes"
Après des vacances de Noël encourageantes, le directeur de l'Office du tourisme du Sancy se projette sur les vacances de février, un moment clé de la saison d'hiver pour des stations qui ont su diversifier leur offre.
Comment s'annoncent les vacances d'hiver ?
Celles de Noël se sont bien passées en termes de fréquentation des hébergements avec une hausse de 2 % par rapport aux années précédentes. Cette année, en février, la première zone est plus faible sur la première semaine avec seulement l'académie de Paris. Ensuite on va enchaîner sur trois semaines plus fortes. Les prévisions étaient bonnes, en avance de 3 à 4 % sur les réservations. On reste optimiste par rapport à l'ouverture des autres pistes car la météo change vite. Nous avons beaucoup d'activités ouvertes hors neige. C'est notre richesse aussi. Mais une bonne fréquentation c'est plus ou moins 5 % ou plus ou moins 10 %. Ce n'est pas grand-chose. Si certains skieurs n'ont pas voulu venir on dira que c'est une saison plus faible mais si on est à plus 5 %, on sera content. Cela jouera sur les détails de consommation. Est-ce que les clients ont fait de l'accrobranche, de la tyrolienne, ont visité le château de Murol ou fait du ski en fonction de la météo ? Mais nous sommes sereins sur la fréquentation et ce que l'on va proposer au client. Cela ne veut pas dire que nous sommes sereins économiquement si on regarde le détail. L'économie du ski est plus impactée quand il y a moins de neige mais d'autres économies vont en profiter. La vraie difficulté c'est que l'économie du ski nous permet aujourd'hui d'investir pour l'avenir. Il n'y a que l'économie du ski qui nous permet d'avoir les moyens pour ça.
Quelles sont vos préoccupations actuelles ?
Nous avons la problématique bien sûr des chutes de neige mais aussi du changement climatique. Tout change très vite. Les Auvergnats ont pu profiter de week-end magnifiques. Ils ont la chance d'être à une heure de chez eux des stations et donc ils sont réactifs. Peu d'activités ski ouvertes : ils ne viennent pas. Si activités et beau temps : ils sont très présents. Sur les vacanciers on arrive à sécuriser leur venue car ils ont réservé l'hébergement et les autres activités proposées vont leur permettre de passer un bon moment en montagne. La clientèle de proximité mais aussi les gens de Limoges, de la Creuse ou de Brive peut être très réactive pour faire une bonne saison ou pas. La variable est souvent ici. Hors vacances on a des gens qui arrivent dès le jeudi soir. Ils s'adaptent à la situation. On reste confiant mais une bonne saison de février est importante car cela représente 60 % de notre activité sur la saison d'hiver (20 % pour noël et 20 % pour la période entre janvier et février). La 3e semaine devrait être une grosse semaine comme la 4e.
Ce manque de neige régulier n'est pas dommageable ?
On aimerait avoir un peu de froid car en termes d'ouverture de pistes c'est assez bas. Mais on se prépare sur plein de choses : au Mont-Dore et à Super-Besse, la tyrolienne va être ouverte, l'accrobranche aussi, les activités intérieures... Tout le monde se prépare à proposer des activités alternatives. On sait s'adapter du jour au lendemain et c'est ce que l'on fera encore cette année. On est moins paniqués par la météo qu'il y a quinze ans. Je ne vais pas vous dire que nous ne sommes pas inquiets mais dans le travail au quotidien pour répondre aux vacanciers, on est prêts à s'adapter et à proposer des choses. Nos prestataires sont plus polyvalents, nos équipes aussi et elles sont prêtes. Il y a des habitudes de solidarité, les informations circulent vite entre les acteurs.
L'atout des stations du Sancy, c'est leur diversité ?
Nous faisons partie des stations qui disposent d'alternatives plus importantes. En quelques années, le Mont-Dore est passé de 15 % d'activités hors neige à 30 % de son chiffre d'affaires. Le ski nous permet d'investir sur l'avenir et cet hiver, Super-Besse va ouvrir son super coaster, une luge sur rails qui fonctionne toute l'année. C'est un investissement autour de 3 millions d'euros rentabilisé mais financé aujourd'hui grâce au ski. Cela illustre ce que l'on fait : c'est un complément du ski, financé par le ski mais qui nous permet de se projeter dans l'avenir quelles que soient la saison et la météo avec une activité à sensation pour toute la famille qui correspond. Chaque nouvel équipement est pensé pour la saison d'hiver et d'été.
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