Féfé : « Embarquez dans mon hélicoptère ! »
L'ancien chanteur du groupe Saïan Supa Crew sera sur la scène de La Puce a l'oreille à Riom le jeudi 14 mars à 20 h 45. Il revient sur la sortie de son nouvel album « Hélicoptère », percutant et poétique, mêlé à une voix reconnaissable entre mille.
Votre album est traversé par de nombreuses questions sociétales. Quels messages souhaitez-vous faire passer ?
L'époque m'a inspiré, c'était une époque un peu dingue, il y avait le Covid, et ma vie à ce moment-là. Je crois que ça a toujours été le même message, un peu plus d'empathie, quand je vois un autre en face de moi, je ne calcule pas sa religion, sa sexualité, sa couleur de peau, j'essaie de calculer la personne, son âme, ce qu'elle est vraiment. J'aimerais tellement qu'on soit un tout petit peu plus empathique les uns avec les autres, je suis un peu idéaliste, mais je pense que plus que jamais il est important dans ces temps bizarres, de se rappeler qu'on est juste des êtres humains, tout ça coincé dans cette petite boule bleue dans la cheville de l'espace, et qu'on doit faire ensemble, on doit trouver des solutions.
Dans votre chanson « Majeur en l'air », vous dîtes qu'il faut vivre malgré tout, mais ne pas tout accepter c'est ça ?
Je pense qu'il faut être soi au maximum, tout en respectant bien sûr les autres, parce que la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Mais je pense que oui, il faut être libre, sur le temps de toute la planète on est là même pas une microseconde, donc si on est là pour se faire chier ce n'est pas possible, c'est infernal. Je pense que c'est l'âge aussi qui nous met dans cet état d'esprit là, très jeune on essaie de trouver sa place, parfois on essaie d'être un peu comme un autre. Mais plus ça va en âge et moins on a le temps pour ça, plus on a envie d'être soi. Donc j'ai envie de faire gagner du temps à tout le monde.
Il y a une chanson qui nous fait penser à ce qu'on vit tous, à la fois sur le travail et la vie familiale, c'est « Mental en panne ». C'est un peu la charge mentale au masculin ?
C'est quelque chose comme ça, je n'ai rien à vous cacher, moi j'ai fait une grosse dépression et cette chanson elle est venue une fois que j'en suis un peu sorti, j'avais envie d'en parler. Juste parfois on a le mental en panne, on ne peut pas avancer, pas bouger, on est coincé au lit en pyjama. Et je voulais en parler parce que j'ai vu que beaucoup de gens passaient par là et pour une fois je n'avais pas envie de donner une solution, de dire on peut s'en sortir. Non parfois le mental est en panne, c'est comme ça.
Dans cet album très riche, il y a aussi « Africain de France ». Vous dites, j'ai « deux édens et deux enfers ». C'est bien ça ?
Exactement, ça résume tout pour moi, j'ai deux paradis et deux endroits où il y a des problèmes aussi, c'est compliqué. Que j'aille au Nigeria ou en France, je n'idéalise aucun des deux pays. Mais parce que je les aime aussi, il y a des choses que je trouve incroyables dans ces deux pays et il y a des choses que je déteste dans ces deux pays. Et c'est comme ça, et c'est toute cette dualité, cette ambiguïté, qui est compliquée. Parce que franchement je n'avais pas envie que les gens l'entendent comme quelque chose où je dis « A bas la France et vive l'Afrique », je n'avais pas envie de ce message un peu facile et caricatural je trouve, c'est plus compliqué que ça. J'assume les deux et j'avais besoin de faire ce morceau-là.
Dans l'album, il y a des collaborations, comme avec Akhenaton sur « Baladeur ». Ce duo sonne très bien, comme les autres. Cela doit être enrichissant ?
Ah bah Akhenaton, je suis très content d'avoir fait ce morceau avec lui, je ne le remercierai jamais assez, parce que lui-même était très occupé et il a trouvé le temps pour le faire et bien le faire. Pour moi c'est un de mes grands frères dans cette musique, dans ce mouvement et en plus, vu le thème de la chanson (la nostalgie du temps qui passe), il fallait quelqu'un comme ça, de cet acabit-là.
Sur les featurings, que permettent ces collaborations, et quels liens vous entretenez avec ces chanteurs ?
Ça a été des rencontres. Luiza ça a été une rencontre parce qu'en fait on a le même manager. À la base je n'avais pas pensé à elle pour le refrain de « Quelque part », je voulais des enfants, c'est un morceau un peu lourd où je parle de beaucoup de choses et je voulais un peu d'innocence qui arrive au refrain. Et en fait les enfants c'est toujours compliqué, il s'est trouvé qu'elle a fait un essai et qu'elle a été choisie direct parce qu'elle a ce truc très léger dans sa voix, très joli et ça l'a fait. Pour SonLitlle, c'est mon directeur artistique qui me l'a fait découvrir, je voulais une belle voix américaine et il était parfait pour ça, on s'est beaucoup appelé pour qu'il incarne ce refrain sur « Falling Star » et il a dépassé toutes mes espérances.
À quoi peut-on s'attendre le 14 mars sur la scène de La Puce a l'oreille à Riom ?
Je pense que je vais essayer d'avoir un moment de communion, j'adore ça, surtout en ce moment on en a besoin, de se retrouver tous ensemble. Et puis j'espère un peu de folie et d'émotions.
La pochette de l'album est très chaleureuse. Qu'est-ce que cela décrit ?
La pochette de l'album en fait c'est mon profil. Mais tout est lié, si vous reprenez, on a sorti trois pochettes, elles créaient une sorte d'histoire. C'est comme si j'étais sorti de l'hélicoptère, que j'avais sauté de mon hélicoptère, et que j'atterris. L'hélicoptère c'est moi de profil avec ma coupe de cheveux. Donc je sors de ma tête et je sors de mon hélicoptère et j'invite tout le monde à y embarquer.
Avec Courcheval en 1re partie. Billets sur www.lapucealoreille63.fr
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