Saint-Éloy-les-Mines : la salle immersive de la Maison de la Mine inaugurée
La Maison de la Mine accueille depuis le 26 janvier une toute nouvelle animation. Une salle immersive diffusera une création visuelle et sonore de 12 minutes en hommage au passé minier du territoire, ouvrant vers sa transition énergétique.
La ville de Saint-Éloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme constitue un site majeur de l'histoire minière du Massif Central depuis le XVIIIe siècle. Fermées en 1978, les mines de Saint-Eloy sont encore très présentes dans la ville grâce notamment à la sauvegarde du chevalement du Puits Saint-Joseph, à côté duquel a été édifiée il y a 15 ans la Maison de la Mine.
Ce musée, dont la scénographie a été conçue par l'association locale des anciens mineurs « Souvenir et Patrimoine du Mineur » accueille depuis le 26 janvier une toute nouvelle animation ; une salle immersive qui diffusera une création visuelle et sonore de 12 minutes en hommage au passé minier du territoire, ouvrant vers sa transition énergétique.
L'inauguration a accueilli près de 200 personnes dont les représentants des partenaires financeurs et a emporté l'adhésion des Éloysiens présents, le plus souvent très émus.
Histoire
Après plus d'un siècle d'exploitation de gisements à ciel ouvert, le plus souvent par les paysans locaux, la Compagnie des Forges de Chatillon-Commentry (société de métallurgie) acquiert la Société anonyme des houillères et du chemin de fer de Saint-Éloy-les-Mines en 1881.
De nouveaux puits plus profonds ouvrent : puits Tollin, Laval, de Montjoie, Peyroux, de la Croizette, de Chazal, Michelin Mercier, Beaudot. La production qui est alors de 123 000 tonnes passe à 252 000 en 1900 pour atteindre 277 000 tonnes en 1917.
Cependant le travail des mineurs, pénible et dangereux, suscite de nombreux mouvements sociaux soutenus par les syndicats dès la fin du XIXe siècle. Après la Première Guerre mondiale, des aménagements s'opèrent jusqu'en 1926. En 1946, les mines de Saint-Eloy sont nationalisées.
À ce moment, l'extraction se concentre sur le puits Saint-Joseph. Entre 1945 et 1951, la centrale de Menat avec 275 000 kW est créée. Un programme de reconversion se met en place avec le développement de plusieurs usines de 1955 à 1970 : Sautereau, Bougerolles, ESBA (1962), Lavoilotte (1964), Artimoul (1970) puis Distrimat. Les réserves houillères s'épuisent en 1977, c'est la fin de la mine à Saint-Éloy-les-Mines. La mine ferme le 17 janvier 1978.
Ville minière en transition
Avec la fermeture de la mine, Saint-Éloy-les-Mines perd la moitié de sa population (elle est aujourd'hui de 3 700 habitants), les mineurs s'expatrient vers d'autres sites miniers proches comme Blanzy ou Buxières-les-Mines.
Les vestiges de la mine sont démantelés, laissant la population dans une forme de sidération. Mais le choc passé, les mineurs de Saint-Eloy décident de valoriser le patrimoine restant. Ils empêchent le démantèlement du chevalement du puits Saint-Joseph, emblématique en cœur de ville, et se mobilisent pour créer il y a quinze ans une Maison de la Mine qui raconte leur histoire.
Parallèlement la ville voit s'installer sur son territoire la société Rockwool, spécialiste mondial des matériaux d'isolation thermique et déploie de premières fermes de panneaux photovoltaïques. Le territoire entame son virage énergétique...
Avec la nouvelle mandature, le Maire Anthony Palermo, un des plus jeunes maires d'Auvergne aux dernières élections municipales, décide de faire entrer le patrimoine minier dans l'ère numérique et lance le projet de créer une salle immersive accueillant un show digital au cœur de la Maison de la Mine.
Le film et l'installation, confiés à la société Ateliers BK, présente de façon poétique l'histoire d'un grand-père racontant la mine à ses petits-enfants et donne à éprouver les images et les bruits de la mine, invitant ainsi le visiteur à aller découvrir ensuite les éléments d'explication exposés dans le musée.
émotions
Cette toute nouvelle animation a été soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département du Puy-de-Dôme et l'État et doit permettre aux jeunes générations du territoire d'entrer dans leur propre histoire et de se l'approprier, mais aussi aux touristes de découvrir cet univers émouvant et le travail de ces hommes et de ces femmes qui ont porté le développement de notre société pendant plus d'un siècle, souvent au péril de leur vie.
Les 200 participants à l'inauguration, dont de nombreux enfants et petits-enfants de mineurs ont été très touchés par l'histoire racontée dans la salle immersive, qui fait remonter en eux des sentiments enfouis depuis des années... Un « devoir de mémoire » cher au Maire, Anthony Palermo, lui-même petit-fils de mineur éloysien.
La Maison de la Mine sera ouverte sur rendez-vous pour les groupes (contacter la Direction de la Vie Éloysienne) et la salle immersive accueillera pendant l'hiver et le printemps les scolaires de Saint-Éloy-les-Mines et des alentours, les associations, et dès la saison estivale tous les touristes du territoire.
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