12 décembre 1979 : ces petits chanceux ont vu AC/DC à Aulnat pour 45 francs
À l'occasion du retour du légendaire groupe australien de Hard-rock sur scène l'été prochain, « flash-back » (In Black) sur leur passage plus que rock'n'roll à Aulnat le 12 décembre 1979. Un grand souvenir pour beaucoup mais c'était mal engagé...
Voir AC/DC en concert est un souvenir qui reste gravé à jamais. Encore plus quand il joue à deux pas de chez-vous... Alors qu'il remplira l'Hippodrome de Longchamp le 13 août prochain, plusieurs centaines de petits chanceux avaient pu voir le groupe le 12 décembre 1979 à Aulnat au Hall Expace. Un concert qui aurait pu être annulé...
Initialement prévu à la Maison des Sports, le show avec Judas Priest en première partie se tiendra finalement dans cette salle d'Aulnat...
Dans le livre « AC/DC Tours de France 1976/2014 », bible consacrée au groupe et à ses concerts français, réalisée par Philippe Lageat, Vanessa Grith et Baptiste Brelet, on apprend que pendant les balances de Pierre Perret, le 19 juillet 1979, le toit s'est écroulé !
« Par-delà l'histoire d'AC/DC on a rencontré des associations et on retrace un peu l'ambiance qui régnait dans ces salles de concerts dans les années 80 explique Philippe Lageat, rédacteur en chef du magazine Rock Hard. Avant les Zéniths. Et à Aulnat c'était incroyable... Pierre Perret qui répétait dans la Maison des sports avec ses musiciens était en plein réglage du son. Et la pluie s'était accumulé sur le toit de la salle... le toit s'est éventré pendant les essais. Heureusement il n'y a pas eu de blessés mais il y a eu de gros dégâts. Impossible pour AC/DC de s'y produire et on a proposé que le concert ait lieu au Hall Expace. Le plafond ne devait pas faire plus de 4 mètres. La salle était en taule et le son résonnait. Il était très difficile de voir quelque chose et aussi d'apprécier le concert musicalement. Le plafond était trop bas pour installer la production du groupe à l'époque. C'était la France du rock des années 80. Avec des services d'ordre un peu trop zélés... L'histoire de Pierre Perret a quelque part croisé celle d'AC/DC à Clermont-Ferrand. »
Les fans retrouvent donc le groupe dans une ambiance club avec un son d'enfer. « C'est comme si AC/DC jouait dans une boîte de conserve » raconte un fan dans le livre.
Les musiciens jetaient des glaçons dans la foule, on entendait le concert à des kilomètres...
Ils ont vu Bon Scott
Le Clermontois Jean-Yves Carton, 19 ans à l'époque, y était et a payé 45 francs son billet... Il nous raconte. « À l'époque, AC/DC avait mis un gros coup dans la fourmilière de la scène hard rock. J'avais pris mes billets chez Sirenes, le disquaire situé rue Saint-Dominique. »
Ce fan de concert qui a aussi vu The Cure à la Maison du peuple en 1981 ou Scorpions Place des Bughes en garde un souvenir mitigé... mais historique. « Avec mes 1,70 mètres, difficile de voir la scène car il n'y avait pas de pente. Mais heureusement mon pote faisait 1,90 mètre et j'ai pu me mettre sur ses épaules pour voir Angus Young dans ses œuvres faire le pitre. Mes jambes vibraient à chaque fois tellement le son était fort dans cette salle inadaptée. On était serrés, c'était plein à craquer, l'ambiance était bon enfant mais déjà pour Judas Priest, l'acoustique était moyenne. Mais au moins je peux dire que j'ai vu et entendu Bon Scott chanter. » Bon Scott, le chanteur originel du groupe trouvera la mort le 19 février 1980.
Le livre nous apprend que dans l'histoire, il n'y aura que deux concerts dans le Hall Expace d'Aulnat, AC/DC et Rory Gallagher, à cause des conditions de celui-ci.
Peu importe le son finalement. Ces fans du groupe australien pourront dire : « j'y étais ! »
« AC/DC Tours de France 1976/2014 » aux éditions Point Barre.
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