Chasse : une saison prometteuse

Dominique Busson, président de la Fédération Départementale des chasseurs du Puy-de-Dôme évoque les perspectives pour la campagne 2024-2025.

Le dimanche 8 septembre, près de 10 500 chasseurs ont fait leur rentrée.

Quel est le nombre de chasseurs dans le Puy-de-Dôme ?

La pyramide des âges est assez âgée donc il y en a beaucoup qui arrêtent et on ne compense pas ça même s'il y a encore cette année de l'engouement. Nous avons des adhésions en hausse de 10 % par rapport à l'an dernier au niveau des candidats au permis de chasser ce qui fait plus de 300 chasseurs en plus. Les sessions de formation sont pleines jusqu'au mois d'octobre. Mais cela ne compense pas l'érosion due à l'âge. On sera autour des 10 500 chasseurs dans le département. Mais c'est satisfaisant car la chasse attire toujours et également des femmes. Nous avons aussi des femmes présidentes de société de chasse.

Comment voyez-vous cette saison ?

Je suis plutôt optimiste et la fédération gère des espèces et des espaces. Pour le sanglier il y a une bonne population, identique voire supérieure à l'année dernière. Nous avons abattu 3 000 sangliers. La chasse est ouverte depuis le 15 août. Les cervidés sont aussi en augmentation, donc les prélèvements aussi. C'est normal car on protège aussi les forets afin que les cervidés ne sortent pas de leur espace naturel pour aller manger dans les champs. Le chamois et le mouflon se portent bien. Il y a un bémol sur la population des lièvres, surtout en Limagne Nord. Avec la sécheresse de l'an dernier, il y a eu une mauvaise reproduction et les comptages n'étaient pas bons au printemps. Il n'y a plus de culture de betterave sucrière, moins d'ombre et ils mangeaient la betterave qui contient de l'eau. Le petit gibier c'est moyen pour la perdrix. Ce qui a bien marché c'est le pigeon ramier. Nous luttons toujours contre les prédateurs comme le renard ou le blaireau que nous avons le droit de réguler car ils font des dégâts dans les cultures ou les jardins.

Y a-t-il des espèces à réintroduire ?

La grosse opération que nous avons menée, c'est la réintroduction du faisan. Nous réintroduisons du faisan d'élevage mais de souche naturelle durant trois ans sur une zone de 12 000 hectares autour de 3 communes de Limagne Nord. 2 000 faisans ont été lâchés depuis fin août mais pendant trois ans ils ne seront pas tirés. En espérant implanter une population de faisans naturels qui va se reproduire. Ce sera proposé ailleurs peut-être.

La fédération continue ses actions auprès du public ?

L'observatoire national des mammifères et de la vie sauvage, et du brame du cerf notamment est ouvert au public à Savennes (entre Ussel et La Bourboule) depuis cette année. Beaucoup de monde vient écouter le brame du cerf. On continue l'éducation à l'environnement et à la faune dans les écoles, à mettre des miradors et des réflecteurs pour sécuriser la chasse et éviter les collisions avec le gibier sauvage, le suivi des points d'eau mais aussi les plantations avec 8 km de haies plantés en 2024 et 1 380 hectares de couverts semés avec l'aide des agriculteurs.

La Fédération organise dans le cadre de l'opération nationale « J'aime la nature propre » des journées de nettoyage les 14, 15 et 16 mars 2025. Chasseurs et public sont invités à participer. En 2024, 400 participants dont 80 enfants ont ramassé 120 m3 de déchets sur 14 sites.