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Ève Coquart : "Pour l'Opéra, créer des ponts entre les différentes structures culturelles est essentiel"

07h59 - 19 mars 2024 - par Recueillis par Guillaume BONNAURE
Ève Coquart :
Ève Coquart : « Il faut réussir à le surprendre, à attirer la curiosité du public tout en répondant à un public d'initiés ».

Depuis le 1er mars, Ève Coquart est la nouvelle Directrice générale et artistique de Clermont Auvergne Opéra. Chanteuse lyrique et violoncelliste, elle évoque avec nous ses envies pour le futur.

Le Conseil d'Administration vous a confié la direction de Clermont Auvergne Opéra. Comment cela s'est-il fait ?

J'étais déjà ici depuis septembre 2023 en qualité de chargée de mission artistique et administrative pour faire le pont entre l'ancienne et la nouvelle direction. Il y a eu un vrai recrutement avec des candidatures au même titre que les autres. Pour moi, c'est une continuité, cela va dans le sens de ce que j'avais engagé avec les équipes.

Quel a été votre parcours avant ?

Je suis issue d'une famille de musiciens et de personnes travaillant dans le monde du spectacle. Et c'est vrai, j'ai une appétence pour la musique classique plus largement et pour le spectacle vivant. Je suis d'abord violoncelliste et je suis venue au chant plus tard car j'ai été fascinée. Il réunissait tout quand j'étais jeune instrumentiste, ma passion pour le langage de la musique et sa force. Mais aussi tout le côté dramatique. Et cette spontanéité qu'il y a entre un chanteur lyrique et son public. J'ai tout de suite trouvé le contact avec le public et cette passion pour le drame au sens large. J'ai vécu à Paris puis je suis arrivée à Clermont-Ferrand il y a 7 ans maintenant. Je suis venue chanter ici car je travaillais dans l'évènementiel avec Instants lyriques et c'est important car j'ai trouvé un vrai sens à mon métier en transmettant et en créant du lien entre les différents publics. Un public qui ne s'accorde parfois pas la possibilité ou que l'on n'arrive pas à intéresser à l'opéra. L'évènementiel est très fort pour ça. J'ai été vite intéressée par la dynamique culturelle de la ville. J'ai aussi créé une association « Voix Dehors » pour démocratiser l'opéra, s'adresser aux enfants et à leurs parents mais aussi au personnel de crèche.

Clermont Auvergne Opéra démocratise cet art déjà depuis plusieurs années. Cela vous correspond tout à fait ?

Tous les opéras essayent de travailler dans le sens de l'ouverture et de l'accessibilité avec des prix abordables. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Des gens ne viennent pas et la question c'est : pourquoi ? C'est enthousiasmant car cela ouvre le chemin à beaucoup de possibilités et je crois vraiment à ce combat. Il faut d'abord écouter les besoins, les entendre et y répondre vraiment. Qu'est-ce que les gens ont envie de voir ? Il faut réussir à les surprendre, à attirer la curiosité du public tout en répondant à un public d'initiés. Et le rendre accessible aux mal voyants ou aux personnes à mobilités réduites, entre autres... et aux accompagnants.

Que voulez-vous donner comme axe à l'Opéra sur la programmation ? On sait que vous aimez les projets diversifiés avec danse, théâtre, performance...

Absolument. Dans la projection de Clermont Auvergne Opéra, ce qui est essentiel, c'est de travailler et de créer des ponts entre les différentes structures culturelles de la ville. On est plus fort ensemble. Pour mutualiser les moyens techniques mais aussi les publics afin d'être moteur dans les propositions. Proposer des projets disciplinaires, avec les autres, c'est essentiel. Je suis convaincue que ce sont des choses attendues et que cela permet de dépoussiérer l'image de l'opéra pour certains publics. Venir à quelque chose d'actuel, avec la danse, le théâtre, la comédie et pourquoi pas aller jusqu'au burlesque ou au cabaret. Il y a aussi un travail commun au niveau national car l'opéra est en difficulté à ce niveau pour rayonner sur le territoire. C'est une nécessité pour Clermont Auvergne Opéra.

Le travail de Céline Bréant à La Comédie vous inspire-t-il et notamment ces représentations « Hors les murs » ?

Il faut développer ce travail « hors les murs » car c'est essentiel. Nous avons une taille de structure nous permettant d'être malléable par rapport à ce genre de proposition. Il faut développer cela. Le travail de Céline Bréant m'inspire beaucoup, je suis spectatrice de La Comédie. J'espère que l'on pourra projeter des choses ensemble. C'est un travail enthousiasmant et nous avons intérêt à faire des choses et j'ose espérer que l'on peut bien s'entendre artistiquement.

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