Koula Tukino : "C'est un nouveau projet et il faut du temps pour bâtir quelque chose de solide"
Arrivé au club en 2021 en tant qu'intervenant dans les zones de collision, Koula Tukino a pris une place importante dans le staff étoffé de l'ASM. Le Néo-zélandais d'origine tongienne nous parle de son travail.
Quel est votre rôle dans ce staff de l'ASM ?
Je m'occupe de tout ce qui est collision, offensive ou défensive. Je suis toujours à la disposition des coachs sur les plaquages ou sur les blocs offensifs. C'est beaucoup de détails et il faut donner le maximum d'informations aux joueurs par rapport à l'adversaire et faire en sorte d'être performant en match. Ce n'est pas forcément un travail individualisé, cela peut être collectif aussi. Quand un joueur se fait mal en plaquant ce n'est pas un souci de technique de plaquage mais on fait de petits rappels. L'important c'est de gagner l'impact sur les déblayages par exemple, en attaque comme en défense. Tout en restant dans la règle.
Aujourd'hui, un staff c'est quasiment une équipe à part entière. Chaque secteur de jeu a son entraîneur ?
Le rugby moderne nécessite d'avoir des spécialistes dans chaque domaine. On est tous à l'écoute de Christophe (Urios), c'est lui qui gère le staff et chacun a son rôle. Il y a eu beaucoup de satisfaction lors du match contre l'Ulster sur les plaquages offensifs. On travaille avant mais c'est le joueur qui est acteur sur le terrain. Il y a plus de jeu debout sur cette fin de saison donc il faut être très à l'aise et lucide sur la défense. Les joueurs ont tous envie de faire bloc.
Vous êtes arrivé au club avec Jono Gibbes en 2021. Comment a évolué votre fonction ?
L'an dernier, j'avais plus un rôle de consultant et aujourd'hui, j'ai un rôle permanent, je suis intégré à 100 % au staff. Christophe est venu me voir à son arrivée et m'a dit : « qu'est-ce que tu fais là ? » (sourires). Il m'a alors exposé ce qu'il voulait mettre en place pour l'équipe, sa vision du management. Et il m'a proposé de rester avec lui. Il a vu le travail qui avait été fait déjà. L'an dernier, sur les statistiques de collision par exemple, nous étions premiers. Avec les autres membres du staff, on est soudés, on partage beaucoup, chacun donne son avis et à la fin c'est Christophe qui fait ses choix. C'est normal, c'est le « big boss ».
Comment voyez-vous l'évolution de ce groupe ?
C'est un nouveau projet et il faut du temps pour bâtir quelque chose de solide pour le futur. Comme Christophe l'a fait à Oyonnax ou à Castres. Il a une bonne manière de manager les équipes donc pourquoi pas ici à Clermont ?
Quel a été votre parcours avant d'arriver en Auvergne ?
Je suis né au Tonga mais je suis parti très jeune en Nouvelle-Zélande. Un peu comme George Moala. J'ai joué avec les Waikato Chiefs puis j'ai évolué jusqu'aux moins de 21 ans All Blacks. En 2000, l'année où le XV de France nous a battus à Marseille, j'étais aussi en tournée avec l'équipe B des All Blacks et nous avons fait un test-match contre les Barbarians à Lens. J'étais face à Alexandre Audebert et je l'ai retrouvé ici à l'ASM. C'est drôle, après presque 24 ans. Il y avait Pierre Mignoni qui était remplaçant à la mêlée. C'est ma génération. Il y avait beaucoup de Clermontois à cette époque (Il y avait également Raphaël Chanal mais il était à Aurillac N.D.L.R.).
Cela fait presque vingt ans que vous êtes en France ?
J'ai joué au Japon et je suis arrivé en France en 2006 à Toulon. Je suis arrivé au RCT avec Tana Umaga lors des premières années de Mourad Boudjellal à la tête du club. Ce sont des bons souvenirs. Puis j'ai joué à Grenoble et à Valence-Romans avant de devenir entraîneur à Annonay puis au FC Tournon-Tain Rugby. Et je suis là aujourd'hui. Je suis bien ici, j'ai une petite maison avec un jardin pour les enfants. J'ai 7 enfants, 5 garçons et deux filles. Tous les ans, toute notre famille vient nous voir et visite la France.
À l'ASM, vous faites l'interprète entre les différentes nationalités ?
Oui un peu mais il y a des joueurs qui parlent déjà très bien français comme Alex Newsome alors qu'il est là depuis deux ans. Ils ont tous envie d'apprendre la culture française. Je me souviens des années Vern Cotter, c'était déjà un club cosmopolite avec Nalaga, Sivivatu ou Brock James.
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